Interview d’Alain Bosetti : le salon des Services à la Personne représente le plus grand rassemblement de franchises du secteur !
Le co-fondateur du salon SAP répond aux questions de Toute la Franchise.
A l’approche de l’ouverture de la 10e édition du salon des services à la personne, qui débutera le 15 novembre prochain, Alain Bosetti, co-fondateur de l’événement, revient sur l’intérêt que présente cet événement, notamment pour un futur franchisé, qui découvre en un seul lieu comment se compose le secteur aujourd’hui et ce à quoi il ressemblera demain.
Toute la Franchise : C’est, cette année, la 10e édition du salon des SAP. Quelles évolutions notez-vous depuis la création de cet événement ?
Alain Bosetti : Ce qui est intéressant avec ce salon, c’est qu’il est né en même temps que le secteur qu’il représente. Il est donc un véritable reflet de l’évolution du secteur ! En dix ans, on observe nettement l’augmentation de la part de l’entreprise, et plus particulièrement de l’entreprise en franchise, sur le marché des services à la personne. En 2005, on recensait 5.500 structures agréées, dont 500 étaient des entreprises. Les derniers chiffres de 2016 font état de 34.900 organismes agréés, dont 27.352 entreprises ! Le boom est énorme, conduit à une professionnalisation du secteur et surtout à une émergence du travail légal face à l’emploi au noir qui était majoritaire avant le Plan Borloo.
Le deuxième changement notable est la concentration du secteur, avec des rachats ou des prises de contrôle de réseaux de franchise. Je pense notamment à O2 qui a racheté le réseau Apef Services avant l’été, ou au Groupe La Poste qui a très récemment pris la majorité du capital d’Axeo Services.
Et je pense que ce mouvement va se poursuivre. C’est une opportunité pour les micro-réseaux, de niveaux local ou régional de se développer, de rayonner dans leur secteur et ensuite se faire racheter par des réseaux nationaux ou des grands groupes.
Ce qui ne change pas avec les années, en revanche, c’est le contenu humain et gratifiant du métier, car les services à la personne aident chaque jour des familles, des seniors isolés et/ou dépendants à vivre mieux.
TLF : Vous annoncez près de 5.000 postes à pourvoir au salon. Le secteur reste très porteur en termes d’emploi ?
A.B. : C’est l’un des seuls secteurs dans lesquels l’emploi est non délocalisable. Les recrutements sont donc très nombreux et plusieurs milliers de postes à pourvoir seront proposés au cours de ce salon.C’est un signe fort de dynamisme du secteur et du salon ! Dans le village recrutement, les enseignes disposent de box de recrutement, pour échanger avec les personnes en recherche d’emploi et leur faire passer des entretiens d’embauche.
TLF : La principale épée de Damoclès qui pèse sur le secteur est l’instabilité fiscale : si les crédits d’impôts diminuent, les particuliers auront moins recours aux services à la personne. Mais une récente étude se montre rassurante, n'est-ce pas ?
A.B. : Oui, totalement. Je retiens 3 éléments d’une étude publiée par la Direction du Trésor en août dernier et qui devraient intéresser les candidats à la franchise.
Tout d’abord, la recommandation de simplification de la Direction du Trésor qui indique que « réduire la complexité et l'instabilité du cadre socio-fiscal pourrait favoriser le développement du secteur ». C’est une prise en compte d’une attente essentielle demandée par les principaux acteurs, notamment les entreprises de SAP, depuis des années.
2ème enseignement, c’est que le solde pour les finances publiques des dépenses d'intervention et des recettes collectées auprès du secteur, s’il est déficitaire pour les services d’aide aux publics fragiles, est en revanche équilibré pour les services à la vie quotidienne.
Ce constat est de nature à éloigner le spectre, souvent porté par des considérations politiques et idéologiques, d’un retour en arrière au niveau des déductions fiscales.
Enfin, ce rapport cite des chiffres issus d’une étude de l’insee de 2012 qui montrent le potentiel énorme du secteur. En moyenne, un adulte français consacre 3 heures par jour aux tâches domestiques. Ce chiffre s’élève jusqu'à 5 heures par jour pour les femmes vivant en couple avec enfant.
Or, l’appel aux services à la personne, hors travail au noir, ne représente en moyenne que 4 minutes par jour et par adulte, soit un taux d'externalisation de seulement 2 % des activités réalisées au sein des foyers. La marge de progression est considérable et de nature à la fois à rassurer sur le potentiel du secteur et attirer des candidats à la franchise.
TLF : La création d’entreprise a donc toutes les raisons de bien se porter dans les SAP, particulièrement en franchise. Que proposez-vous aux créateurs d’entreprise qui viennent sur votre salon ?
A.B. : Tout simplement de participer au plus grand rassemblement de franchises du secteur ! Le salon des SAP, c’est l’occasion unique de rencontrer tous les acteurs de ce marché pour bien comprendre comment se compose le secteur des services à la personne aujourd’hui et voir à quoi il ressemblera demain.
Par exemple, la Maison du Mieux Vivre , un espace au sein du salon, permet de mieux comprendre l’impact des technologies sur les métiers des services à la personne et comment les entreprises, notamment les réseaux de franchise, peuvent les intégrer pour toujours mieux servir leurs clients. Je pense par exemple à tous les capteurs que l’on porte sur soi ou qui vont truffer notre domicile.
Quand un créateur d’entreprise se pré-enregistre sur notre site, nous lui proposons un parcours correspondant à son profil dans lequel sont inclus les stands à visiter et toutes les conférences auxquelles assister. Nous lui proposons par exemple de participer aux tables rondes Entreprendre dans les services à la personne : tout ce que la franchise peut vous apporter ; Choisir le secteur des services à la personne pour entreprendre : opportunités à découvrir ou encore Devenir franchisé : les règles d’or pour réussir.
Et les indépendants qui évoluent déjà dans les SAP ont intérêt également à venir pour mieux décider de leur avenir :rester indépendant, rejoindre un réseau ou créer eux-mêmes un réseau…
TLF : Au final, à qui s’adresse ce salon ? Aux entrepreneurs, aux particuliers, aux demandeurs d’emploi ?
A.B. : A tous les publics justement ! Le salon des SAP permet aux professionnels du secteur, aux créateurs d’entreprise, aux personnes en recherche d’emploi et aux seniors, aux familles, de trouver des réponses adaptées aux questions qu’ils se posent.
Cette diversité des publics fait la richesse et la spécificité du salon. Vous en connaissez beaucoup des salons qui font converger la totalité des acteurs d’un secteur ?