Immobilier : l'acheteur type en 2014 est plus vieux et plus riche
Un apport personnel moyen qui a doublé en 10 ans
Alors que les prix de l'immobilier ne désarment pas, le site du courtier en crédit en ligne Meilleurtaux dresse le portrait robot de l'acheteur moyen. Plus vieux (37,4 ans en moyenne) et plus riche (68.000 € d'apport en moyenne, revenus moyens de 5.237€ par foyer ), l'acquéreur est toujours majoritairement un primo-accédant.
Dans un climat toujours morose pour l'immobilier, Meilleurtaux a choisi début novembre de tirer le portrait de l’emprunteur moyen en crédit immobilier et par ricochet, le portrait de l'acheteur type en France. Les chiffres divulgués font clairement ressortir de grandes disparités entre les régions. Ainsi, le montant d'une transaction s’élève à 247.634 € en moyenne, en progression faible de + 4,8% par rapport à 2010. |
Derrière ce chiffre moyen se cachent de fortes disparités entre la région Ile de France tout d'abord et le reste des territoires et entre les régions entre elles. Dans le détail, dans l’ensemble des 7 grosses régions françaises, seule l’Ile-de-France dépasse la moyenne nationale à 332.443 €. Suivent de loin, la région Rhône-Alpes avec un montant moyen des transactions de 236.815 €, talonnée par la région Sud Est à 235.037 €. Viennent ensuite la région Sud Ouest avec un montant moyen des transactions ressortant à 205.586 €, puis la région Ouest avec 190.529, la région Est avec 186.935 € et la région Nord avec 185.110 €.
« Les disparités régionales sont donc réelles car avec une transaction près de deux fois plus élevée, l’habitant de la région parisienne va finalement se loger dans une surface 25% plus petite (soit 61 m² pour 83 m² dans le Nord) » explique Maël Bernier directrice de la communication et porte-parole de Meilleurtaux.com.
Un apport moyen qui a doublé en 10 ans
Après avoir dépassé la barre des 50.000 € en 2010, l’apport moyen s’élève pour l’année 2014 à 68.808 €. A titre de comparaison, l’apport moyen en France s’élevait en 2004, il y a tout juste 10 ans, à 35.000 €, il a donc presque doublé en 10 ans, avec une forte progression de 2004 à 2010, et assez stable depuis. Là encore, toutes les régions ne sont pas logées à la même enseigne.
Ainsi, l’apport moyen s’élève à 108.892 € en Ile-de-France, à 65.968 € en Rhône-Alpes, 65.606 € dans le Sud-Est, 51.963 € dans le Sud-Ouest, 41.252 € dans l'Ouest, 36.730 € dans le Nord et 36.311 € dans l'Est. « Pour relativiser ce chiffre très impressionnant, notons que l’apport français médian en 2014 s’élève quant à lui à 27.000 €, ce qui signifie que 50% de nos emprunteurs ont pu devenir propriétaires avec un apport inférieur à cette somme » ajoute Hervé Hatt, Président de Meilleurtaux.com.
Là encore, les disparités régionales sont importantes : Quand l'apport médian s'établit à 50.000 € en Ile-de-France, il descend drastiquement ailleurs à 31.000 € en Rhône-Alpes, 30.000 € dans le Sud-Est, 20.000 € dans le Sud-Ouest, 15.000 € dans l'Ouest et l'Est, et 13.000 € dans le Nord. Autres disparités soulignées concernant le revenu net moyen d’un foyer d’emprunteurs : « Les revenus moyens les « moins » élevés se trouvent à l’Est avec 4.300€ nets/mois pour 6.462€ en Ile-de-France. Mais la capacité d’achat est grevée par les prix de l’immobilier car avec des revenus nettement supérieurs et donc une capacité d’emprunt plus importante, l’acheteur moyen ne peut acquérir que 67 m² en Ile-de-France, contre 103 m² dans l’Est. »
Plus vieux mais toujours primo-accédant
Comme le constate Meilleutaux, l’âge moyen des emprunteurs a progressé de 32,7 ans en 2004 à 36,5 ans en 2010, puis est resté assez stable depuis : il s’établit à 37,4 ans en 2014. « C’est dans le Nord et l’Est que l’âge moyen est le moins élevé avec respectivement 35,8 ans et 36,1 ans, alors qu’il est traditionnellement le plus élevé dans le Sud-Est avec 38,9 ans. »
Cette jeunesse relative des emprunteurs s'explique en grande partie par le fait que majoritairement, l'emprunteur français est un primo-accédant (68% des demandes de crédits recevant une réponse positive d'une ou plusieurs banques) : « de quoi tordre le cou aux idées reçues qui voudraient qu'il n'y ait plus de primo-accédants dans le marché immobilier français » explique Hervé Hatt. « Néanmoins, les chiffres parlent d'eux mêmes, en prenant en considération les apports moyen et médian, il apparait plus que jamais incontestable que l'achat immobilier est souvent conditionné à une solidarité familiale qui fonctionne. L'apport moyen en 2014 à 68.000 € est assez stable depuis 2010 mais il est difficile de disposer d'une telle somme sans avoir été propriétaire auparavant » ajoute Maël Bernier.
Une forte représentativité qui enfle encore dans les grandes villes. En effet, si les primo-accédants représentent 68% des emprunteurs France entière, ils dépassent les 70% dans 9 grandes villes sur 10 (Nice étant l’exception). Preuve que les primo-accédants s’installent toujours dans les grandes agglomérations, là où les zones d’emploi restent dynamiques.
Globalement, les villes attirent aussi des emprunteurs plus jeunes que dans le reste de la France. Nice, Marseille et Montpellier mises à part, dans les 7 autres grandes agglomérations françaises, l’âge moyen de l’emprunteur est inférieur à 37 ans avec par exemple seulement 33,7 ans à Lille et 34,7 ans à Strasbourg.