Charles Marinakis est le fondateur et président du réseau CrediPro, qui exerce son savoir-faire dans le domaine du courtage en financement professionnel. Avec Toute la Franchise, il revient sur les débuts de l'enseigne, ses atouts et ses objectifs de développement.
Toute La Franchise : Pouvez-vous vous présenter et retracer l'histoire de CrediPro ?
Charles Marinakis : Je suis issu du monde de la transaction professionnelle dans lequel j'évolue depuis 1989; j'étais en effet actionnaire et propriétaire d'une agence immobilière spécialisée dans les ventes de fonds de commerce. L'agence s'est développée, a pris de la consistance, et, en 1999, j'ai eu l'opportunité de rencontrer les dirigeants du réseau immobilier Century 21, qui n'avait pas de branche professionnelle à l'époque. Je me suis associé avec eux pour créer Century 21 Entreprise et Commerce et ma propre agence est devenue le pilote de cette structure. Nous avons alors développé ensemble un réseau de franchise autonome et complémentaire à celui de la transaction habitation.
Grâce à ces activités, j'ai été sensibilisé à la difficulté de la recherche de financements professionnels, tant du côté des repreneurs que du côté des opérateurs et agences immobilières qui n'y sont pas toujours formés. C'est pourquoi, au début des années 1990, j'ai créé une société de courtage en crédit, appelée IFC (Inter-Finance-Commerces), qui est en quelque sorte "l'ancêtre" de CrediPro. A l'époque, il s'agissait d'intervenir à petite échelle, et je ne lui donnais pas vocation à se développer en réseau.
Mais fin 2009, j'ai quitté mes fonctions chez Century 21, et, le marché se structurant, j'ai souhaité faire d'IFC un réseau de franchise en m'appuyant sur ses 20 ans d'expérience. J'ai changé le nom pour CrediPro, qui est plus parlant, car le métier était encore peu connu.
TLF : Où en est CrediPro aujourd'hui ?
C.M. : Nous avons construit le concept en 2009, et l'avons mis en commercialisation à l'occasion du Salon de la Franchise de mars 2010. Deux ans après, nous avons 26 franchisés, dont cinq sont en cours d'ouverture à Saint-Quentin, Evry, Bordeaux, Clermont-Ferrand et Rouen.
D'ici la fin de l'année 2012, nous espérons être à 40 franchisés. A terme, à l'horizon 2017, c'en sont 104 qui devraient se partager le territoire, soit un par département (nous concédons une exclusivité territoriale) et quatre départements coupés en deux.
En 2011, nous avons réalisé 582 financements, et nous pensons atteindre le double cette année.
TLF : Quel avantage proposez-vous aux candidats à la franchise par rapport à la concurrence ?
C.M. : En réalité, nous avons peu de concurrence organisée en réseau, et nous sommes les seuls à proposer un développement en franchise, contrairement aux autres qui se développent en partenariat ou en licence de marque. Nous avons la chance de nous appuyer sur un pilote qui bénéficie de 20 ans d'expérience et donc d'une réelle légitimité professionnelle dans le métier.
Grâce à ce savoir-faire et à sa formalisation, nous pouvons développer notre réseau en franchise; en effet, c'est une chose d'expliquer aux gens comment pratiquer une activité, c'en est une autre de la pratiquer soi-même et d'avoir du recul dessus. Et nous, nous pratiquons le courtage depuis plus de 20 ans. Le fait d'avoir été précurseur est également une vraie force.
Enfin, nous faisons en sorte d'accompagner nos entrepreneurs en leur offrant une véritable autonomie mais sans être isolés.
TLF : Quel profil de candidats recherchez-vous ?
C.M. : Etre banquier est une bonne chose, mais tous ne font pas forcément de bons courtiers, car il manque parfois une dimension commerciale qu'ils ne possèdent pas. En gros, nous avons trois profils standards qui se dégagent parmi nos franchisés :
- Les anciens banquiers professionnels
- Les personnes issues du monde de la reprise d'entreprise comme les assureurs, les agents immobiliers ou les consultants, par exemple, et qui ont déjà été confrontés à la difficulté de la recherche de financement
- Et tous les autres, qui viennent d'un peu tous les secteurs et sont en reconversion professionnelle.
TLF : Quelle formation leur proposez-vous ?
C.M. : En plus des prédispositions qu'ils ont généralement déjà, nous leur demandons de suivre cinq semaines de formation qui leur permettent d'envisager l'intégralité du projet. Cette formation est très complète : nous sommes notés par les participants, et jusque-là, nous n'avons jamais obtenu moins de 8,7/10 d'indice de satisfaction.
La formation est composée de modules à la fois théoriques et pratiques pour permettre un apprentissage du métier de bout en bout. Chaque franchisé doit passer par la case immersion en cabinet pendant 10 à 15 jours : il reste deux ou trois jours à chaque fois avec différents franchisés en activité, ce qui lui permet d'observer différentes approches de l'activité.
TLF : Comment sont-ils accompagnés ?
C.M. : Nos franchisés bénéficient à la fois de notre marque et de notre communication car, le métier étant encore peu connu, il est de notre responsabilité de faire découvrir l'ensemble au plus grand nombre.
La franchise leur permet également de bénéficier d'un savoir-faire entièrement formalisé, avec des directives à respecter. Notre accompagnement est permanent à tous les nouveaux, pour le développement, la réflexion, la législation. Nous mettons aussi à leur disposition une batterie complète d'outils, avec un logiciel spécifique à CrediPro.
En 20 ans, nous avons réussi à développer un véritable savoir-faire organisé sur lequel chaque franchisé peut compter.
Laurence Jacquin, Toute La Franchise ©
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