Crowdfunding, le financement participatif a le vent en poupe
Selon une étude Xerfi
Le crowdfunding, autrement appelé financement participatif s’impose peu à peu en France. Et même si le total des fonds collectés reste insignifiant au regard des financements octroyés par les banques classiques, il n'empêche que la formule séduit. Explications.
C'est bien connu : les petites rivières forment les grands fleuves. C'est sur cette idée que le crowdfunding s'appuie. Face à un projet en particulier, le crowdfunding permet à tout un chacun de participer à la hauteur de ses moyens. 100€+50€+etc, et le projet trouve peu à peu les moyens de se réaliser. Les exemples de crowdfunding réussis sont nombreux dans des domaines très divers comme l'ouverture de commerces localement, la création d'un livre, d'un disque, d'un film, le soutien à un projet innovant, ou encore la mise en place d'une action solidaire. Dans une récente étude publiée par Xerfi sous le titre : « Le marché du crowdfunding à l’horizon 2020 - Conquête des investisseurs, optimisation de la rémunération, stratégies marketing : quels leviers de croissance et de consolidation des modèles d’affaires ? », le cabinet d'études spécialisées fait le point sur le financement participatif.
Un marché de niche
En 2017, le crowdfunding a collecté 336 millions d’euros en France. C'est beaucoup plus que les années précédentes, mais au regard des « près de 1.600 milliards mobilisés par l’ensemble du marché des financements des entreprises, le crowdfunding reste un marché de niche dans l’Hexagone. » Ceci étant, comme le rappelle Xerfi, le modèle du crowdfunding s'impose peu à peu : « la collecte des fonds levés par les plateformes bondit de plus de 40% par an depuis deux ans ». Comment expliquer un tel succès ? En fait, le crowdfunding répond à des besoins non couverts par les acteurs traditionnels du financement classique. En effet, les banques classiques sont peu voire pas du tout intéressées à financer des « petits » projets sans prendre des précautions voire imposer des cautions. Dans le financement participatif, les choses sont différentes. Les investisseurs n'obéissent pas à la même logique de rentabilité immédiate. « Dès lors, le crowdfunding intéresse nombre d’entreprises – en tête desquelles les PME, start-up et autres associations – aux projets de petite taille (de 50.00 à 500.000 euros) et donc exclus des financements classiques ». Et la tendance devrait persister de l’avis des experts de Xerfi Precepta, grâce au dynamisme du crowdlending (58% des fonds levés).
Un système promis à un bel avenir
« Avec un taux de croissance annuel moyen d’environ 30%, les fonds collectés par le crowdfunding devraient ainsi doubler d’ici 2020 », selon les prévisions des experts de Xerfi Precepta. Les plate-formes spécialisées se multiplient d'ailleurs. Elles sont aujourd'hui 80, et représentent le premier secteur en nombre de Fintech. Mais « nombre d’entre elles n’ont pas encore atteint l’équilibre. La faute notamment à des stratégies coûteuses : création d’effets de réseaux ou encore investissements technologiques pour limiter les taux de défaut et ainsi rassurer les investisseurs. » Ceci étant, les choses changent. Avec « l’ouverture aux grands investisseurs comme les fonds d’investissement ou les investisseurs particuliers, une nouvelle phase de croissance commence pour les plate-formes avec, en ligne de mire, la pérennité de l’activité ». Les plate-formes qui sauront le mieux sortir leur épingle du jeu seront celles qui sauront « attirer des communautés de prêteurs et de porteurs de projets avec trois priorités en toile de fond : la notoriété, la rassurance des investisseurs et la diversification produits. »