Attractivité des métropoles : Paris, Lyon et Bordeaux en tête des classements
La principale raison qui inciterait à déménager l'entreprise serait de la rapprocher de ses clients
L'étude réalisée par OpinionWay pour la Foncière des Régions est formelle : les métropoles les plus attractives côté dirigeants et salariés sont Paris, Lyon et Bordeaux. Qualité du cadre de vie, transports en commun et dynamisme économique constituent les déterminants communs de l’attractivité d’un territoire.
Chaque année, la Foncière des Régions réalise une étude sur les tendances de fond de l'immobilier tertiaire. Le coup de sonde de l'édition 2014 a choisi de se focaliser sur la mise en perspective de l'immobilier de bureaux et l'attractivité des métropoles françaises. Un sondage riche d'enseignement qui vient apporter un éclairage intéressant à la fois sur les critères retenus par les dirigeants et les salariés sur leur choix d'implantation, et la perception qu'ils ont des nouvelles dynamiques métropolitaines. |
Un attachement fort à sa région
« Les salariés, et a fortiori les dirigeants d’entreprise, expriment un fort attachement à leur territoire de travail ou d’implantation » résume l'enquête. En chiffres, ce sentiment est beaucoup plus marqué chez les dirigeants (88%) que chez les salariés (65%). « Près d’un dirigeant sur deux (48%) va même jusqu’à se déclarer « très attaché » au territoire d’implantation de son entreprise. » A la question de savoir si les salariés sont satisfaits ou non de travailler sur le territoire choisi par l'entreprise, la réponse est elle aussi sans ambiguïté : 20% sont très satisfaits, 63% très satisfaits, contre 13% de plutôt insatisfaits et 4% de très insatisfaits.
Dans le détail, les salariés perçoivent le territoire sur lequel est implanté leur entreprise dynamique sur le plan économique à 76%, et offrant une bonne qualité de vie à 75%. Côté dirigeants les chiffres sont encore plus positifs avec 83% des dirigeants qui jugent leur territoire dynamique sur le plan économique et 91% qu'il offre une bonne qualité de vie.
Quels critères contribuant à l'attractivité ?
Les éléments déterminants qui participent à l'attractivité d'un territoire différent selon que l'on interroge les salariés et les dirigeants. Pour les salariés, la qualité du cadre de vie, l'environnement arrive en tête (57%), suivi de l'accessibilité, réseau de transport (48%), et du dynamisme économique et la création d'emplois (40%), loin devant la sécurité (29%) et la vie culturelle (21%). Pour les dirigeants, la pôle position est accordée au dynamisme économique et la création d'emplois (55%), suivi par l'accessibilité et le réseau de transports (53%), et de la qualité du cadre de vie (51%). « Tous les autres critères d’attractivité d’un territoire apparaissent nettement plus en retrait dans le regard croisé des salariés et des dirigeants. »
A noter toutefois dans ces éléments secondaires deux différences de perception importantes : « les salariés prêtent plus d’importance à la sécurité qui arrive en quatrième position (29%, contre 21% pour les dirigeants), tandis que les dirigeants prêtent logiquement plus d’importance à l’ouverture à l’international (21%, contre 8% chez les salariés). »
Quelles raisons inciteraient au déménagement ?
Interrogés sur les raisons qui pourraient les inciter à changer l'implantation de leur entreprise, les dirigeants placent en tête le fait de se rapprocher de leurs clients (49%). Suivent un prix des locaux plus attractif (47%), rejoindre un tissu économique plus actif et dynamique (43%), un coût du travail plus attractif (42%), des infrastructures de meilleures qualité (41%), une meilleure qualité des locaux (40%), la recherche d'une main d'œuvre de qualité et disponible (32%).
Du côté des salariés, d'autres raisons sont évoquées parmi lesquelles, la recherche d’un coût de la vie moins élevé (52% de citations) à égalité avec un climat plus favorable (52%). La recherche d’un marché du travail plus dynamique arrive en 3e position (38%), assez loin devant la possibilité de réduire son trajet domicile/travail (31%).
D’après Frédéric Micheau, Directeur du département Opinion d’Opinionway : « Chez les salariés, les motivations économiques rattrapent les motivations liées au bien-être et à la qualité de vie dans le choix du territoire de travail. L’analyse des réponses fait apparaître toutefois de fortes disparités suivant la zone géographique : les salariés habitant « hors métropole » rechercheraient en premier lieu un marché du travail plus dynamique (47%), tandis que ceux habitant dans les métropoles seraient plus sensibles au coût de la vie moins élevé (64%) et à un climat plus favorable (59%). »
Quelles dynamiques métropolitaines ?
Interrogés sur leur perception des dynamiques métropolitaines passées et à venir, les dirigeants et les salariés n'ont pas la même version :
Pour les dirigeants, 5 métropoles se détachent nettement (Paris, Lyon, Bordeaux, Lille et Marseille) tant en ce qui concerne leur évolution sur les dix dernières années, que leur potentiel pour la prochaine décennie.
Dans le détail, au cours de la dernière décennie, c'est la métropole parisienne qui a évolué le plus favorablement pour les dirigeants. Cette évolution positive est surtout portée par les progrès en matière d'ouverture à l'international, la vie culturelle, et l'accessibilité / réseau de transports. « La tendance devrait, aux yeux des dirigeants, se poursuivre au cours des dix prochaines années, avec la mise en œuvre du Grand Paris dont les bénéfices sont attendus sur l’ouverture à l’international, la vie culturelle, sans oublier le dynamisme économique et la création d’emplois. » Lyon arrive juste après Paris pour son évolution favorable passée, et les dirigeants pensent que cet élan positif devrait se poursuivre « grâce à son potentiel en matière de dynamisme économique et de création d’emplois, qui devance de loin celui des autres métropoles (hors Paris). » Bordeaux en 3e position est citée comme une métropole attractive pour deux raisons principales : l'action de ses élus et la qualité du cadre de vie. Lille en 4e position est surtout plébiscitée pour son ouverture à l'international et son dynamisme culturel, tandis que la métropole Aix-Marseille en 5e position se détache par ses efforts passés concernant l'accessibilité et son activité culturelle et pour les années à venir, pour son ouverture à l'international, sa culture et sa sécurité.
Pour les salariés, si les métropoles de Paris, Lyon et Bordeaux figurent également en tête de liste des métropoles parce qu'elles ont le mieux évolué au cours des dernières années, la fin du classement diffère quelque peu. En effet, Lille et Marseille sont remplacées à la 4e et 5e place par respectivement Strasbourg et Nantes.
Bordeaux en tête des villes préférées des salariés
Pour les salariés, la métropole idéale au sein de laquelle ils aimeraient travailler doit réunir avant tout deux critères : qu’elle soit proche de la mer (55%) et à taille humaine (54%). Les autres critères que sont notamment la connexion à d’autres grandes villes européennes (33%), le fait qu’elle soit proche de la montagne (21%) ou encore frontalière (15%) se révèlent beaucoup moins importants. « Dès lors, il n’est pas surprenant de noter que les salariés placent Bordeaux (23%) et Nantes (20%), deux métropoles relativement proches de la mer et de taille raisonnable, en tête des métropoles dans lesquelles ils envisageraient le mieux de vivre et travailler. Lyon (17%) complète ce podium, loin devant Marseille-Aix-en-Provence (12%) et le Grand Paris (11%). »
À propos de l’étude :
L’enquête a été réalisée par l’institut OpinionWay du 3 au 23 octobre 2014 auprès de deux échantillons :
1- Un échantillon, interrogé en ligne sur système CAWI, de 1 012 personnes, représentatif des salariés de bureau des entreprises du secteur privé comptant plus de 250 salariés. L’échantillon a été constitué selon la méthode des quotas, au regard des critères de sexe, d’âge, de catégorie socioprofessionnelle, niveau de diplôme et métropole de résidence.
2- Un échantillon de 500 personnes, interrogé par téléphone sur système CATI, représentatif des dirigeants d’entreprise du secteur privé de 250 salariés et plus. L’échantillon a été constitué selon la méthode de quotas, au regard des critères de taille d’entreprise, de secteur et de métropole de résidence.