Le nouvel accord de libre-échange UE / Canada apporte-t-il de nouvelles perspectives pour la franchise ?
L'AECG devrait faciliter considérablement les échanges entre l'UE et le Canada
Révolutionnaire, historique, ambitieux. Les qualificatifs au sujet de l’accord de libre-échange entre l’Union Européenne et le Canada ne manquent pas. Conclu en octobre 2013 (malgré les réticences de l'Allemagne) et signé en 2014, l’Accord économique et commercial global (AECG), c’est son nom, a pour objectif de faciliter les relations commerciales entre le vieux continent et le Canada. Une opportunité à saisir pour la franchise ?
L’ouverture de nouveaux marchés
L’Union Européenne est la plus grande économie intégrée du monde. Un territoire vaste et attractif pour l’économie canadienne, qui ne se porte d’ailleurs pas si mal : 11e économie au monde, le Canada est déjà lié fortement à la France (notamment). Mais le déploiement de l’Accord économique et comemrcial global (AECG), également connu sous le nom de Comprehensive Economic and Tarde Agreement (CETA) va dépasser tous les plans mis en place jusqu’ici. Les détails de cet accord ont été officiellement dévoilés fin septembre 2014, par le gouvernement canadien, le président du conseil européen, Herman Van Rompuy, et le président de la commission européenne, José Manuel Barroso, lors d'un sommet à Ottawa.
Parmi les nouveautés :
- Les droits de douane sur presque tous les produits primaires Canadiens sont supprimés ;
- L’AECG garantit aux fournisseurs de services Canadiens un accès sûr et préférentiel au marché (et inversement) ;
- L’investissement entre l’Union Européenne et le Canada sera facilité et des coopérations développées (environnement, etc.).
A la lecture des avantages de l’AECG, le Canada semble être le grand vainqueur de cet accord. D’ailleurs, une étude menée conjointement par le Canada et l’Union Européenne montre que cet accord commercial pourrait accroître les échanges bilatéraux de 20% et faire augmenter les revenus du Canada de 12 milliards de dollars par année. Ne vous y trompez pas. L’UE, et notamment la France, peuvent profiter de cet accord.
L’AECG et son intérêt pour les entrepreneurs Français
Aujourd’hui, les échanges bilatéraux réalisés entre la France et le Canada s’élèvent à 11.1 milliards d’euros (chiffres 2013 du Service Économique Régional de l’Ambassade de France au Canada cité dans le journal Les Echos). Dans le détail, les échanges de biens représentent 6.2 milliards d’euros, et les échanges de services 4.9 milliards d’euros.
Avec le déploiement de l’AECG, la franchise peut-elle profiter d’un effet de levier ? Oui !
- Des concepts de franchise Canadiens vont pouvoir s’implanter plus facilement en France ;
- Le marché canadien, déjà éduqué à la franchise, devient plus facile à aborder.
Il existe aujourd’hui déjà plus de 1.000 réseaux de franchises qui regroupent plus de 78.000 franchisés au Canada. La franchise pèse ainsi pour 10% du produit domestique brut du pays, selon l’Association Canadienne de la franchise et représente 40 % des ventes de détail. Plusieurs réseaux de franchise Canadiens, déjà solidement implantés à l’étranger, vont profiter de l’AECG pour cibler de nouveaux marchés en Europe. Les groupes Tim Hortons ou MTY Group (qui possèdent notamment Yogen Früz, Taco Time Canada, Country Style, Sushi Shop, Tiki Ming, Cultures, Kim Chi) ne devraient pas rester étrangers à l’AECG. De même, des franchiseurs Français, déjà implantés ou non au Canada, ont tout intérêt à évaluer cette opportunité.
Largement dominée par le secteur de la restauration (259 marques en 2010), la franchise au Canada est sensible aux domaines de la santé, de la nutrition, mais cherche aussi des consultants, des franchises de services aux personnes âgées, et de services à domicile. Lancez-vous. Faites venir la culture Canadienne en France et en Europe avec la franchise ou allez conquérir le pays, à condition de vous adapter aux hivers rigoureux…