Le secteur de la franchise au Maroc a-t-il été mis à mal par la crise ?
Franchise: Le Maroc, eldorado malgré la crise?
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Et pour cause, la franchise au Maroc a totalisé pas moins de 400 enseignes à fin 2009, avec près de 3.700 points de vente. Elle poursuit sa progression moyenne chaque année à hauteur de 12%. Derrière ces niveaux intéressants, une très forte demande exercée par le consommateur «tendance». Laquelle reste largement soutenue par une population très jeune, puisque 45% des Marocains ont moins de 30 ans. Ce qui intéresse particulièrement les franchiseurs en quête de débouchés. La France continue à représenter le principal pays d’origine des réseaux implantés au Maroc avec 50% des enseignes. Celles-ci sont concentrées principalement dans les secteurs de l’habillement, les cosmétiques, la restauration, la bijouterie et la coiffure. Les franchises américaines viennent en seconde place avec 10% de parts de marché. Elles sont très présentes dans la restauration, l’enseignement et la location de voitures. L’Espagne et l’Italie, principalement actives dans l’habillement, occupent le troisième rang avec 6% de parts de marché chacune. Sur le total des enseignes franchisées, l’habillement se taille la part du lion avec pas moins de 28% de parts de marché, suivi de la restauration (7%), de l’ameublement (5%) et de la coiffure et cosmétiques (4%) . D’autres secteurs ont récemment émergé, tels que les jouets, la lunetterie ou le café. Les franchises internationales d’habillement rassemblent près de 60 enseignes et s’adressent principalement à la femme et à l’enfant. Avec 7% des réseaux de franchise opérationnels au Maroc, la restauration grand public hors domicile constitue l’une des branches qui se développe le mieux en franchise. Cependant, et bien que l’étendue de la franchise reste assez variée, le marché marocain est encore loin d’être saturé. En effet, nombre de niches porteuses méritent encore d’être davantage explorées. A titre d’exemple, le commerce de proximité (l’épicerie fine, les produits de l’artisanat), la garde d’enfants, la livraison des repas… Toutefois, malgré les efforts accomplis, certaines zones d’ombre subsistent. En effet, selon le ministère du Commerce et de l’Industrie, de nombreux investisseurs dans certains secteurs, comme l’immobilier, continuent toujours à réagir en tant que spéculateurs plutôt qu’en entrepreneurs. Une tendance qui ne manque pas de faire peur aux banques, et bien évidemment aux franchiseurs. Autre point faible, les futurs franchisés marocains sont souvent complètement obnubilés par les avantages de la franchise (marque, concept, savoir-faire, succès, assistance et image socialement valorisante grâce à l'identification à la marque). De fait, les franchisés «ne lisent pas assez les contrats, ne cherchent pas assez à prendre conscience des contraintes, et ne sélectionnent souvent pas le bon franchiseur», indiquent des experts du ministère. Ils ont donc tendance à acheter une marque tout en accordant trop de confiance au système de la franchise. Par ailleurs, l'un des principaux freins au développement des franchises au Maroc est lié au manque de locaux commerciaux. Ce problème majeur du manque de foncier semble s'atténuer au vu des nombreux centres commerciaux et de loisir en construction ou en projet dans le Royaume, à l’instar du Morocco Mall, du Marrakech Plazza, du Casa Anfa Place ou de la Casablanca Marina. Et l’enseigne 100% Maroc? Le succès remporté par les enseignes étrangères a encouragé des investisseurs marocains à prendre les devants. Si bien que les enseignes 100% marocaines grignotent aujourd’hui pas moins de 13% des réseaux de franchise. Ces enseignes affichent un total de 310 avec quelque 1.914 points de vente. Le réseau compte près d’une cinquantaine de franchiseurs et 141 masters franchisés. Cette année, la Maroc est l'invité d'honneur du Salon Franchise Expo Paris du 14 au 17 mars. Mohamed MOUNADI, source L'économiste (http://www.leconomiste.com) |