Un dossier export : spécial Mexique
Un eldorado pour les franchises ?
Le Mexique est une star montante de l'Amérique latine. Ces dernières années, il a développé son tourisme et accueilli les investisseurs à bras ouvert tout en améliorant une image pas trop ternie par des faits divers sanglants. Aujourd'hui, les intérêts français s'intéressent de près au Mexique, mais qu'en est-il des franchises hexagonales ?
Le succès avéré du Mexique
Avec un PIB de 1788 milliards en 2012, le Mexique est la douzième économie au monde. C'est également le pays d'Amérique latine doté du plus haut revenu par habitant. Très peu affecté par la récente crise sud-américaine, le Mexique attend une croissance de 4 % en 2014 (celle-ci n'a stagné brièvement qu'en 2001), et son image aux yeux du monde est toujours meilleure. Le Brésil, qui lui avait longtemps fait de l'ombre, n'a plus grand chose à lui envier. En ce qui concerne la consommation, on estime que 21,2 % de la population dispose d'un pouvoir d'achat élevé, soit environ 24 millions de personnes.
Très ouvert aux échanges qui bénéficient à une économie de marché importante et tournée vers l'exportation, le Mexique est à plus de 90 % orienté vers les accords de libre échange. Ses pays partenaires dépassent la quarantaine et comprennent le Japon, Israël, une grande partie de l'Amérique centrale et de l'Amérique du Sud, les États-Unis, le Canada et bien sûr l'Union Européenne. Notons qu'en 2006, les échanges avec les deux nations nord-américaines représentaient 90 % des exports et 55 % des importations du Mexique. Avec un secteur automobile très dynamique (présence de General Motors, Nissan, Chrysler, Volkswagen, Ford, etc.) le Mexique est le quatrième plus grand exportateur d'automobiles au monde.
La France au Mexique
Si le pays n'a pas complété ses infrastructures, il est considéré très intéressant par beaucoup d'investisseurs en raison de son ouverture commerciale, de son marché de 110 millions d'habitants et de sa proximité avec les États-Unis et le Canada. En 2010, 99 % des produits français achetés par les Mexicains étaient issus de l'industrie manufacturière.
Le groupe hôtelier Accor et le géant de l'agro-alimentaire Danone font partie des sociétés françaises installées au Mexique. Le spécialiste de l'accompagnement à l'export, Ubifrance, a recensé une augmentation de 122 % des missions d'entreprises françaises au Mexique entre 2010 et 2013.
Le voyage au Mexique de François Hollande et Nicole Bricqu, ministre du Commerce extérieur les 10 et 11 avril est de bon augure pour les enseignes candidates à l'internationalisation en Amérique du Sud.
Le tourisme mexicain ne faiblit pas
Pays de soleil et de farniente pour ses voisins d'Amérique du Nord, le Mexique capitalise sur son succès dans l'espoir de rester parmi les pays les plus populaires d'Amérique latine. On note une augmentation de 6,3 % des arrivées touristiques étrangères pendant le premier trimestre 2013 (par rapport à 2012 sur la même période). Les prévisions pour le secteurs de l'hôtellerie prévoient un passage du nombre d'hôtels de 18.440 en 2012 à 22.520 en 2017.
On voit fleurir les projets immobiliers d'envergure, comme les six hôtels en projet pour un coût total de 600 millions de dollars US. La société Apple Leisure Group, à l'origine du projet, prévoit d'ouvrir un total de 38 hôtels d'ici à la fin de cette année. Côté français, c'est un complexe hôtelier de 150 millions de dollars US qui a été annoncé en 2013 par Louis Vuitton. Celui-ci devrait être construit dans l'État de Jalisco sur la côte Pacifique et comprendre des villas et un terrain de golf.
Le président de la république mexicaine, Peña Nieto dit vouloir convertir le pays en une destination touristique à potentiel mondial. Il précise que le tourisme est une activité fondamentale pour la croissance économique du Mexique.
La franchise au Mexique
Avec une croissance économique inégalée ces dernières années, le Mexique est mûr pour un développement du commerce associé, et tout particulièrement de la franchise. La firme de consulting Feher & Feher note que le secteur de la franchise représente un facteur majeur de la croissance du pays, avec une augmentation en valeur de 8 % en 2012, 12 % en 2011, 10 % en 2009 et 14% en 2008. En 2010, on comptait 860 franchises sur le territoire, dont environ 70 % étaient originaires du pays. En 2012, les concepts étaient au nombre de 1200, avec une proportion encore plus forte de franchises nationales (80 %). Le reste des enseignes proviennent des États-Unis (10 %), d'Espagne (3 %), puis du Canada, d'Amérique centrale, d'Amérique du Sud et du reste de l'Europe. Au total, les enseignes mexicaines emploient plus de 800.000 personnes dans 70.000 points de vente.
À l'intérieur même du secteur, les services sont largement en tête, même s'il existe des concepts alimentaires très prometteurs. Les franchises de restauration ont d'ailleurs toujours été très populaires au Mexique. Du fait de ce succès, les gouvernements mexicains se sont souvent entendus pour faciliter l'expansion de la franchise. La loi de propriété industrielle a été amendée par le Congrès mexicain en 2006 pour inclure une définition plus claire de la franchise et mieux définir les contrats de franchise ainsi que les informations précontractuelles.
En outre, l'Association mexicaine de la franchise a travaillé avec le ministère de l'Économie pour mettre en place un programme national de franchise destiné à intensifier le développement de la franchise dans le pays. Le but avoué étant de promouvoir le développement économique et les créations d'emplois. Le programme facilite également les démarches des investisseurs qui souhaitent devenir master-franchisés de groupes étrangers.
L'entreprise au Mexique
Le pays étant un État fédéral, les entreprises y sont régies par deux systèmes de loi : la loi fédérale sur les sociétés, et le code civil local de l'État dans lequel elles sont implantées. Il existe quatre formes juridiques au Mexique : la société anonyme, la société à responsabilité limitée, la société en nom collectif et la société en commandite simple ou par actions.
L'environnement financier mis en place au Mexique est très incitatif pour les sociétés étrangères. En effet, le rapatriement des bénéfices n'est pas contrôlé, pas plus que ne le sont les changes sur les entrées et les sorties. Les gouvernements locaux comme fédéral sont très enclins à faciliter le développement économique et il existe de très nombreuses aides, subventions et garanties d'emprunts pour les petites et moyennes entreprises qui créent des emplois.
Le droit du travail mexicain est plus souple qu'en Europe, puisqu'un contrat de travail peut prendre la forme d'une simple lettre. Un licenciement peut se faire sans justification pendant le premier mois. Par la suite, tout salarié qui s'estime licencié de façon abusive peut réclamer des indemnités.
L'impôt sur les sociétés est de deux types, mais les entreprises ne sont tenues de payer que le plus élevé des deux. Les entreprises réalisant des bénéfices sur la vente de marchandises, la prestation de services ou la location de biens immobiliers, doivent payer un impôt sur le flux de trésorerie net obtenu au cours de l'année de 17,5 %. Dans les autres cas, l'impôt sur les bénéfices est généralement de 28 %. Les bénéfices des sociétés ne sont pas imposés au niveau local, même si beaucoup d'États ont mis en place une taxe foncière d'environ 15 % de la valeur du bien immobilier et une retenue de 2 % sur les salaires.