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Pour le patron de Shiva « le CDI n’est plus du tout adapté » au secteur des SAP

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franchise SHIVA
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Reçu sur BFM Business dans l’émission Good Morning Business de Stephane Soumier, Charles Dauman, le dirigeant du réseau Shiva, est revenu sur la nécessité d’assouplir les règles qui régissent le travail dans les services à la personne, évoquant notamment l’incompatibilité du CDI avec les besoins du secteur.

Le secteur des services à la personne est le 1er pourvoyeur d’emplois en France. Il est également le plus impacté par le travail au noir même si Charles Dauman nuance ce constat en rappelant que « le gouvernement a mis en place un certain nombre de mesures pour nous permettre d’être compétitif vis-à-vis du travail au noir ». Il cite notamment les « 50% de réduction d’impôt », un « taux de TVA réduit » ou encore des « charges sociales minorées ». Autant de mesures qui dynamisent le secteur et permettent au travail déclaré de faire jeu égal avec le travail au noir. Pour Charles Dauman, aujourd’hui, le consommateur ne paie pas plus cher un salarié déclaré. Il bénéficie en outre d’une offre de services plus qualitative et, surtout, n’a pas à supporter les risques inhérents à l’emploi au noir.

Pourtant la majorité des prestations de services à la personne seraient encore réalisées au noir. Charles Dauman évoque un taux de 60%. Mais alors, comment expliquer ce recours persistant au travail au noir alors que toutes les conditions semblent réunies pour l’éradiquer ? Pour le patron du réseau Shiva, cet état de fait tient essentiellement à la lourdeur du contrat de travail et au fait que l’embauche représente un risque que le particulier n’ose pas prendre.

« Quand vous embauchez quelqu’un en tant que particulier employeur et que vous le payer en CESU vous êtes obligé de faire un contrat de travail en CDI, explique-t-il, pour quelques heures par semaine, pour des gens qui vont peut-être avoir plusieurs employeurs. C’est extrêmement compliqué ». Charles Dauman est formel : « Le CDI n’est plus du tout adapté à ces métiers de service. »

Aussi il en appelle aux pouvoir publics et aux différents acteurs du secteur afin de poursuivre la réforme du secteur des services à la personne et permettre plus de souplesse dans l’embauche. Il réclame la création d’un contrat spécifique aux services à la personne, un contrat de mission sur le modèle de ce qui existe dans le bâtiment, qui offrirait une plus grande souplesse pour l’employeur comme pour l’employé, insistant sur la nécessité de « sortir de l’idée qu’un contrat souple est un contrat mauvais pour les employés ». Il ajoute qu’il ne sert à rien de « créer de l’emploi pour ceux qui en ont déjà ou de surprotéger l’emploi » mais qu’il faut au contraire « donner la possibilité à des gens qui n’en ont pas d’accéder à l’emploi ».

L’Etat, comme les employeurs et employés, ont tout à gagner à l’assouplissement des règles d’emploi dans les services à la personne. Il permettrait de lutter contre le travail au noir en simplifiant l’embauche. Les employés seraient mieux protégé, les particuliers employeurs moins contraints et le secteur pourrait encore accentuer sa professionnalisation. L’Etat et l’économie française s’y retrouveraient également puisque le travail déclaré engendre des rentrées d’argent, par le biais des cotisations et charges sociales, qui compensent très largement les investissements engagés pour dynamiser le secteur.

Le dirigeant de Shiva affirme que cette année son réseau devrait recruter entre 500 et 800 employés de maison. Pourtant, même une structure de l’importance de Shiva, avec ses 120 agences en activité en France, ses équipes dédiées et son expertise, a du mal à embaucher en raison de ce manque de souplesse.

« Laissez-nous embaucher » clame Charles Dauman.

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