Mis à jour le 02/05/2020
Créer son entreprise en franchise implique de s’engager au côté d’une enseigne pendant toute la durée du contrat (et idéalement pendant plusieurs contrats), c’est-à-dire pendant au moins 3 à 5 ans, les durées minimales des contrats de franchise. En effet, en formant le projet d’entrer dans une relation de franchise, vous engagez votre avenir sur le plan de votre emploi et de vos capitaux, et cela, sur des bases contractuelles que vous ne pourrez pas modifier ultérieurement. Vous devez donc vous assurer que vous entrez dans un réseau de qualité. Il est particulièrement important de bien choisir sa franchise avant de s’engager !
Choix du secteur d’activité, choix des enseignes, analyse du document d’information précontractuelle : découvrez comment choisir sa franchise en 3 étapes.
C’est évidemment la première étape pour choisir sa franchise, comme pour tout projet entrepreneurial : il convient de choisir d’abord un secteur d’activité dans lequel vous souhaitez entreprendre. Et sur ce point, l’un des grands avantages de la franchise est la formation initiale. En effet, le franchiseur a une obligation de formation et il doit transmettre un savoir-faire à chaque franchisé. De ce fait, plus de 70% des franchisés ont changé de métier en se lançant en franchise ! Vous n’êtes donc pas restreint dans votre choix par vos compétences et votre expérience professionnelle au moment où vous vous lancez.
Et si vous éprouvez des difficultés à choisir un secteur d’activité, commencez par évacuer ceux dans lesquels vous ne souhaitez absolument pas exercer ! Ce tri, en négatif, peut vous permettre d’y voir plus clair en ne laissant que des secteurs qui ne vous déplaisent pas. En parcourant ensuite les enseignes disponibles dans ces secteurs restants, vous réussirez sans aucun doute à ne conserver, in fine, qu’un ou deux secteurs.
Une fois le secteur d’activité dans lequel vous voulez entreprendre choisi, il convient alors de dresser la liste des enseignes qui exercent dans ce secteur. Un premier tri peut être par exemple effectué en fonction de l’apport personnel nécessaire pour devenir franchisé. Dès lors que vous connaissez le secteur d’activité et votre capacité d’investissement, cela devrait considérablement restreindre le nombre de franchises disponibles. A ce stade, il vous faut donc effectuer un dernier tri dans les enseignes, afin de n’en conserver que 3 ou 4 au maximum. Pour cela, vous pouvez répondre aux questions suivantes.
Les questions à se poser sur l’enseigne avant de s’engager dans une franchise :
A ces questions portant essentiellement sur la qualité du réseau que vous souhaitez intégrer, il convient d’ajouter des questions sur vous-même.
Les questions à se poser sur soi-même avant de s’engager dans une franchise :
Encore trop de personnes s’engagent dans la franchise sans en mesurer la portée exacte ni en prévoir toutes les conséquences possibles. Si la franchise est un mode de collaboration efficace, elle n’est pas une garantie contre tous les risques. Aussi cet engagement doit-il s’effectuer après une intense réflexion, n’hésitez pas pour cela à vous entourer de conseils et à interroger des franchisés travaillant déjà sous l’enseigne qui vous intéresse. Négociez également les points de détail du contrat qui vous paraissent contraires à votre intérêt. Si les clauses essentielles ne peuvent pas être remises en causes, vous pouvez cependant revoir avec votre franchiseur certaines d’entre elles comme l’étendue de votre zone d’exclusivité ou la portée de la clause d’approvisionnement.
Rencontrer la tête de réseau
A l’issue de cette étape, vous devriez avoir fait le tri parmi les différentes enseignes qui exercent dans le secteur d’activité choisi et qui demandent un apport personnel que vous êtes en mesure de fournir. Vous allez donc pouvoir commencer à rencontrer les responsables du développement de ces franchises. Car on dit du contrat de franchise qu’il est « intuitu personnae », c’est-à-dire établi en fonction d’une personne : la relation entre le franchiseur et le franchisé, le « feeling » est un élément important. Quand on s’engage à travailler avec quelqu’un pendant 3, 5, 7 voire 10 ans ou plus, il faut que « le courant passe ». Vous devez donc prendre des rendez-vous avec les différentes enseignes et y accorder du temps et de l’intérêt : ces rendez-vous ne sont pas des formalités, ce sont les points de départ potentiels d’une relation contractuelle importante !
Rencontrer des franchisés
C’est également à cette étape que vous pouvez (en fait, c’est même franchement recommandé) rencontrer des franchisés. Il n’est pas nécessaire d’être en présence du franchiseur ou de l’un de ses représentants. L’idée est de demander des rendez-vous à un ou plusieurs franchisés du réseau déjà bien implantés pour obtenir leurs feedbacks, leurs conseils, leurs retours d’expérience, etc. Cela peut également être une occasion de voir le fonctionnement concret d’un point de vente du réseau, voire de faire un stage d’observation, en immersion, pendant une journée. Le but est de savoir si le fonctionnement vous convient, si vous pensez pouvoir vous adapter au mode de vie impliqué par chaque réseau.
Une fois que vous avez validé, à travers toutes ces étapes, votre choix de franchise, vous allez devoir étudier le document d’information précontractuelle. C’est à l’issue de cette analyse, et du délai légal assorti, que vous allez pouvoir (ou pas) signer votre contrat de franchise pour vous engager au sein d’une enseigne. Cette étape est donc très importante.
Ces informations peuvent ne porter que sur les cinq dernières années qui précèdent celle de la remise du document. Elles doivent être complétées par une présentation de l’état général et local du marché des produits ou services devant faire l’objet du contrat et des perspectives de développement de ce marché.
Doivent être annexés à cette partie du document les comptes annuels des deux derniers exercices ou, pour les sociétés faisant publiquement appel à l’épargne, les rapports établis au titre des deux derniers exercices :
Un document doit, en outre, préciser la nature et le montant des dépenses et des investissements spécifiques à l’enseigne ou à la marque que la personne destinataire du projet de contrat devra engager avant de commencer l’exploitation. Le franchiseur n’est pas tenu de communiquer au franchisé une étude de marché proprement dite, ni un compte d’exploitation prévisionnel. S’il prend l’initiative de le faire, ce qui en pratique est très fréquent, le juge contrôlera lors d’un litige que ces documents ont été établis de manière sérieuse et de bonne foi.
D’autres arrêts sont venus préciser la portée de ces deux textes, celui de la Cour de cassation du 10 février 1998 apparaît pour l’heure comme le plus fondamental. Il en ressort en effet que l’annulation du contrat ne peut être valablement prononcée qu’à la condition que le défaut de communication de l’information précontractuelle ait vicié le consentement du cocontractant auquel il revient désormais de faire la preuve du vice de consentement.
Il est à noter enfin que les dispositions prévues par la loi du 31 décembre 1989 sont d’ordre public. En conséquence, elles s’appliquent même si le siège du franchiseur est situé à l’extérieur du territoire national.