PresseTaux : La fin des taux bas, une aubaine pour le courtage en crédit ?
Annoncée depuis de nombreux mois, la fin des taux bas (et leur persistance qui déjoue tous les pronostics) agite le secteur du courtage en France depuis de longues semaines. De nombreux indicateurs laissent penser qu’une remontée des taux à court terme serait à prévoir, tandis que dans le même temps, une augmentation des taux d’intérêt va forcément impacter le métier de courtier. Mais de quelles manières ? Une question à laquelle des courtiers en crédit négocié du réseau PresseTaux tentent d’y répondre en partageant leurs analyses.
Pour Benjamin Clément, gérant d’une agence PresseTaux à Metz, la baisse des taux peut éventuellement s’avérer être une réalité compte tenu du contexte actuel : “Les taux bas pourraient ne pas durer très longtemps, les banques nous en parlent. Le contexte économique international peut en effet déclencher cette tendance, notamment suite aux dernières élections en Italie”, un point de vue appuyé par les analyses de Magali Zeller (PresseTaux Dijon) : “Après quatre années d'inflation nulle, cette dernière retrouve des valeurs plus habituelles suite à la reprise économique et à la conjoncture générale plus favorable. Afin d'éviter une hausse des prix, il paraît probable que nous allons assister à une remontée des taux”. Cela étant, rien ne presse selon Stéphane Fovez (PresseTaux Saint-Etienne), qui explique : “Seule une augmentation conséquente de la BCE pourrait avoir un impact important sur les taux immobiliers. Pour l'heure, cette dernière a annoncé qu'elle maintenait en l'état sa politique et ce jusqu'à l'été 2019.” De son côté, Hervé Grain, (PresseTaux Antony) ajoute que “les tensions sur les marchés obligataires aux États-Unis et l'arrêt programmé du quantitative easing fin 2018 en Europe peuvent en effet laisser penser à une remontée prochaine des taux”. À la nuance que “les prévisions en la matière sont très difficiles”, au point qu’il est pour le moins complexe de “pronostiquer le niveau que les taux d’intérêt pourraient atteindre début 2019”.
Toutefois, pour Sophie-Michèle Guyomard (PresseTaux Reims) : “Le fait que les taux soient bas n’incite pas forcément les clients à avoir recours à un courtier puisqu'ils considèrent qu'ils auront une belle offre. Par conséquent, une hausse des taux peut donner une plus grande valeur ajoutée à notre métier”. Des propos appuyés par Isabelle Venzal (PresseTaux Poissy), qui ajoute que : “la marge de négociation auprès des banques peut ainsi se creuser : lorsque les taux sont bas, la différence entre le taux qu'un client peut obtenir en allant voir sa banque directement et le taux qu'un courtier peut négocier est moindre. Si les taux remontent, cette marge augmentera certainement”. Stéphane Fovez apporte un autre éclairage sur la question : “Une hausse des taux pourrait diminuer le nombre d'acheteurs et par conséquent le nombre de personnes faisant appel à nos services. Pourtant, je ne suis pas inquiet par cette perspective puisque les Français n’achèteront pas moins parce que les taux augmentent, et ce pour deux raisons. D’abord, le droit de la propriété en France garantit aux acquéreurs la constitution d'un patrimoine transmissible. Ensuite, il est essentiel d'un point de vue économique de soutenir le secteur immobilier : les métiers de la construction et de l'artisanat seraient trop fortement impactés par une diminution du marché.”