Bilan mitigé dans le commerce en 2013 selon l'Insee
Le commerce en 2013 pâtit de la conjoncture morose
Selon les derniers chiffres publiés par l'Insee, le commerce reste freiné par la faiblesse de la demande intérieure. Le commerce de détail accuse un repli de - 0,7%, le commerce automobile plonge de – 3,3%.
Selon l'Insee, depuis deux ans, l'activité est en berne dans les trois grands secteurs du commerce. « Après avoir marqué le pas en 2012, l'activité dans le commerce est pénalisée en 2013 par la contraction de l'investissement des entreprises et le faible dynamisme de la demande des ménages. » Selon les catégories de commerces, les situations divergent. Les ventes du commerce de gros et des intermédiaires du commerce se redressent ainsi en volume à 743 milliards d'euros (dont 621 milliards pour le seul commerce de gros). |
A l'inverse, les ventes du commerce de détail et de l'artisanat commercial (boulangeries, pâtisseries, charcuteries) restent mal orientées en volume à 489 milliards d'euros, toutes taxes comprises. « Enfin, les ventes du commerce et de la réparation automobiles s'élèvent à 103 milliards d'euros ; elles continuent de se replier nettement, en volume comme en valeur. »
Emploi salarié en berne et baisse des créations d'entreprises commerciales
Selon l'Insee, « de 1994 à 2007, l'emploi salarié du commerce n'avait cessé de croître. Depuis, il fluctue au-dessous de son niveau de fin 2007, l'année 2009 ayant été particulièrement difficile (- 1,2%). » Au cours de l'année 2013, le commerce perd 12.000 emplois salariés, soit une baisse de ses effectifs de 0,4%. Les effectifs salariés diminuent dans le commerce de gros (- 1,1%) et, de manière plus marquée, dans le commerce et la réparation automobiles (- 2,1%). À l'inverse, ils restent orientés à la hausse dans le commerce de détail (+ 0,4%).
Fin 2013, selon l'Insee, un peu plus de trois millions de salariés (hors intérim) travaillaient dans le commerce hors artisanat commercial, soit 18,8% des salariés de l'ensemble des secteurs principalement marchands. « Plus de la moitié d'entre eux exercent dans le commerce de détail, et près d'un tiers dans le commerce de gros. Les non-salariés représentaient 389.000 emplois dans le commerce fin 2011, soit 11% de l'emploi total. »
Du côté des nouvelles entreprises, la baisse est également d'actualité en 2013 : - 2,3%, à un rythme proche de celui constaté dans l'ensemble des secteurs principalement marchands (- 2,1%). Depuis 2009, selon l'Insee, « les créations d'entreprises dans le commerce sont très nombreuses, en raison de la mise en place du régime de l'auto-entrepreneur. En 2013, elles représentent 20,6% de celles de l'économie française. Leur nombre tend toutefois à diminuer depuis 2011, même s'il reste élevé. »
Au total en 2013, 112.000 entreprises commerciales ont été créées en France, y compris artisanat commercial et auto-entreprises, dont la moitié (51%) en auto-entreprenariat. « Le nombre de défaillances d'entreprises dans le commerce continue d'augmenter en 2013 (+ 3,1% après + 1,8% en 2012). La hausse est plus marquée que dans l'ensemble de l'économie (+ 1,7%). »
Un faible regain d'activité dans le commerce de gros
En 2013, dans le commerce de gros, y compris les intermédiaires du commerce, les ventes en volume augmentent faiblement (+ 0,4%), « après une diminution de même ampleur en 2012 ». Ce léger regain est tiré entièrement par les grossistes en produits agricoles (+ 6,9% en volume) et les intermédiaires. « Parallèlement, les prix de vente en gros diminuent légèrement (- 0,3%), après trois années de hausse ».
Dans le détail, les ventes de produits agricoles sont les plus dynamiques en volume mais augmentent également en valeur, malgré le net fléchissement des cours des matières premières. Dans le commerce de gros de produits alimentaires, les ventes se maintiennent en volume, mais connaissent des situations diverses selon les produits : recul pour les fruits et légumes et les viandes, hausse pour les produits laitiers et les œufs. « En valeur, les ventes du commerce de gros de produits alimentaires continuent de croître en 2013 au même rythme qu'en 2012 : les prix augmentent moins vite, mais le volume des ventes ne chute plus. La hausse des prix demeure élevée pour les fruits et légumes. »
Dans le commerce de gros en biens domestiques, les ventes en volume marquent le pas en 2013 (- 0,5% après + 1,0%). Cette baisse de forme est surtout portée par un marché intérieur atone et de moindres exportations « notamment pour les produits pharmaceutiques et certains produits de l'industrie du luxe (joaillerie, parfums et cosmétiques, horlogerie, habillement). » Les équipements de l'information et de la communication marquent également le pas du fait du moindre investissement des entreprises en matériel informatique. « Les ventes en volume reculent globalement de 3,6%. Les autres équipements industriels diminuent quant à eux de 1,2%, après avoir légèrement augmenté en 2012. » Les intermédiaires du commerce sont dans une situation plus favorable. « Les ventes en volume réalisées via les intermédiaires continuent de progresser à un rythme assez soutenu pour la troisième année consécutive, en particulier dans les centrales d'achat. »
Commerce de détail : le non-alimentaire résiste, l'alimentaire recule
Selon l'Insee, dans le commerce de détail, les ventes en volume diminuent pour la deuxième année consécutive (- 0,7% après - 0,5% en 2012). « Comme les années précédentes, les ventes sont plus dynamiques dans le secteur non alimentaire (+ 0,2%) que dans l'alimentaire (- 1,5%). » Les prix sont particulièrement orientés à la baisse en 2013 « après une progression de l'ordre de 2% en 2011 et 2012, ils sont quasiment stables en 2013. »
Dans le détail, « en 2013, comme en 2012, tous les secteurs du commerce alimentaire sont confrontés à une baisse d'activité en volume ». Les ventes des magasins d'alimentation spécialisée et d'artisanat commercial diminuent de 1,8%, à un rythme un peu moins fort qu'en 2012 tandis que celles du commerce de détail de produits surgelés reculent de 3,1%. « Les ventes des petites surfaces d'alimentation générale résistent mieux (- 0,4% pour les magasins d'alimentation générale et - 0,8% pour les supérettes) » tandis que les ventes des grandes surfaces d'alimentation générale reculent nettement en volume à - 1,5%. « L'érosion des ventes de produits non alimentaires, à l'œuvre depuis 2009, se poursuit. À l'inverse, les ventes de produits alimentaires résistent. Dans l'ensemble, les prix de vente des grandes surfaces fléchissent en 2013, en particulier sous l'effet du reflux des prix des carburants ; ils ne soutiennent plus les ventes en valeur, comme cela avait été le cas en 2012. »
Hors alimentaire, comme les années précédentes, les ventes en volume sont les plus dynamiques dans l'équipement de l'information et de la communication (+ 7,5%) tandis qu'en valeur, l'activité stagne du fait de la baisse des prix des tablettes, téléviseurs et ordinateurs à 9 milliards d'euros. « Dans les magasins de biens culturels et de loisirs, en particulier dans les secteurs du livre et des enregistrements musicaux et audio, les ventes en volume continuent de reculer, à un rythme plus marqué qu'en 2012 » (- 3,2%). Les ventes en valeur sont également en baisse à 24 milliards d'euros.
Chez les détaillants en autres équipements du foyer (meubles, électroménager...) la conjoncture immobilière morose pèse sur l'activité, seul le petit électroménager s'en sort bien. « Le faible dynamisme du pouvoir d'achat est également peu propice à l'acquisition de biens durables ». Dans le secteur de l'habillement-chaussures, les ventes en volume sont stables (- 0,1%). « Dans les magasins spécialisés en autres équipements de la personne, qui profitaient encore en 2012 d'une forte demande des touristes étrangers pour les produits de luxe, les ventes diminuent en 2013 » (- 1,7%). Les ventes des pharmacies restent dynamiques en volume (+ 3,8%).
Globalement, le grand commerce non alimentaire spécialisé (grande distribution non alimentaire spécialisée) qui représente la moitié de l'activité des secteurs du commerce de détail non alimentaire en magasin spécialisé ralentit. « Son chiffre d'affaires augmente de 2% en volume, après + 3,3% en 2012. La hausse reste toutefois plus soutenue que celle de l'ensemble du commerce non alimentaire spécialisé.»
Dans les grands magasins, les ventes se replient en volume un peu plus en 2013 (+ 0,3%) qu'en 2012 (+ 1,1%) et surtout 2011 (+ 3,2%). Dans les autres commerces non alimentaires non spécialisés (magasins de type « bazar »), les ventes s'accroissent un peu moins en 2013 à +0,2% (vs +0,3% en 2012). « Au final, les ventes en volume des magasins non alimentaires non spécialisés augmentent très faiblement à la différence des années précédentes. »
Malgré la vive progression du e-commerce, l'activité du commerce hors magasin comprenant la vente à distance, les éventaires et marchés, et les automates, se replie légèrement en 2013 (- 0,1%), du fait du déclin de la vente par correspondance.
Le commerce et la réparation automobiles toujours en difficulté
En 2013, « les ventes au détail de l'ensemble des secteurs du commerce et de la réparation automobiles accusent un nouveau recul (- 3,3%), après une année 2012 particulièrement difficile (- 6,6%). » Cette baisse quoique légèrement amortie par les achats de fin d'année face au durcissement du bonus écologique annoncé, laisse les professionnels en difficulté. « Au final, l'activité du commerce de véhicules automobiles se replie de 4,1 % en volume en 2013, après avoir déjà très fortement diminué en 2012 (- 8,2 %). Le nombre d'immatriculations descend quasiment à son point bas de 1997. »
De leurs côtés, les ventes d'entretien et réparation de véhicules automobiles diminuent régulièrement, « du fait de la baisse tendancielle des distances moyennes parcourues, du développement des comportements d'écoconduite, de la fiabilité croissante des véhicules et de la diminution des accidents de la route. » En 2013, les ventes de détail d'équipements automobiles progressent de + 1,7% tandis que les ventes de gros trébuchent de – 2,4%. Le commerce et la réparation de motocycles est en fort repli (- 4,5%).