Agent immobilier : un vrai métier de plus en plus difficile !
5ème partie du dossier Quel avenir pour l'immobilier ?
En octobre et novembre dernier, la FNAIM réalisait deux sondages instructifs sur la profession d'agent immobilier, l'un côté client avec l'IFOP, l'autre côté agent avec l'IPSOS.
Les pros de l'immobilier sont des protagonistes indispensables du marché selon les clients. C'est ce que le sondage IFOP réalisé en octobre 2013 auprès de 1.201 personnes âgées de 25 à 75 ans et ayant été en contact avec un professionnel de l'immobilier au cours des 5 dernières années confirme.
Dans le détail, les Français font appel à un professionnel de l'immobilier pour l'achat d'un bien à 49 %, la mise en location & gestion à 55 %, et la vente d'un bien à 52 %. Pour 40 % des Français, le choix d'une agence se fait sur la proximité du lieu de vie, la bonne réputation et le large choix de biens proposés. Le niveau trop élevé des honoraires est évoqué par seulement un quart des personnes interrogées.
L'attente côté clients est forte vis-à-vis de la profession. 51 % des clients attendent en effet une juste estimation au prix du marché, 56 % une sécurisation de la contractualisation, et 50 % des visites accompagnées des biens immobiliers. Les professionnels de l'immobilier souffrent-ils d'une mauvaise image ? Non répond le sondage. 64 % des personnes interrogées déclarent en effet avoir une bonne image de la profession. Cette bonne image explique pourquoi 4 personnes sur 5 affirment faire confiance aux agents immobiliers. Globalement, 80 % des Français sont satisfaits quant à l'expertise des agents (connaissance du marché). Les clients attendent prioritairement des professionnels qui soient honnêtes et fiables (49 %), intègres et éthiques (36 %).
Le sondage révèle en outre qu'internet change bien les métiers de l'immobilier. 82 % des personnes interrogées attestent de fait qu'internet est la principale source pour chercher un bien. Ceci étant, 73 % des utilisateurs pensent que l'outil est complémentaire en sus d'un contact avec un professionnel de l'immobilier.
Conscients de la valeur ajoutée d'un professionnel, les Français sont également conscients que ce n'est pas un métier simple. 65 % des personnes interrogées sont d'ailleurs prêtes à payer des honoraires supplémentaires pour que l'agence gère les obligations réglementaires. 37 % feraient de même pour qu'une agence recherche le meilleur financement.
Si les clients plébiscitent les agences immobilières, côté agences, un sondage réalisé par Ipsos sur 1.205 adhérents à la FNAIM en octobre et novembre 2013 vient apporter un éclairage intéressant sur ce que pensent les professionnels d'eux-même. Dans le détail, 83 % des professionnels interrogés sont fiers de leur métier. Les professionnels considèrent que les principaux avantages de leur métier tiennent aux relations humaines et à l'autonomie dans le travail. 87 % se disent satisfaits par l'ambiance dans leur agence, 81 % par l'intérêt de leur métier, et 83 % par la qualité de la relation entre collègues / salariés. Au négatif, les professionnels ne sont pas satisfaits à 59 % de la reconnaissance de leur travail, à 61 % par leur charge de travail (50 heures en moyenne par semaine), et à 71 % de leurs revenus. Comme le souligne la FNAIM, ces chiffres attestent d'une évolution négative du métier. Plus de 50 % des professionnels pensent que les conditions de travail se sont détériorées. "Plus de 6 adhérents sur 10 ont le sentiment que leur métier a évolué mal au cours des cinq dernières années." Ce sentiment se nourrit essentiellement des changements de réglementation et surtout, de l'accroissement de la concurrence. Ce durcissement des conditions du métier fait que globalement 53 % des adhérents jugent sa situation personnelle insatisfaisante. L'insatisfaction latente se traduit par un certain ras le bol, au point que 2 adhérents sur 3 ont déjà envisagé de changer de métier. 30 % des personnes interrogées estiment que la cause de ce ras le bol tient essentiellement à la détérioration des conditions d'exercice de la profession.
Et demain, quel avenir pour la profession ? A cette question, les agents immobiliers interrogés sont partagés. Confrontés à une situation économique difficile, plus d'un tiers des adhérents pense que leur activité va baisser (38 %), alors que 32 % pensent qu'elle va stagner et 24 % qu'elle va croitre. Le pessimisme des agents est surtout porté par le développement économique du secteur immobilier (83 %), mais aussi la capacité à embaucher du secteur (84 %), la défense des intérêts des métiers de l'immobilier auprès des pouvoirs publics (88 %). Le stress est également largement évoqué comme motif de pessimisme (76 %), tout comme les salaires (81 %). Enfin, 40 % des adhérents pensent que les prestataires proposant des offres et services à bas coûts sont la principale menace pour les professionnels de l'immobilier à l'avenir.
Tout le dossier
Introduction
Des chiffres élastiques et très partiels
Des prévisions trop alarmistes pour 2013 ?
Quelles prévisions pour 2014 ?
Les réseaux immobiliers à suivre