Chiffres clés : Le commerce en France
Selon une fiche sectorielle de l'Insee
Le 28 octobre dernier, l'Insee publiait toute une série de chiffres et d'analyses sur les entreprises françaises. Une fiche sectorielle fait le point sur le commerce en France. Instructif !
En 2013 selon les chiffres de l'Insee, le commerce (détail, gros et automobile) rassemblait 753 000 entreprises. Ces unités ont réalisé un chiffre d’affaires de 1 390 milliards d’euros et dégagé une valeur ajoutée de 203 milliards d’euros. Toutes ces entreprises du commerce employaient en 2013 plus de 2,6 millions de salariés en équivalent temps plein.
Essentiellement des TPE et PME
Les entreprises du commerce sont essentiellement de petite taille : 96% d’entre elles comptent en effet moins de 10 salariés. « Cependant elles ne réalisent que 23% du chiffre d’affaires du commerce » précise l'Insee. Le secteur s'architecture ainsi autour de quelques très grandes sociétés qui concentrent le plus gros du chiffre d’affaires : « les entreprises de 250 salariés ou plus sont en proportion infime (0,1%) mais réalisent 37% du chiffre d’affaires et 29% des exportations du secteur. »
La prime au CA est donc bien octroyée aux grands groupes, et notamment aux ténors de la vente alimentaire développés en réseau de grandes et moyennes surfaces. Ces grandes entreprises raflent aussi la mise en 2013 en termes de valeur ajoutée qui progresse « d’au moins 1% pour la moitié des entreprises de 250 salariés ou plus. »
Chez les petites unités, la situation est plus contrastée. Ainsi, chez les commerces de 1 à 9 salariés « leur valeur ajoutée augmente d’au moins 13% pour un quart d’entre elles et se replie de plus de 12% pour un autre quart. »
- Le chiffre d'affaires HT des commerces de 0 à 9 salariés (équivalent temps plein) était en 2013 de 324,7 milliards d'euros (dont 33,2% à l'export).
- Pour les entreprises de 10 à 249 salariés, le CA HT était de 557,2 milliards d'euros (dont 58,5% à l'export).
- Pour les entreprises de 250 salariés et plus, le CA HT était de 510,8 milliards d'euros (dont 38,2 milliards à l'export).
3 catégories de commerces
Le secteur du commerce comprend trois sous-secteurs : le commerce de détail, le commerce de gros, et le commerce automobile.
- Le commerce de détail vend principalement aux particuliers. Il réalise 39% de la valeur ajoutée du commerce et emploie 53% des salariés du secteur. Les ventes du commerce de détail, comptabilisées par forme de vente, ont augmenté légèrement (+0,8%). En 2014, les effectifs salariés du commerce de détail sont restés stables après une légère croissance (+0,4% en 2013). La main-d’œuvre est très féminisée (59% de femmes) et jeune (30% de moins de 30 ans). La part des non-salariés est de 16%.
- Le commerce de gros dont les clients sont le plus souvent d’autres sociétés du commerce, grossistes ou détaillants. Il réalise 51% de la valeur ajoutée du commerce et emploie 33% des salariés du secteur. En 2014, les effectifs salariés ont baissé dans le commerce de gros (-0,4% en 2014 après -1% en 2013). La proportion de femmes salariées atteint 34%. « Les entreprises du commerce de gros, qui comprennent notamment des filiales commerciales de groupes industriels, sont celles qui exportent le plus (14% de leur CA). » En 2014, les ventes en volume du commerce de gros ont progressé de 0,8%. La part des non-salariés est faible (8%).
- Le commerce automobile regroupe des commerçants, grossistes ou détaillants spécialisés dans la vente ou la réparation d’automobiles et de motocycles. Il réalise 10% de la valeur ajoutée du commerce et emploie 13% des salariés du commerce. En 2014, les ventes en volume du commerce et réparation d’automobiles ont été stationnaires (+0,1%), après une baisse de -3,2% en 2013. En 2014, les effectifs salariés ont baissé dans le commerce automobile (1,2% en 2014 après -1,9% en 2013). La proportion de femmes dans les effectifs est réduite (19%). La part des non-salariés est de 16%.
Une marge commerciale plus élevée aux extrêmes
En 2013, le taux de marge commerciale est de 23% pour l’ensemble du commerce. « Proche de la moyenne dans le commerce de gros (21%), il varie de 14% dans le commerce automobile à 28% dans le commerce de détail. » Ces moyennes sont toutefois à moduler car en effet, le taux de marge « dépend fortement des caractéristiques des produits vendus et, pour un produit donné, du format de vente ou du positionnement en gamme. »
En termes de taille d'entreprises, le taux de marge commerciale est plus élevé pour les entreprises de moins de 10 salariés (25%) et celles de 250 salariés ou plus (24%). Là encore, les moyennes sont à moduler selon l'Insee. En effet, en 2012 et 2013, un quart des entreprises de moins de 10 salariés « ont un taux de marge commerciale inférieur à 13% tandis que, pour un autre quart, ce taux est supérieur à 45%. »
Un taux d'investissement moindre qu'hors commerce
Selon les chiffres de l'Insee, le taux d’investissement est sensiblement moins élevé dans le commerce (8,5%) que dans l’ensemble du champ marchand (18,6%). Cette différence est liée essentiellement au fait que les enjeux capitalistiques d'exploitation sont moindres (6,3% pour le commerce de gros, 11,4% dans le commerce de détail). « Par suite, le taux d’autofinancement, qui mesure la capacité des entreprises à financer leurs investissements, est plus fort dans le commerce (201%) que dans l’ensemble des secteurs marchands (150%). Ceci résulte d’un investissement faible et d’une part importante de non-salariés, leur rémunération étant incluse dans la capacité d’autofinancement. »
Par ricochet, la rentabilité économique (rapport de l’excédent brut d’exploitation sur les immobilisations) est plus élevée dans le commerce (11,4%) que dans l’ensemble des secteurs du champ (7,9%).