Habilité par l’IUFM – l’Institut universitaire de formation des maîtres -, professeur de langues étrangères, gérant d’entreprises depuis l’âge de 20 ans, Mathieu Sari est le fondateur de Phileas World. Il nous présente ce concept qui apporte du sang neuf dans l’univers de l’enseignement des langues.
Toute la franchise : Qui êtes-vous et quel est votre parcours ?
Sari Mathieu : Je suis traducteur interprète de formation. Cela fait une vingtaine d’années que je donne des cours. J’ai commencé avec des enfants dans le primaire, ce qui m’a permis de développer une approche ludique de l’anglais, bien différente des méthodes classiques, à base de cours magistraux. Ensuite, j’ai évolué vers la formation professionnelle et le public adulte. Durant mon parcours, j’ai également été commercial et chef des ventes ce qui m’a donné des bases solides dans la vente et la gestion d’équipes. Il y a 5 ans, j’ai créé Phileas Conseil, pour commercialiser une méthode d’apprentissage de l’anglais développée par mes soins. J’ai pu constater et valider sa pertinence auprès des élèves, et je propose aujourd’hui à d’autres entrepreneurs de la diffuser, en intégrant le réseau Phileas World.
T.L.F : Parlez-nous de cette méthode d’apprentissage de l’anglais…
S.M. : En France, nous sommes en délicatesse avec l’enseignement des langues. Les classes sont trop nombreuses, l’approche pédagogique peu adaptée et les élèves ne parlent pas – ou très peu – en cours. Contrairement à ce qu’on leur demande, l’important n’est pas de faire une phrase absolument parfaite, mais d’arriver à communiquer et à être compris. La plupart des adultes que je forme ont fait 6, 8, 10 ans d’anglais, mais ils ont peur de parler, de faire des fautes et sont inhibés. C’est un vrai travail de rééducation qu’il faut faire.
T.L.F : Comment procédez-vous ?
S.M. : En douceur. Je prends les élèves par la main et je les amène progressivement à parler, à discuter. Les cours sont conçus de manière ludique. Sans s’en rendre compte les élèves commencent à communiquer, à échanger, à poser des questions. Peu à peu, les freins qui les empêchent de parler tombent. Sans avoir l’impression de travailler, ils acquièrent de l’aisance, réveillent les zones de leur cerveau restées en sommeil. Et se rendent compte que parler anglais est bien moins difficile qu’il n’y parait.
T.L.F : Qu’apportez-vous à vos futurs franchisés ?
S.M. : D’abord, cette méthode d’apprentissage sur mesure. Mais aussi mon expérience de la vente des cours de langue et ma parfaite connaissance du marché. J’ai rédigé à leur intention une bible qui explique de A à Z comment gérer sa société, former les élèves, vendre ses prestations. J’assure également une formation initiale d’une semaine, axée sur la pédagogie, le commercial, la gestion. L’enseignement des langues est une activité qui ne demande pas d’infrastructure lourde. C’est pourquoi les droits d’entrée sont fixés à 10 000 euros, formation incluse. Sachant que les premiers membres bénéficieront d’une réduction réduisant l’investissement à 8000 euros.
T.L.F : Quelles sont les qualités requises pour rejoindre le réseau Phileas World ?
S.M. : Il n’est pas nécessaire d’avoir enseigné l’anglais ou d’être bilingue, mais il faut le parler de manière courante. Autrement dit, il faut être capable de tenir une conversation sans effort. Il faut aussi avoir des qualités et une sensibilité de pédagogue, un contact facile et bien sûr avoir la fibre commerciale.
T.L.F : Quelle clientèle visez-vous ?
S.M. : Les particuliers et les entreprises. Pour la formation en entreprise, en revanche, on dispense les cours chez le client, ce qui est très apprécié, car le temps des professionnels est compté. C’est du reste un atout par rapport à nos concurrents qui assurent l’ensemble des cours dans leurs locaux. Pour la clientèle professionnelle d’ailleurs, nous avons mis en place une méthode de vente en téléprospection avec des argumentaires de vente prêts à être envoyés. Les résultats sont bons. Reste que le plus dur n’est pas de vendre de la formation, mais plutôt d’aider le client à s’y retrouver dans la jungle des financements. Les démarches administratives sont complexes. C’est pourquoi nous jouons un rôle de conseil et d’accompagnement pour l’aider à constituer ses dossiers.
T.L.F : Comment se porte le marché ?
S.M. : Du fait de la crise, les clients ont moins de moyens qu’il y a 3 ou 4 ans. Mais c’est en bonne partie compensé par le fait que l’enseignement des langues pour les particuliers bénéficie des avantages accordés aux services à la personne, ce qui permet de récupérer 50 % du prix des cours en déductions d’impôt. Aujourd’hui, les fonds mis à disposition de la formation sont extrêmement importants. Mais cela reste un marché complexe, voire opaque, pour ceux qui ne le connaissent pas. Il est difficile de savoir comment et sur quels critères précis l’argent collecté pour la formation est géré. D’où la difficulté de se lancer seul sur ce créneau.
T.L.F : Quel est le tarif des cours et quel revenu un franchisé peut-il escompter retirer de cette activité ?
S.M. : Les franchisés fixent leurs tarifs librement. Tout dépend des moyens de l’élève que l’on a en face de soi. Un cours particulier est généralement facturé entre 30 et 50 euros de l’heure. Si l’on compare ce prix à celui d’un étudiant qui prend 20 euros, mais ne déclare pas, ce qui prive le client de la déduction d’impôt de 50 %, on est largement dans les cordes. Reste que les tarifs ne sont pas limitatifs. Je facture certains élèves 80 euros de l’heure pour des demandes particulières. Pour les professionnels, se faire payer entre 60 et 100 euros de l’heure est une bonne base. Au bout du compte, quelqu’un qui se lance sous le régime de l’auto-entrepreneur et donne une vingtaine d’heures de cours par semaine à des particuliers - ce qui demande 3 jours de travail, préparation incluse - peut gagner 1500 euros net d’impôts par mois. Avec une clientèle de professionnels, il peut engranger le double. Bien sûr, s’il le souhaite et qu’il a de la demande, il peut donner plus de cours. Et gagner plus.
T.L.F : Souhaitez-vous ajouter quelque chose ?
S.M. : Oui, la vocation de Phileas World n’est pas d’être un réseau ou les franchisés se contentent de verser des commissions à un franchiseur en échange de son savoir faire. L’idée, c’est de partager ensemble des valeurs, de s’entraider, bref que chacun participe à la réussite collective du réseau. Tout les membres sont concernés, et moi le premier. Concrètement, cela veut dire que l’on va partager nos cours, les mettre à la disposition des autres, faire chacun la promotion du réseau, localement. Cette solidarité intervient à tous les niveaux. Comme mes franchisés, je verserai moi aussi dans le pot commun, un pourcentage de mon chiffre d’affaires. Et tous les ans, une partie de cet argent sera redistribué au réseau, afin que chacun récolte une partie des fruits de l’effort commun.
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