Pop-up Store : Une réponse à de nouveaux besoins
Diversité et effet de surprise
A l'heure du commerce connecté, de la standardisation des centres-villes et de la désertification de certains quartiers, le commerce éphémère ouvre une nouvelle voie post-numérique.
Selon le livre blanc Klépierre / Qualiquanti, le succès des Pop-up Stores tient au fait qu'ils apportent une réponse à de nouveaux besoins, entre mutations urbaines et envie de diversité. « La ville est un organisme vivant, qui se modifie au fil du temps. » Ces évolutions urbaines tendent ces dernières années, à la standardisation des centres-villes : « un phénomène majeur et universel. » Cette standardisation considérée dans un premier temps comme « valorisante pour les quartiers, la colonisation par les marques de mode et les franchises a fini par les uniformiser avec ses façades homogènes. » D'une ville à l'autre, les centres-villes se ressemblent désormais, engendrant par ricochet chez les consommateurs une attente de diversité. Dans le même temps, les centres-villes ont connu un autre phénomène d'ampleur : la désertification. Les centres d'intérêt commerciaux se déplaçant toujours plus vers la périphérie, certains quartiers ont vu peu à peu la disparition massive de leurs boutiques. Face à ce phénomène aussi, « les pop-up stores peuvent alors participer à la gentrification (ou embourgeoisement) de ces zones en occupant des espaces vacants. »
Les pop-up stores, LE format de l'ère post-numérique ?
A ces deux grandes transformations du paysage urbain s'ajoutent des mutations technologiques. « La révolution numérique a, elle aussi, des conséquences sur le dépeuplement des boutiques physiques et sur les évolutions du commerce en général » résume Klépierre. Dans le détail, « avant la révolution numérique, une boutique était avant tout un lieu fixe, une adresse, alors que le consommateur était mobile : il se déplaçait de chez lui vers le magasin. C’est le phénomène du shopping, qui est l’occasion d’une balade, d’une flânerie, d’une observation des tendances et d’une sociabilité particulière. » Avec la révolution numérique, les consommateurs ont peu à peu pris l'habitude de rester chez eux pour faire les boutiques, ce qui a pour effet de dévaloriser les lieux physiques. Mais, comme le souligne Klépierre, « le digital, cependant, ne suffit pas à remplir toutes les fonctionnalités d’un lieu physique : loisir, promenade et sociabilité disparaissent avec lui. Cette perte doit être compensée par le développement d’un nouveau type de commerce, dont l’objectif premier n’est pas l’achat, mais la flânerie, l’expérience et la découverte. » Ce phénomène de va-et-vient profite à l'évidence aux boutiques éphémères. En effet, à l'heure du tout connecté et du m-commerce, le shopping se réinvente. « Avec les concept stores, puis les pop-up stores émerge l’ère post-numérique du commerce, qui intègre les acquis de la mobilité, en mêlant le physique et le digital ». Les pop-up stores deviennent des lieux de convergence entre la ville et l'écran. « L’espace urbain n’est donc plus fixe et rigide : il s’autorise à faire apparaître et disparaître des lieux éphémères. »
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