Commerce dans le Bas-Rhin : la CCI mène l'enquête
Strasbourg, Haguenau, Sélestat
Dans une récente enquête sur les comportements d’achat des ménages du Bas-Rhin. la CCI de Strasbourg et du Bas-Rhin, fait le point sur les évolutions 2011-2014 du commerce dans le département alsacien. Instructif pour qui veut s'installer en franchise sur ce territoire.
Depuis 2002, la CCI de Strasbourg et du Bas-Rhin s'est dotée d'outils d'analyse de l’offre commerciale et notamment d’une enquête sur les comportements d’achat des ménages du Bas-Rhin. Cette enquête a pour objectif de répondre à la question : qui achète quoi, où, comment et pour combien ? Régulièrement remise à jour, l'enquête permet de mesurer l’évolution au fil des années mais aussi de mieux identifier et anticiper sur le potentiel de consommation d’un territoire, les flux commerciaux, le niveau d’activité, etc.
L’enquête 2011-2014, dont les résultats ont été récemment publiés, met en avant un développement démographique soutenu dans le Bas-Rhin. La population est ainsi plutôt jeune, et dispose de revenus moyens plus élevés que la moyenne nationale, ce qui a bien évidemment favorisé l’activité commerciale. Ceci influe de façon directe sur la croissance du potentiel de consommation, mais aussi sur la dépense moyenne par ménage supérieure à la moyenne nationale. L'autre grand enseignement de cette étude est la stabilisation des parts de marché des grandes surfaces et du commerce de moins de 300 m² dans le domaine alimentaire et une part accrue des achats non alimentaires réalisée par la vente à distance et les nouvelles formes de distribution (Drives par exemple).
Un potentiel de consommation élevé
Dans le département, le potentiel de consommation (ou dépense commercialisable) est estimé à 6,78 milliards d’euros pour l’année 2014. La dépense moyenne par ménage du Bas-Rhin est supérieure de 7 % à la dépense moyenne nationale à 6 313 € pour l'alimentaire en 2014 (6 126 € au niveau national) et 7 546 € pour le non alimentaire (6 815 € au niveau national). « L’équipement de la maison (+ 19 %) et le bricolage/jardinage/fleurs (+ 13 %) sont particulièrement concernés. »
Globalement, la répartition du potentiel de consommation met l'accent sur l'alimentaire (3,08 milliards), suivi par l'équipement de la personne (1,36 milliard), la culture loisirs (933 millions), l'équipement de la maison (799 millions), et le bricolage, jardinage fleurs (593 millions).
L'enquête note qu'entre 2011 et 2014, la dépense commercialisable du département progresse en euros courants de 7 %. Cette évolution s’explique notamment par l'évolution démographique départementale (+ 6 % du nombre des ménages) et l’augmentation de 3 % des dépenses due au taux d’inflation, à l’évolution de la consommation. Dans le détail, dans le domaine non alimentaire le département affiche une augmentation des dépenses en biens d’équipement de la personne de 6 % avec une forte dynamique de croissance sur les produits maroquinerie (+ 30 %), parapharmacie (+ 15 %), produits de beauté (+ 13 %), produits d’hygiène (+ 11 %), optique (+ 6 %). Dans le même temps, certaines dépenses comme celles affectées aux biens de culture loisirs sont soumises à arbitrages. Les montants dépensés par les ménages diminuent alors que les ventes en volume augmentent, avec d'un côté une forte dynamique de croissance sur les produits informatiques (+ 7 %), articles de sport (+ 6 %) et jeux/ jouets (+ 4 %) et à l'inverse un ralentissement des ventes en valeur depuis 2011 sur les autres produits (appareils TV hi-fi, livres, CD…)
Par typologie de commerces, la répartition des dépenses fait la part belle à la grande distribution. Dans le département, la part de marché de la grande distribution est supérieure à la moyenne nationale (74 % contre 70 %). A l’inverse, la part du commerce de moins de 300 m² est plus faible sur le département qu’à l’échelle nationale (17 % contre 21 %). La vente à distance et le commerce non sédentaire ont une emprise identique à celle observée au plan national. L’évolution des parts de marché par forme de vente entre 2011 et 2014 est due aux modifications des comportements d’achat des consommateurs et à celles de l’offre commerciale du territoire. En alimentaire, la part du commerce de moins de 300 m² reste stable entre 2011 et 2014. Les grandes surfaces stabilisent leurs parts de marché depuis 2008. « L’apparition de nouvelles formes de commerce (drive) et de nouvelles enseignes (Biocoop, Grand Frais, Naturalia….) affecte la répartition des parts de marché des grandes surfaces alimentaires. »
Evolution du grand commerce alimentaire et non alimentaire
Au 1er janvier 2014, le Bas-Rhin comptait 699 grandes surfaces pour une surface de vente de 989 295 m². Ces établissements concernent, pour la plupart, le domaine alimentaire (36 %). Dans le détail, 11 hypermarchés de 5 000 m² et plus sont recensés en 2014 (vs 9 en 2011), soit une évolution de 11 113 m² entre 2011 et 2014. Les plus petits hypermarchés, de 2 500 à 5 000 m² sont quant à eux en nombre identique (28 unités en 2011 et 2014), mais voient leur surface de vente se restreindre de 1 960 m². Du côté des supermarchés, le nombre d'unités est en baisse, passant de 113 établissements recensés en 2011 contre 110 en 2014 (- 6 721 m²). Mais c'est véritablement le hard discount qui connait la plus forte baisse tant en nombre d'unités (80 en 2011 vs 66 en 2014) qu'en nombre de m² (- 7 823 m²). Ainsi au total, le commerce alimentaire dans le Bas-Rhin perd 5 448 m² entre 2011 et 2014.
Du côté du commerce non alimentaire, la baisse des surfaces et du nombre d'unités est également d'actualité. Ainsi en 2011, le département comptait 115 magasins de plus de 300 m² spécialisés en équipement de la personne. En 2014, ils ne sont plus que 113 avec une perte de 3 935 m². Le même phénomène est enregistré pour les magasins spécialisés dans l'équipement de la maison : 125 recensés en 2011 vs 113 en 2014, pour une perte de surface de - 6 283 m². Idem pour les magasins de bricolage, jardinage et fleurs dont le nombre d'unités passe de 138 en 2011 à 129 en 2014, avec une perte en surface de 3 902 m². Et si le nombre d'unités spécialisées dans la culture et les loisirs restent identique (65 en 2011 et 2014), ces magasins perdent tout de même entre les deux checks-pont quelque 8 063 m². Au total le non alimentaire perd ainsi entre 2011 et 2014 quelque 26 749 m².
Evolution du petit commerce alimentaire et non alimentaire
Au 1er janvier 2014, le territoire comptait 5 426 commerces traditionnels sédentaires pour une surface estimée à 496 546 m². 33 % d'entre eux sont des commerces alimentaires et 30 % des commerces d'équipement de la personne. Dans le détail, en 2011, 1701 commerces alimentaires étaient recensés dans le Bas-Rhin pour une surface de 122 472 m². En 2014, l'on recense 1 810 magasins alimentaires de moins de 300 m² pour une surface en m² de 130 320 (+ 7 848 m²).
Du côté du non alimentaire, les situations sont plus contrastées. Quand l'équipement de la personne gagne des unités (1 504 en 2011 vs 1 622 en 2014) et des mètres carrés (+ 8 968 m²), dans le même temps, l'équipement de la maison perd des unités (581 en 2011 vs 562 en 2014) et des mètres carrés (- 2 698 m²). Même chose pour les magasins de culture et loisirs qui perdent des unités (581 en 2011 vs 564 en 2014) et des mètres carrés (- 2 278 m²). Le bricolage, jardinage et fleurs reste quant à lui quasi stable (410 unités en 2011 vs 414 en 2014, + 368 m²).
Où installer un commerce en franchise dans le Bas-Rhin
Sur le département du Bas-Rhin on observe un pôle commercial dominant (la CUS), deux pôles secondaires importants (Haguenau et Sélestat) et des unités locales commerciales de proximité.
- La CUS : La Communauté Urbaine de Strasbourg (CUS) et la ville de Strasbourg constituent le pôle majeur du département et génèrent, ensemble en 2014, plus de 52 % de l’activité départementale, soit 3 127 millions d’euros. A elle seule, la ville de Strasbourg représente 27 % de l’activité du département, soit 1 600 millions d’euros.
Les principaux pôles de vente de la CUS se situent a sein du SCot de la région de Strasbourg (Scoters) : le centre-ville de Strasbourg, la zone commerciale de Mundolsheim / Vendenheim / Lampertheim, la zone commerciale d’Auchan Hautepierre et la zone commerciale d’Auchan Baggersee.
L’offre commerciale du SCoTERS est la plus importante du département. On y trouve quelque 350 grandes surfaces pour 538 710 m² de surface de vente (dont 35 % de commerces alimentaires) et 3 074 commerces traditionnels sédentaires (dont 31 % de commerces alimentaires). Dans le SCoTERS, le potentiel de consommation s’élève à 3,8 milliards d’euros. Il a augmenté de 6 % entre 2011 et 2014 (alimentaire + 9 %, non alimentaire + 4 %).
Le périmètre du SCoTERS eprésente 56 % du potentiel de consommation génère un chiffre d’affaires de 3 605 M€, soit 60 % du chiffre d’affaires du département.
- Haguenau : Situé au Nord du département, l'ensemble commercial Haguenau / zone commerciale de Schweighouse-sur Moder (SCoT de l’Alsace du Nord) a généré en 2014 un chiffre d’affaires de 872 M€, soit 14 % du chiffre d’affaires du département. Le potentiel de consommation qui s’élève à 909 M€ y a augmenté de 7 % entre 2011 et 2014 (alimentaire +10 %, non alimentaire + 5 %). Les principaux pôles de vente du SCot de l'Alsace du Nord sont la zone commerciale d’Auchan Schweighouse-sur-Moder, la zone commerciale Cora Taubenhof à Haguenau et le centre-ville de Haguenau.
L'offre commerciale du territoire s'appuie sur 113 grandes surfaces pour 159 169 m² de surface de vente (dont 37 % de commerces alimentaires) et 746 commerces traditionnels sédentaires (dont 34 % de commerces alimentaires). La part du potentiel de consommation captée par les grandes surfaces est de 74 %. La part de marché du commerce de moins de 300 m² a diminué d’un point au profit d’autres formes de commerces (centre de marques).
- Sélestat : Situé au Sud du département, le périmètre du SCoT de Sélestat et sa Région génère un chiffre d’affaires de 375 M€ soit 6 % du chiffre d’affaires du département. Les principaux pôles de vente de ce SCoT sont la zone commerciale de Sélestat Nord Maison Rouge, le centre-ville de Sélestat, les zones commerciales de Sélestat Sud et de Sélestat Ouest, Marckolsheim et le Canton de Villé. Ce territoire accueille 74 grandes surfaces pour 82 938 m² de surface de vente (dont 27 % de commerces alimentaires) et 342 commerces traditionnels sédentaires (dont 35 % de commerces alimentaires). Le potentiel de consommation qui s’élève à 409 M€ a augmenté de 9 % entre 2011 et 2014 (alimentaire +11 %, non alimentaire +7 %). La part du potentiel de consommation captée par les grandes surfaces a augmenté d’un point entre 2011 et 2014 à 75 %, tandis que la part de marché du commerce de moins de 300 m² est restée stable (18 %) entre 2011 et 2014.