Opticien en reconversion, ouvrez un commerce de lunettes en franchise
La franchise un modèle pertinent
Le marché de l'optique est en ébullition. Entre baisse de l'activité et négociation nationale pour un reste à charge zéro à l'horizon 2020, l'heure est plus que jamais favorable aux réseaux de franchise.
Après des années d'expansion, le recul de l'activité enregistré sur l'année 2017 a mis à mal les certitudes des opticiens indépendants. Et si l'heure était au regroupement pour mieux affronter la concurrence et la nouvelle donne du RAC0 ? La question se pose de fait de plus en plus. Pourquoi ? Tout simplement parce que de plus en plus les réseaux de franchise mènent la danse !
Les franchisés s'en sortent mieux
En 2016, selon les chiffres publiés par le magazine spécialisé BienVu, le marché de l'optique, dans un contexte de faible croissance, a vu les franchisés mieux tirer leur épingle du jeu que les indépendants. Leur progression s'est en effet établie à +6%, alors que dans le même temps, les indépendants accusaient un repli de -9%. Ce décalage de performances n'est assurément pas une chose nouvelle, mais les écarts s'intensifient d'année en année. La preuve ? En 2016, pour la première fois, la part de marché des franchisés a dépassé les 30%. « En l’espace de 10 ans, leur chiffre d’affaires a augmenté de près de 60%. » Comment expliquer ce boom des franchises ? Les professionnels évoquent en réponse à ce phénomène deux grandes explications. La première tient à un vrai travail réalisé sur la différenciation des offres des grands réseaux comme Alain Afflelou. La seconde tient à l'essor du segment low-cost avec des enseignes comme Optical Center et Générale d’Optique, qui répond en écho au tassement du pouvoir d'achat des ménages.
Face aux franchises, d'autres modèles en réseaux connaissent eux-aussi une progression. On pense notamment aux coopératives, qui ont vu leur part de marché passer de 32,7% en 2015 à 33,8% en 2016. Là encore, le travail réalisé par les ténors de l'optique coopératif porte ses fruits. Innovation constante chez Optic 2000 en matière de services, et système d'abonnement exclusif chez Krys Group, témoignent que l'innovation produits et surtout services paie. Globalement, les coopératives « tout en resserrant leur parc de magasins depuis 2015 » ont engrangé un bonus de +20% de chiffre d'affaires en 10 ans. A l'inverse, les indépendants peinent à se renouveler, et cela se traduit sur leurs parts de marché : 26,3% en 2016 contre 30% 10 ans plus tôt. Les mutualistes quant à eux maintiennent depuis 2006 leur part de marché autour de 9%.
En moyenne, les indépendants non rattachés à un réseau réalisent un chiffre d'affaires autour de 350.000€, les opticiens des groupements coopératifs réalisent un chiffre d'affaires autour de 600.000€, les opticiens sous enseignes de franchise réalisent un chiffre d'affaires autour de 850.000€.
Un marché porteur mais en mouvement
Le marché de l'optique a connu un léger passage à vide en 2017 (-0,9% selon la Banque de France, -1,4% selon le cabinet d'études sectorielles GFK, de -2% à -2,5% selon certains industriels). Cette baisse de forme était une première que les professionnels expliquent par l'impact généré et conjugué de la réforme des contrats responsables, le plafonnement des remboursements, et l'annonce de conditions tarifaires plus contraignantes dans les réseaux de soins. A ces grands mouvements s’est ajouté, bien évidemment, un pouvoir d’achat en berne. En 2017 toujours, selon GfK, 138 points de vente ont fermé pour atteindre un parc de 12 342 magasins. Le chiffre d’affaires par magasin a accusé un recul à 526 000 euros, contre 528 000 en 2016.
Cette baisse de forme ponctuelle s'inscrit toutefois dans un contexte structurel porteur. En effet, avec le vieillissement de la population, de plus en plus de porteurs de lunettes n'ont d'autres choix que de renouveler leurs équipements. A cela s'ajoute une recrudescence de DMLA, et de Basse Vision. Le marché est également boosté par la myopisation de la population. Ce phénomène porté essentiellement par la hausse du temps passé sur écran devrait entraîner, selon les estimations des spécialistes, le doublement du nombre de myopes d’ici 2050. Tous ces éléments sont des facteurs de croissance de la profession, ceci étant, la concurrence fait rage. La guerre des prix engagée depuis plusieurs années s'accélère avec la montée en puissance des sites pure-players du net. Et si dans l'immédiat, le e-commerce reste marginal, il pourrait bien dans les prochaines années, notamment sur les segments très lucratifs des lentilles de contacts et des produits d'entretien des lunettes, faire de l'ombre aux magasins physiques.
Parallèlement, le marché de l'optique connaît un vrai mouvement de concentration. L'annonce de l'arrivée prochaine du RAC0 (reste à charge zéro) ajoute de l'incertitude. Les modalités de la mise en place de cette mesure phare du Gouvernement Macron qui ont été longuement discutées pour aboutir à un protocole d'accord le 13 juin dernier suscitent de la part des professionnels des inquiétudes. Et si les grands réseaux y voient plutôt une opportunité, notamment parce que l’opticien est enfin reconnu comme un professionnel de santé, via une prestation d’examen de vue enfin prise en charge par l’Assurance maladie, les indépendants s'inquiètent. D'ici à 2020, de nombreux ajustements devraient voir le jour, amenant au déploiement de nouvelles politiques commerciales.
Les réseaux à suivre
En 2015, 13 enseignes en réseaux ont réalisé 71 % du chiffre d’affaires global. Parmi les ténors de la profession, l'on peut citer notamment :
- le réseau coopératif Optic 2000 (Optic 2000, Lissac opticien) qui a réalisé 827 millions d’euros de chiffre d'affaires en 2017 (en hausse de 0,9% par rapport à 2016), soit un chiffre d’affaires moyen par magasin en hausse qui passe de 693 000 euros en 2016 à 710 000 euros en 2017 pour ses 1.165 points de vente ;
- le groupe coopératif Krys (Krys, Vision Plus, Lynx Optique) qui a connu une bonne année 2017 (+1,7%) et dépasse ainsi la barre symbolique du milliard d'euros de chiffre d'affaires. Ce groupe compte actuellement 1.393 magasins, dont 1.301 en France Métropolitaine, soit 39 nouveaux points de vente accueilli en 2017, pour un solde net en croissance de 22 unités ;
- le groupe Alain Afflelou (Alain Afflelou, Optical Discount, Alain Afflelou Acousticien), qui totalise 1.474 magasins dans le monde pour 890 millions de chiffre d'affaires ;
- le Groupe Granvision (Générale d’Optique, GrandOptical),1e franchiseur au monde, N°1 en Europe) ;
- le groupe coopératif Atol qui totalise 769 magasins pour un chiffre d'affaires en 2017 de 371 millions d'euros.