Franchises de location de voitures : un marché porteur ?
Etat du marché de la location de véhicules avant et après la crise du Covid-19
Lourdement impacté par la crise du Covid-19, le marché de la location de voitures est en pleine mutation. Par conséquent, est-ce le bon moment de se lancer en franchise dans la location de voitures ? Le point sur la question.
Le marché de la location automobile avant le Covid-19
Notre rapport à l’automobile ne cesse de changer. La notion même de propriété est aujourd’hui questionnée. De plus en plus de Français ont recours à des solutions alternatives à l’achat d’une voiture : covoiturage, autopartage mais aussi location de voitures sont des réponses possibles. « L'évolution de la notion de mobilité favorise l'usage au détriment de la propriété du véhicule » confiait à ce titre Philippe Germond, président du directoire d'Europcar.
Le marché de la location de courte durée se portait donc bien avant la pandémie de Covid-19. Selon les chiffres du Conseil national des professions de l’automobile (CNPA), plus de 20 millions de locations avaient été enregistrées en 2014. En France, on comptait au total 7,5 millions de personnes ayant utilisé la location, et le taux de recours à la location avait gagné deux points, à 15 %, cette année-là.
C’était le marché de la location de voitures auprès des particuliers qui avait notamment soutenu cette croissance, la location de véhicules à titre professionnel étant en recul, alors que la location de véhicules utilitaires restait stable.
Le marché de la location longue durée lui non plus n’est pas en reste. Les loueurs longue durée comptent d’ailleurs parmi les meilleurs acheteurs de voitures neuves, ils en ont acquis 173.850 en 2015 ! En moyenne, les immatriculations de véhicules liés en location longue durée représentent plus de 27% du marché total de l’automobile. Avec les entreprises (TPE / PME) et les flottes, ils dynamisent le marché automobile.
Le marché de la location de voiture face à la crise du coronavirus
Sans surprise, la crise du Covid-19 a fortement impacté le secteur de la location de voitures. Et ce, pour plusieurs raisons.
- Tout d’abord, la fermeture des frontières a fait perdre au secteur la quasi-totalité du chiffre d’affaires lié au tourisme : pas de séjours à l’étranger, pas de location de voitures.
- Au sein même des pays, les confinements ont également lourdement touché le secteur. Pas de déplacements professionnels, peu de tourisme interne, pas de location de voiture.
- Le développement des visio-conférences, pour les salons professionnels comme pour l’ensemble des rendez-vous professionnels a également généré de lourdes pertes pour les acteurs du marché. De fait, selon Eric Kang, de Moody’s, entre 10% et 30% des déplacements professionnels vont être durablement remplacés par des visio-conférences.
Les résultats ont donc été assez violents. Ainsi, Europcar a annoncé une baisse de 45% de son chiffre d’affaires en 2020, au point d’être récupéré, début 2021, par ses créanciers, face à une dette devenue insoutenable.
De son côté, le géant américain Hertz a été placé en faillite dès le printemps 2020 et est en cours de reprise par trois fonds d’investissement. Et ce, alors que 10.000 emplois ont déjà été supprimés en Amérique du Nord.
Avis Budget a perdu près de 700 millions de dollars tandis que l’enseigne allemande de location de voitures Sixt a enregistré une baisse de près de 40% de son chiffre d’affaires.
Conséquence directe de cet effondrement du secteur : l’ensemble des acteurs de location de voitures a réduit de manière considérable les flottes de véhicules : entre 25% et 39%.
Enfin, avec une flotte réduite et une pénurie de semi-conducteurs qui empêche les constructeurs de tenir les mêmes niveaux de production qu’avant la crise, les loueurs de voitures auront du mal à satisfaire l’ensemble de la demande lorsque le marché aura repris des couleurs. Avec un impact direct : le panier moyen a fortement augmenté, passant 364€ la semaine contre 277€ la semaine il y a 2 ans.
Rejoindre une franchise de location automobile
Compte tenu de ce contexte, est-il pertinent de créer son agence de location de voitures en franchise ? Eléments de réponses.
Air-Loc par exemple est une enseigne qui réussit à tirer son épingle du jeu avec une offre diversifiée répondant à plusieurs typologies de besoins et de clients. Ainsi, si les agences du réseau, sous licence de marque, proposent de la location courte durée de véhicules de tourisme, elles disposent surtout d’une flotte d’utilitaires, de minibus et de véhicules frigorifiques pour les professionnels. Une approche qui permet, en diversifiant les sources de revenus, de résister à la crise. Et ce, d’autant plus qu’avec l’essor de la livraison à domicile, certains utilitaires spécifiques ont, eux, le vent en poupe.
Autolagon quant à elle s’est développée, également sous licence de marque, en misant sur la location de proximité. Et ce, notamment pour développer un complément d’activité. Le concept Autolagon gagne en effet à être adossé par exemple à un garage, un centre auto, une agence de vente de véhicules d’occasion, etc. Une approche qui permet une fois encore de mieux résister à la crise puisque la location de voitures vient en complément d’une autre activité économique. Et ce, avec une spécialité : les petites villes et les campagnes, où l’offre est très faible.
DLT First, de son côté, propose exclusivement de la location de véhicules de plus de 3,5 tonnes, avec chauffeur et de l’externalisation des moyens de transport pour les grands groupes et les PME. Un marché de niche qui reste porteur : les marchandises ont toujours besoin d’être transportées, crise ou pas, confinement ou pas.
Chez Ucar, c’est également la diversification de l’activité qui est une des clés du succès. « Ucar a ouvert de nouveaux marchés, comme celui de la location longue durée aux particuliers, révélé de nouveaux segments comme celui du véhicule de remplacement, et développé de nouveaux modèles de distribution qui élargissent considérablement les perspectives de cette activité » explique la marque. De fait, les agences de l’enseigne proposent trois modèles : louer, partager, acheter.
Ze Trott Concept enfin doit être évoquée tant l’enseigne se positionne sur un secteur porteur : la location de trottinettes électriques. Alors que les nouvelles mobilités se développent très rapidement et que l’industrie automobile est secouée par la crise, des enseignes comme Ze Trott Concept font figure de pionnières. Et ce, d’autant plus que les boutiques Ze Trott Concept proposent également de la vente et du SAV, sur les trottinettes mais aussi les scooters et les vélos électriques.