Robert Moskovits, fondateur du réseau Club Travail d’Equipe, revient sur les fondements du métier de consultant
C’est quoi au juste un Consultant ?
A quoi ça sert ?
Comment doit-il se positionner vis-à-vis de son client ?
Que de discussions entre consœurs et confrères sur la posture du Consultant !
Posture « basse », posture « haute » ?
Formateur ?
Conseil ?
Coach ?
Franchement, je n’en sais rien !
Pourtant, en activité depuis 1999, je devrais avoir une vision assez claire sur le sujet !
Ma conception est qu’un consultant doit être un caméléon qui change de couleur sans en changer.
Et voilà que l’on m’accuse de vouloir traumatiser ces petits sauriens au point de les rendre schizophrènes (et mes camarades consultants également)
Une autre image ?
Un Consultant se doit d’être à l’intérieur et, en même temps, à l’extérieur.
Et du coup je me fais accuser de vouloir faire attraper des chauds et froids à mes collègues !
Et pourtant ce n’est que logique et pragmatisme. Même si pas forcément facile à réaliser.
La plupart du temps, un client fait appel à un Consultant pour l’aider à trouver la meilleure réponse à une question à laquelle il ne peut répondre seul.
Par manque de compétence en interne, par manque de temps, par manque d’expérience, par manque de technicité, peu importe.
C’est, en tout cas, un très grand geste de confiance et un Consultant ne doit jamais l’oublier.
Et pour être digne de cette confiance, il (ou elle !) se doit de tout mettre en œuvre dans cet objectif.
Il faut donc s’immerger dans la problématique du client tout en sachant garder la tête hors de l’eau. Comprendre, intégrer, assimiler mais garder suffisamment de recul pour conserver l’impartialité de l’œil extérieur, seule façon de pourvoir analyser objectivement et de voir ou de faire voir la solution appropriée.
Laquelle se trouve d’ailleurs très fréquemment dans l’entreprise, mais on ne l’a pas vu ou on n’a pas voulu la traiter pour diverses raisons.
La valeur ajoutée du Consultant sera justement de faciliter cette prise de conscience et d’aider, plus ou moins, selon les personnes, l’environnement et la géométrie de la mission.
Et pour cela, il faut savoir ainsi se fondre dans l’entreprise cliente, tout en restant soi-même.
Se peindre aux couleurs du client, tout en gardant la sienne.
Vivre pleinement l’interne, tout en conservant sa vision externe.
Le plus beau compliment que mes clients me font :
Nous savons bien que tu as d’autres clients, mais quand tu es avec nous, nous avons le sentiment que tu n’as que nous.
Un autre conseil au bénéfice des consultants.
Nous nous devons « d’aimer » nos clients … jusqu’à un certain point.
Une fois notre mission achevée, nous ne faisons plus partie de leur équipe.
C’est le jeu !
Sinon, attention au déficit émotionnel, il peut être très intense.
D’où aussi l’importance de rester soi-même, de sa couleur et à l’extérieur.
Ce qui n’empêche en aucun cas la chaleur et la convivialité des relations humaines.
Sans être à sang froid comme les caméléons, nous devons aussi nous préserver … pour nos autres clients et aussi … pour nous-mêmes.
Ceci est un exemple de la manière dont, au sein du Club Travail d’Equipe, nous envisageons le métier du Conseil et c’est ainsi que nous formons nos Consultants sur la base de la responsabilité, de l’engagement et du respect humain.