Toute la franchise : Pouvez-vous vous présenter, ainsi que votre parcours ?
José San Nicolas : Je suis gérant d’une agence de travail temporaire Temporis, à Lyon, qui emploie deux salariés et une personne en contrat de professionnalisation. J’ai démarré ma vie professionnelle chez Decathlon, où j’ai travaillé comme vendeur pendant près de quatre ans. Puis j’ai intégré Adecco, entreprise de travail temporaire où, durant six ans, j’ai exercé différentes fonctions jusqu’à devenir responsable d’agence.
T.L.F : Comment êtes-vous entré en relation avec le réseau Temporis ?
J.S.N. : C’était en 2006. J’ai alors rencontré un franchisé du réseau. A travers nos échanges, il a fini par me convaincre de l’intérêt que je pourrais avoir à travailler pour mon propre compte. Je n’avais pourtant pas l’âme d’un chef d’entreprise et n’étais pas spécialement attiré par ça. C’est vraiment le hasard qui m’a amené là où je suis.
T.L.F : Comment avez-vous bâti votre projet ?
J.S.N. : J’ai rencontré, à deux reprises, Laurence Pottier-Caudron, la présidente fondatrice du réseau, créé en 2001, et Pierre Moritel, son directeur général associé. Puis j’ai passé quelques jours dans une franchise, pour faire connaissance avec l’organisation au quotidien d’une agence.
T.L.F : Avez-vous bénéficié d’une formation ?
J.S.N. : Oui, sur une dizaine de jours à côté de Toulouse, à Gagnac plus précisément, où est situé le siège social de Valoris, la structure à l’origine du réseau. Tous les candidats à l’ouverture d’une franchise sont tenus de suivre cette formation, quel que soit leur parcours. C’est dans le contrat que nous signons avec le franchiseur. Même les salariés de nos agences sont invités à suivre une formation au métier du travail temporaire.
Le programme de la formation comportait des modules sur les dimensions juridiques, sociales, fiscales,… propres à l’activité. Nous étions, dans mon souvenir, une dizaine de candidats à l’ouverture d’une franchise inscrits à cette session.
T.L.F : Quelles sont les conditions financières pour intégrer le réseau ?
J.S.N. : L’investissement de départ est de 140 000 euros toutes taxes comprises. Il comprend la redevance initiale à l’intégration dans le réseau, les frais d’établissement, l’agencement du local, ainsi que des besoins en fonds de roulement. Les droits au bail sont en plus, s’ils n’ont pas fait l’objet d’une négociation en amont par le franchiseur.
Lorsque j’ai intégré le réseau, l’apport personnel devait être de 75 000 euros. Aujourdhui, il est de 100 000 euros, sachant qu’il peut être financé, à 40 %, par un prêt bancaire personnel.
T.L.F : Vos premiers pas ont-ils été accompagnés de manière particulière ?
J.S.N. : J’ai été accompagné dans la recherche de mon local, sur le quartier de Vaise (9ème arrondissement de Lyon). Il existait déjà deux agences Temporis à Lyon quand je me suis installé, et je n’ai pas eu le choix de ma zone d’implantation. J’aurais en effet préféré m’installer dans le quartier où je travaillais avant, parce que je connaissais déjà le tissu d’entreprises. Cela dit, je ne regrette absolument pas le secteur où je suis. Il est idéalement situé, n’a quasiment pas demandé de travaux et n’a pas fait l’objet de droit au bail. L’accord de principe avec le franchiseur a été signé en janvier 2007. En mai de la même année, j’ouvrais mon agence.
J’ai aussi été aidé dans le recrutement de mes deux salariés. Juste avant l’ouverture et durant la première semaine, une personne du back office de Temporis m’a conseillé et accompagné dans mes premières démarches. Pour quelqu’un qui n’a aucune expérience du travail temporaire, c’est très précieux. Pour ma part, j’ai apprécié le coup de pouce que l’on m’a donné sur la communication. Dépliants, relations avec la presse,… des techniques bien utiles quand on lance son activité.
Ensuite, le relais a été pris par la hotline de Valoris. Sur toutes les questions juridiques, d’informatique, de gestion du personnel, recrutement, paye,… ils sont à votre disposition. Je n’ai, ainsi, pas du tout eu l’impression d’être lâché. Ensuite, il s’agit d’instaurer une relation de confiance avec ses collaborateurs et de s’appuyer sur eux pour déployer son activité.
T.L.F : Comment se décline la vie du réseau ? Correspond-elle à vos attentes ?
J.S.N. : Nous avons une convention annuelle, en début d’année. En 2011, elle a eu lieu à La Rochelle, sur deux jours. Dans le courant de l’année, deux réunions régionales sont aussi programmées sur une journée. Elles sont l’occasion d’échanger sur les bonnes pratiques, les difficultés rencontrées. On peut par ailleurs toujours s’appeler entre membres du réseau, si l’on en ressent le besoin.
Il existe aussi des ateliers de franchisés, auxquels on peut participer de manière volontaire. Six ou sept groupes de franchisés, constitués autour de thématiques telles que développement de l’outil informatique, fidélisation des clients entreprises et intérimaires, communication nationale, sécurité au travail,… se réunissent trois ou quatre fois par an à Paris. Je fais, personnellement, partie du groupe qui travaille sur la communication.
T.L.F : Comment évolue votre activité ?
J.S.N. : Je m’étais fixé un business plan très ambitieux, nourri de mon expérience précédente, où l’on table sur de gros volumes de travailleurs intérimaires. Et quand bien même mes résultats sont restés en deça des objectifs que j’avais imaginés, mon chiffre d’affaires s’est inscrit en progression. Dès le troisième mois d’activité, l’entreprise était bénéficiaire. Depuis, j’ai recadré mes perspectives d’évolution à l’échelle de mon agence.
T.L.F : Que vous apporte précisément le fait de travailler pour une enseigne de franchise ?
J.S.N. : En termes de notoriété de l’enseigne, je dirais que Temporis fait de son mieux. Mais, avec un réseau de 80 agences sur la France, cela n’a évidemment rien à voir avec une enseigne telle que celle d’Adecco, qui compte un millier d’agences. Ceci dit, sur Lyon, nous commençons à être bien repérés. Connaissant le métier, j’aurais effectivement pu envisager de créer mon entreprise de travail temporaire seul. En France, elles sont autour d’un millier dans cette situation.
Ca ne s’est pas fait, en partie parce que ma conjointe n’était guère favorable au fait que je prenne un tel risque, seul. J’ai donc signé avec Temporis. Les supports qu’ils proposent de manière générale à leurs franchisés n’ont rien d’extraordinaire. Ils sont cependant indispensables pour des personnes qui n’ont aucune expérience dans le travail temporaire.
T.L.F : Et si c’était à refaire ?
J.S.N. : J’ai choisi d’intégrer le réseau Temporis en connaissance de cause (droits d’entrée de 35 000 euros, pourcentage sur le chiffre d’affaires). J’ai signé pour sept ans. Dans quelques années, la question se posera à nouveau. J’y ai déjà en partie réfléchi. En fait, je souhaiterais ouvrir une deuxième agence sur l’agglomération lyonnaise, pour capter une clientèle sur le sud-ouest de Lyon. Plutôt qu’une agence, ce serait juste un point d’accueil, plus léger en termes d’infrastructure, l’essentiel de l’activité restant géré par l’agence de Vaise. Je vais donc, en 2012, m’employer à négocier, avec mon franchiseur, les meilleures conditions pour l’ouverture de ce point d’accueil.
T.L.F : Quels conseils donneriez-vous à un nouveau candidat à la franchise ?
J.S.N. : La première chose qui me vient à l’esprit est de choisir un secteur d’activité que l’on connaît bien, dont on est sûr en termes de perspectives de croissance et dans lequel on a envie d’évoluer. C’est vraiment la base de tout. Ensuite, il faut choisir une enseigne qui dispose d’un back office digne de ce nom, avec un véritable service d’accompagnement. Puis je conseille de bien verrouiller son contrat avec son franchiseur, de faire en sorte que tous les aspects soient prévus, afin d’éviter les mauvaises surprises de part et d’autre.
Le choix de l’emplacement de son local est aussi un élément très stratégique pour le développement de son activité. Enfin, attacher une grande importance au choix de ses collaborateurs. Avoir une bonne équipe, en qui l’on a confiance, sur laquelle on peut s’appuyer est essentiel.
J’ai eu, dans les premiers temps de mon activité, l’impression que je n’étais véritablement à mon compte parce que je devais rendre des comptes sur mon activité. En contrepartie, le statut de chef d’entreprise signifie que l’on passe par des moments de solitude. Savoir que l’on a, à travers le réseau de la franchise, quelqu’un à qui parler est un véritable confort, intellectuel et psychologique. Ce n’est pas à négliger, que l’on soit ou non d’une nature inquiète.
Nathalie, Toute la Franchise ©
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