Coup de froid sur le textile
Des chiffres à relativiser néanmoins
Selon les données de l’Institut français de la mode (IFM), le textile reste dans la tourmente. Et malgré un léger rebond en janvier 2012, le bilan de ces derniers mois reste assez morose. Une impression encore confirmée en février 2012 avec une consommation en valeur de - 4 %.
Décidément, le textile a bien du mal à tirer son épingle du jeu économique actuel. Selon les chiffres de l’Institut français de la mode, l'année 2011 s'est soldée par une baisse généralisée du chiffre d'affaires global par rapport à 2010, qui était déjà une année bien morose.
La franchise de textile : une année 2011 en berne
Selon les chiffres de l'IFM, 2011 restera dans les mémoires comme une année de crise. « Au total, pour l’ensemble de l’année 2011, les chiffres d’affaires textile-habillement des distributeurs ont enregistré, à surface comparable, un recul de 2,6 % en valeur par rapport à 2010 » résume le Distri-bilan de l'observatoire économique de l'IFM publié en février 2012.
Ces mauvais chiffres sont à relativiser toutefois puisque comme le souligne l'IFM : « si l’on considère l’ensemble des dépenses de mode (y compris maroquinerie, chaussures et accessoires) les ventes ont subi un repli plus modeste d’environ 1,3 %. En outre, compte tenu des ouvertures de points de vente des chaînes spécialisées notamment, l’évolution à champ non comparable indique que l’ensemble des dépenses de mode est resté quasiment stable (- 0,4 %) en valeur par rapport à 2010. »
Dans le détail, en pourcentage et à surface comparable, seuls les grands magasins progressent en 2011 par rapport à 2010 de + 2,5 %. Les autres réseaux de distributions affichent quant à eux des résultats plus ou moins négatifs : - 4,4 % pour les chaines de grandes diffusions, - 3,5 % pour les chaines spécialisées, - 3,1 % pour la vente à distance, - 2,8 % pour les indépendants multimarques, - 1,8 % pour les hypers et supers, - 1,6 % pour les magasins populaires). Au total, toutes catégories de distributeurs confondues, les moins bons résultats vont à la vente de prêt-à-porter femme (- 3,5 %), les petites pièces femme (- 4,9 %) et la lingerie et chaussants femme (- 2,7 %). L'univers hommes s'en sort mieux avec une baisse des chiffres d'affaires de l'ordre de - 1,7 % pour l'ensemble des familles de produits. L'habillement enfant quant à lui clôture l'année avec une baisse de - 0,9 % sur l'ensemble des modes de distribution.
La franchise de textile en 2012 toujours marquée par la crise
Pour 2012, si en janvier le secteur a enregistré un léger sursaut (+ 0,2 % en valeur par rapport à janvier 2011), les experts de l'IFM restaient prudents dans leurs analyses : « S’il ne s’agit pas d’une véritable reprise de la consommation, dans la mesure où les chiffres d’affaires des distributeurs avaient accusé un recul de 3,7 % en janvier 2011, c’est néanmoins le premier résultat positif depuis le mois de juin 2011 ».
Une prudence qui a été confirmée par les chiffres du mois de février en baisse de - 4 % en valeur par rapport à février 2011... Mais l'IFM tient toutefois à préciser que « la consommation avait bénéficié en février 2011 d’une hausse de 4,9 % » ce qui nuance quelque peu le sombre tableau 2012. Globalement souligne l'IFM, "les grands magasins ont bénéficié en février d’une augmentation de chiffre d’affaires de 2 %, tandis que les magasins « populaires » ont vu leur courant d’affaires légèrement diminuer (- 1 %). L’activité commerciale des chaînes spécialisées et des détaillants multimarques indépendants a, en revanche, subi un recul de 6 % et de 4 % ». Dans le détail, au sein des commerce indépendant multimarques, le prêt-à-porter femme plonge de - 8 % en valeur (- 1,3 % pour les petites pièces femmes) et l'habillement enfant de - 10 %. Le prêt-à-porter homme lui s'en tire honorablement avec une hausse de + 1,2 % en valeur (petites pièces hommes + 3 %). Les grandes régions les plus touchées par la baisse sont la région parisienne (- 7 %), le Nord et l'Est (- 5 %), le Sud-Est (- 5 %). Seul le grand quart Ouest et Sud-Ouest est en progression à + 2 %.
Dominique André-Chaigneau, Toute la Franchise©