La franchise participative : un moyen de financement ?
Pourquoi ne pas négocier avec votre franchiseur une « franchise participative » ?
Vous avez décidé de créer votre entreprise. Votre projet est murement réfléchi, vous savez où et comment vous installer. Vous avez même décidé d’adhérer à une franchise pour assurer votre business model. Tout semble bien engagé, mais il vous reste encore une étape de taille à franchir : convaincre un investisseur de vous financer ! Les emprunts bancaires, ce n’est pas toujours simple à décrocher ! Le crowdfunding (financement participatif) demande beaucoup d’investissement en temps, et n’est pas une garantie d’obtenir des sommes suffisantes. La « love money », c’est-à-dire l’argent des proches, n’est pas suffisant pour vous lancer ? Pourquoi ne pas négocier avec votre franchiseur une « franchise participative » ?
Financer sa création d’entreprise : un parcours du combattant
Un entrepreneur qui souhaite obtenir des fonds pour développer son entreprise peut faire appel à plusieurs méthodes. Mais le taux de succès est très aléatoire, et dépend notamment de la qualité des dossiers :
- L’emprunt bancaire : 36% des créateurs ont choisi de se tourner vers leur banque d’après l’INSEE. Il faut alors un business plan solide et de bons arguments de vente pour convaincre son banquier. Ceci n’est pas une mince affaire et moins de 4 dossiers sur 10 sont acceptés. Avec la franchise, vous partez toutefois avec un net avantage. Le concept que vous allez exploiter existe déjà, et a fait ses preuves. Parce que les banquiers évaluent les sommes qu’ils peuvent vous prêter au regard du risque encouru, un entrepreneur en franchise est toujours perçu comme plus « sûr » ;
- La love money : vos proches peuvent peut-être participer financièrement à votre projet. Disposer de sommes apportées par des amis ou de la famille, ce n’est pas une mauvaise idée, à condition de bien encadrer leur rôle. Montant de l’apport, participation dans la gestion de l’entreprise, etc… tout doit être consigné par écrit ! Mais l’argent apporté par ces proches ne permet généralement pas de se lancer. Attention, en cas de difficultés financières, vos relations risquent aussi d’en pâtir.
- Le crowdfunding : vous pouvez également tenter votre chance sur une plateforme de financement participatif. Il s’agit alors de convaincre le public de participer à votre projet. D’après une étude réalisée en 2014, seul 56% des demandes de capital aboutissentiii. Pour maximiser les chances de réussite, mieux vaut miser sur l’innovation ou une initiative qui se démarque… les projets qui réalisent de bons tours de tables sont ceux tournés vers le social et l’entre-aide, porteurs de sens.
La franchise participative : une solution à considérer, avec précaution
En tant que futur franchisé, vous disposez d’une option supplémentaire pour vous aider à financer votre projet : la franchise participative. Une voie peut connue, et d’ailleurs peu utilisée, mais qui peut vous correspondre. Comment cela fonctionne-t-il ? En signant le contrat de franchise participative, vous cédez une part de votre future entreprise au franchiseur. Celui-ci devient alors associé minoritaire de votre société et apportera le capital correspondant. Vous pourrez ainsi obtenir le reste de vos fonds auprès d’une banque, rassurée de voir que vous disposez déjà d’un investisseur solide.
Le contrat lui-même comprendra toutefois plusieurs clauses à examiner soigneusement avant toute signature. Soyez particulièrement attentif à l’ingérence du franchiseur dans votre gestion et aux conditions de rachat des parts. La franchise participative ne doit en effet pas remettre en cause l’indépendance du franchisé. Le franchiseur est ainsi considéré comme un « associé dormant » : il touche une part des bénéfices mais ne prend pas de part active à la gestion.
La franchise participative est une bonne solution pour l’entrepreneur motivé qui ne dispose pas de fonds propres suffisants. Il s’agit d’un contrat d’association limité dans le temps qui vous permettra de lancer votre entreprise en lui apportant une base solide et fiable devant les organismes financiers. En contrepartie, vous devrez accepter de composer avec les intérêts du franchiseur… qui ne seront pas toujours les mêmes que les vôtres ! Celui-ci, s’il ne participe à la gestion, aura tout de même à cœur de rentabiliser son investissement. Ainsi, on peut déplorer que certaines franchises utilisent ce concept pour garder la main sur leurs franchisés et/ou créer de nouvelles antennesiv. Votre capacité à être indépendant en prend donc un coup… Négociez soigneusement les termes du pacte d’association et du pacte de sortie pour que cette franchise participative vous soit réellement profitable.