Bronzage en cabines : Où en est-t-on ?
L'interdiction retoquée
Dans le cadre de l’examen du projet de loi santé, les sénateurs avaient voté l'interdiction du bronzage en cabine en septembre 2015. Depuis, la commission des affaires sociales de l’Assemblée Nationale est revenue sur cette interdiction. Explications.
Largement développé en franchise, le bronzage en cabine est depuis longtemps un secteur montré du doigt par le corps médical. Accusées d’accroître de 75% le risque de développer un mélanome cutané, les cabines à UV ont été plusieurs fois sur la sellette. Le dernier coup de semonce du secteur remonte à septembre 2015. Suite à un rapport rédigé par l’académie nationale de médecine qui préconisait l'interdiction totale des cabines de bronzage, les sénateurs ont voté un amendement allant dans le même sens dans le cadre de l'examen du projet de loi santé. Cet amendement voté contre l'avis du gouvernement a fait réagir vivement les syndicats de professionnels.
Les syndicats montent aux créneaux
Suite au vote au Sénat, la CNEP (Confédération Nationale de l’Esthétique Parfumerie) et ses deux syndicats affiliés, le SNPBC (Syndicat National des Professionnels du Bronzage en Cabine) et l’UPB (Union des Professionnels de la Beauté et du Bien-être) se sont mobilisés. Dans un communiqué de presse en date du 16 septembre 2015, le Syndicat National des Professionnels du Bronzage en Cabine (SNPBC) en appelait ainsi au gouvernement à raison garder. « Utilisé de manière raisonnée, le bronzage en cabine ne présente pas de dangerosité particulière. Les UV naturels (soleil) ou en cabine sont contre-indiqués pour seulement 3 à 7 % de la population française. Ces « sujets à risques » sont connus (couleur de cheveux roux, antécédents familiaux de cancers de la peau, présence de nombreux grains de beauté, etc.). Ils sont informés des risques encourus et découragés, par les opérateurs UV et par des messages d’alerte, de pratiquer des séances de bronzage en cabine. Par contre, la très grande majorité de la population ne présente pas de facteurs de risque. Pour eux, la balance bénéfice / risque est favorable à l’exposition solaire, donc aux UV en cabine. » La voie du dialogue et de la concertation a dès lors été privilégiée, les trois Syndicats rappelant au passage que le secteur du bronzage en cabines est générateur de 21.000 emplois. « Sur le territoire national, existent 550 centres spécialisés en bronzage (type Point Soleil) disposant en moyenne de six appareils ; et 8000 instituts de beauté qui mettent à disposition de leur clientèle un à deux appareils. »
L'amendement retoqué en novembre
Suite à un entretien avec le rapporteur de la Commission des Affaires Sociales de l’Assemblée Nationale en octobre dernier, « la filière s’est positionnée de façon responsable et a participé à l’encadrement des pratiques de bronzage avec des propositions précises. » Parmi ces propositions figurent notamment l'interdiction de la mise à disposition des cabines à domicile, leur vente à des particuliers, la formation des professionnels et celle concernant l’interdiction de la publicité des forfaits illimités, proposition qui, comme le rappelait le CNEP, était une mesure demandée par la profession depuis plus de quatre ans. Ces mesures viendront s'ajouter à celles déjà prises en 2013 (décret n°2013-1261 du 27 décembre 2013) : interdiction des UV aux mineurs, affichage d'un avertissement sur les risques pour la santé. Fort des engagements apportés par les trois syndicats, le 10 novembre 2015, la Commission des Affaires Sociales de l’Assemblée revenait sur l’interdiction des cabines de bronzage.
En franchise, une nécessaire adaptation
Si, il y a quelques années, le bronzage en cabines se développait en franchise soit via des réseaux dédiés (Point Soleil), soit via des réseaux d'instituts de beauté également équipés en cabines (Citron Vert, Carlance, Bulle de soins), soit via des réseaux mixtes bronzage minceur (BodyVIP), aujourd'hui cette logique n'est plus tout à fait d'actualité. Ainsi, Point Soleil, au vu de la concurrence des instituts mais aussi de la crise et des instabilités législatives évoquées ci-dessus a décidé en 2015 de transformer et d’adapter son concept pour élargir ses offres et services. Cette mutation engagée début 2014 a commencé par l'ajout d'une offre d’aquabiking, vite complétée par des offres de soins tels que le sauna japonais, l’hydro-massage ou la cryo lipolyse. Cette stratégie de déspécialisation porte aujourd'hui ses fruits en permettant de lisser l’aspect de saisonnalité de l’ancien concept et d’envisager une croissance du chiffre d’affaires dans les centres. Fin 2015, 45% du réseau Point Soleil avait déjà effectué cet ajustement et 2016 devrait parachever ce déploiement. Pour rejoindre ce réseau leader créé en 1992 et lancé en franchise en 2000 (90 implantations), le candidat doit disposer d'un apport personnel minimum de 30.000€ (droit d'entrée 12.000€, investissement global de 180 à 250.000€). Le CA réalisable après 2 ans est estimé par l'enseigne à 210.000€ en moyenne.
L'autre concept mixte assez proche est celui développé par BodyVIP. Ce dernier, créé en 2008 à Cannes, avant d'être déployé en franchise depuis 2012, propose des centres de bronzage nouvelle génération associés à des cabines d'aquabiking, des prestations d'amincissement, Bodysculptor et bar à ongles. Résolument haut de gamme, ce concept vise à booster la silhouette en associant sport, bien-être et beauté grâce à des formules de soins ciblées et d'activités physiques spécifiques. Pour rejoindre ce réseau, le candidat doit disposer d'un apport personnel minimum de 45.000€ (droit d'entrée 11.000€, investissement global de 99 à 300.000€). Le CA réalisable après deux ans est estimé par l'enseigne à 200.000€.
Les autres réseaux à suivre sur ce secteur sont ceux développant des activités d'instituts de beauté comme :
Citron Vert : Lancé en franchise en 1999, le réseau Citron Vert propose des prestations-phare dans tous les domaines de la beauté : soins du visage et du corps, des mains, épilation, UVA... Pour rejoindre ce réseau s'adressant à une clientèle exclusivement féminine, le candidat doit disposer d'un apport personnel minimum de 30.000€ (droit d'entrée 16.800€, investissement global de 75 à 90.000€). Le CA réalisable après deux ans est estimé par l'enseigne à 200.000€.
Carlance : Créé en 2001, le concept Carlance a été lancé en franchise en 2007 autour d'une offre de soins beauté (épilation, soins du visage, soins du corps, amincissement, manucure, bronzage...) sans rendez-vous et à petits prix. Pour rejoindre ce réseau, le candidat doit disposer d'un apport personnel minimum de 25.000€ (Droit d'entrée 15.900€, investissement global à partir de 110.000€). Le CA réalisable après deux ans est estimé par l'enseigne à 190.000€.
Bulle de soins : Créé en 1999 et déployé en franchise depuis 2014, Bulle de soins est un jeune réseau dont le concept nouvelle génération décline une très large gamme de soins divers pour le visage et le corps, les mains et les pieds, l'épilation, le bronzage par UVA, et des soins high tech comme l'amincissement et l'épilation définitive à la lumière pulsée. Le concept s'adresse à une clientèle mixte, avec des soins à prix doux, en horaires continus et sans rendez-vous. Pour rejoindre ce réseau, le candidat doit disposer d'un apport personnel minimum de 28.000€ (droit d'entrée 14.000€, investissement global 140.000€). Le CA réalisable après deux ans est estimé par l'enseigne à 230.000€.