Démographie : région par région, quelles aires urbaines profitent de la dynamique ?
Etudes publiées par l'Insee sur les évolutions de population en région sur les 30 dernières années.
A l'occasion du lancement de l'enquête de recensement de la population 2014, l'Insee publie une série d'études sur les évolutions de population en région sur les 30 dernières années. Un point instructif pour mieux cerner les potentiels d'une zone géographique avant de s'implanter en franchise.
Selon les données de l'Insee, entre 1982 et 2011, la France a gagné 9,4 millions d'habitants (soit une croissance de 0,5 % par an), « dont 20 % dans l'aire urbaine de Paris et 30 % dans les 13 plus grandes aires urbaines de province. » Comment se redistribuent les afflux de populations ? Quelles sont les zones à forte dynamique démographique et les zones en perte de vitesse ? Sur ces deux points l'Insee est claire : l'influence des grandes aires urbaines ne cesse de s'étendre. « Dans de nombreuses agglomérations, la ville-centre perd des habitants au profit des communes avoisinantes. Dans l’ensemble, les communes rurales ne perdent plus d’habitants depuis les années 1970. Elles en gagnent même lorsqu’elles sont proches de grandes agglomérations. » |
En clair, aujourd'hui plus qu'hier encore, la population française se concentre sur les pôles urbains, et désormais, ce sont les communes périphériques des grandes villes qui ont la vedette alors que les centres-villes sont globalement en perte de vitesse. Ces premiers enseignements sont importants pour qui veut s'installer en franchise.
En effet, selon l'activité développée, le choix d'implantation dépend en grande partie de la conformation et de la dynamique du bassin de population.
Une croissance démographique portée par 14 grandes aires urbaines
Entre 1982 et 2011, 25 des 26 régions, 87 des 100 départements et 26 825 des 36 664 communes ont gagné de la population. « Cette croissance s’est essentiellement faite dans les grandes villes et leurs aires d’influence, dessinées par les déplacements domicile travail de la population ». Dans le détail, certaines aires urbaines ont un rayonnement plus favorable que d'autres.
Parmi les aires urbaines les plus étendues l'on retrouve sans surprise Paris. « L’influence du bassin parisien s’étend sur un rayon de 100 km autour de la capitale, au-delà même de la région Île-de-France. Ainsi, autour de l’agglomération parisienne, les 1 386 communes qui forment sa couronne périurbaine dépendent en large partie de l’économie francilienne et de sa dynamique d’emploi. Sur trente ans, la croissance de leur population est deux fois plus élevée que pour l’ensemble du pays (+ 1,2 % par an en moyenne contre + 0,5 %). »
Hormis Paris, la croissance démographique française est portée par les 13 plus grandes aires urbaines de province qui abritent 20 % de la population et expliquent 30 % de sa hausse sur 30 ans. Selon l'Insee, le point commun entre ces 13 grandes aires urbaines est « une croissance en périphérie ainsi que dans le centre de l’agglomération ». Parmi ces grandes aires urbaines à forte dynamique démographique, l'on retrouve Toulouse, Nantes, Rennes, Montpellier et Bordeaux. « La croissance a également été forte dans le quart Sud-Est à Toulon, Nice, Lyon et Grenoble, ainsi qu’à Strasbourg. Marseille-Aix, troisième aire urbaine du pays, est dans le rythme national et gagne près de 8 000 habitants chaque année. » Les aires urbaines les moins dynamiques sont Rouen et Lille.
« Dans toutes ces grandes aires, les communes de la couronne périurbaine sont toujours plus dynamiques que l’agglomération elle-même. Les couronnes sont souvent très étendues : 30 km autour de Nantes, Rennes ou Montpellier, 50 km autour de Bordeaux, Toulouse ou Lyon. »
Quid des autres villes de province ?
Si la croissance démographique de la France de ces 30 dernières années est surtout portée par Paris et les 13 grandes aires urbaines de province, dans les autres grandes villes françaises, les situations sont contrastées. Ainsi, selon l'Insee, les aires urbaines qui affichent une croissance significative sont essentiellement situées « aux franges ouest et sud du bassin parisien (Caen, Orléans, Tours) » et bénéficient ainsi du dynamisme de l’Île-de-France. Viennent ensuite des villes comme Poitiers, Angers et La Rochelle, mais aussi les trois villes frontalières de Bayonne, Perpignan et, « surtout, la partie française de l’aire genevoise. » Enfin Avignon, Nîmes, Chambéry et Annecy s’inscrivent dans le dynamisme global de leurs régions.
Dans le bas du tableau, l'Insee note un moindre dynamisme démographique de certaines grandes agglomérations du nord de la France (Douai-Lens, Valenciennes, Le Havre, Dunkerque, Saint-Étienne) qui perdent des habitants sur trente ans en raison essentiellement des restructurations industrielles de ces dernières années.
L'Insee note également que « dans beaucoup d’agglomérations, la population augmente globalement, mais la ville-centre perd des habitants, souvent au profit de sa banlieue ou même de sa couronne périurbaine ». Ces villes sont notamment Clermont-Ferrand, Le Mans, Pau ou Limoges, mais aussi Béziers, Tarbes, Périgueux ou La Rochelle. « Les petites et moyennes aires urbaines, celles qui concentrent moins de 10 000 emplois, ont dans l’ensemble une démographie peu dynamique : elles accueillent 10 % de la population, mais expliquent 6 % de la hausse sur la période. Seule la moitié d’entre elles gagnent des habitants, contre 84 % des grandes aires urbaines. »
Dynamiques contrastées pour les communes rurales
Si comme le note l'Insee, « les communes rurales, dans leur ensemble, ne perdent pas de population depuis trente ans (…) elles n’en gagnent que quand elles sont situées à proximité d’une ville, et d’autant plus que cette ville est grande. » Clairement, les communes rurales profitent elles aussi, comme les villes péri-urbaines de l'aire d'influence des grandes agglomérations ou des grands axes routiers menant aux grandes agglomérations (axe Paris-Tours, le long de la Garonne, entre Toulouse et Montpellier, sur toute la vallée du Rhône, et le long des littoraux). En dehors de ces prolongements de zones d'influence, « la plupart des territoires, souvent peu peuplés, qui sont éloignés de toute agglomération, perdent souvent de la population. Même dans des régions en croissance, comme la Bretagne ou le Sud-Ouest, les communes situées à plus de 50 km d’un pôle urbain dynamique ne gagnent pas de population, voire en perdent. L’évolution est plus négative encore dans les régions en difficulté du nord-est ou du centre du pays. »
Des régions vieillissantes et d'autres dynamiques
La croissance démographique des régions françaises est essentiellement portée par le différentiel naissance / décès et dans une moindre mesure par l'apport de population venant d'autres régions françaises ou de l'étranger. Cette particularité française est plutôt une bonne nouvelle car en effet elle souligne le dynamisme de la natalité. Ceci étant, certaines régions profitent plus que d'autres de ce différentiel pour une raison principale : le vieillissement de la population. Ainsi, parmi les régions les plus jeunes, l'on retrouve sans surprise l'Ile-de-France, loin devant des régions le Nord-Pas-de-Calais, la Picardie, Rhône-Alpes ou encore l'Alsace. Dans le bas du tableau, les régions qui totalisent le plus de population de 60 à 74 ans et 75 ans et plus sont le Limousin, le Poitou-Charentes, la Corse, ou encore PACA.
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