Focus : Le commerce à Paris intra-muros
62.114 commerces ou services commerciaux en activité
Première ville française en nombre de commerces par habitants avec plus de 62.000 commerces et services commerciaux, Paris déploie une offre commerciale exceptionnelle. Quels sont ces commerces ? Quelles évolutions ces dernières années ? Une étude réalisée par la CCI fait le point.
Depuis 2003, régulièrement, un recensement des commerces parisiens est établi. Le dernier en date a été réalisé en mars-avril 2014 à l’initiative de la Ville de Paris, de la CCI Paris et de l’APUR. Il fait suite aux enquêtes de 2000, 2003, 2005, 2007 et 2011 réalisées selon la même méthodologie. Ont été inventoriés tous les locaux en rez-de-chaussée ayant une vitrine sur rue. « Pour chaque local, les informations observables depuis la rue ont fait l’objet d’un relevé précis sur la nature du local (commerce, service, bureau, entrepôt…) ; l’enseigne, c’est-à-dire le nom affiché en devanture ; l’activité exercée, selon une nomenclature en 221 postes ; la tranche de superficie, en distinguant les boutiques dont la surface de vente est inférieure à moins de 300 m², entre 300 à 1000 m² et les plus de 1000 m². » |
L'inventaire 2014 comptabilise 62.114 commerces ou services commerciaux en activité sur la totalité des rues de Paris. Ce chiffre est en légère hausse par rapport à 2011 (+ 0,8%). « Cette augmentation marque une inversion par rapport à la période 2007-2011 au cours de laquelle le nombre de commerces avait légèrement diminué (- 1,3%). » Logiquement, la vacance des locaux implantés en rez-de chaussée est en diminution puisqu’elle passe de 9,6% en 2011 à 9,1% en 2014. Dans le détail, sur 83.842 locaux en rez-de-chaussée recensés, 62.114 sont des commerces et services commerciaux. Le reste se répartit en 7.659 locaux vacants, 2.002 commerces de gros, 537 services aux entreprises, 1.763 locaux médicalisés en rez-de-chaussée, 221 salles de spectacles, et 9.546 bureaux, ateliers, équipements en boutique.
Sur les 62.114 commerces et services commerciaux identifiés, les secteurs les plus représentés sont les cafés et restaurants (13.822 unités), suivis des services aux particuliers (12.343 unités). Les autres secteurs sont loin derrière : 8.766 commerces d'équipement de la personne, 7.214 commerces alimentaires, 5.800 commerces culture et loisirs, 4.553 agences, 3.161 commerces d'équipement de la maison, 2.706 commerces santé-beauté, 1.870 hôtels et auberges de jeunesse, 938 commerces de bricolage-jardinage, 933 commerces auto-moto, et 8 grands magasins.
Comme dans les précédentes études, en 2014 « la densité commerciale est plus forte dans les arrondissements centraux (1er à 11e arrondissements) où elle dépasse souvent 5 commerces pour 100 mètres de voies en moyenne et souvent plus de 40 commerces pour 1.000 habitants que dans les arrondissements périphériques où elle se situe plutôt autour de 2 ou 3 commerces pour 100 mètres de rue et autour de 20 commerces pour 1.000 habitants. » Les records de densité se situent dans le 9e arrondissement (7,7 commerces pour 100 mètres de voie) et le 1er arrondissement pour la densité de commerces par habitant (137 commerces pour 1.000 habitants). « A contrario, le 19e arrondissement est le moins dense (1,7 commerces pour 100 mètres de voie et 12 commerces pour 1.000 habitants). »
Plus de restauration rapide, moins de commerces de gros
« Nous pouvons observer, au sein de cette stabilité du nombre de commerce, des évolutions contrastées et souvent structurelles des différentes activités » commente l'étude. Globalement, la restauration et le secteur du bien-être continuent de voir le nombre de leurs établissements augmenter tandis qu'à l'inverse, la concurrence du e-commerce pèse toujours plus sur les secteurs de la culture et des loisirs. Dans le détail, les hausses les plus importantes du nombre de commerces entre 2011 et 2014 se retrouvent chez les Opticiens à + 18% (+ 138 magasins) et les supérettes : + 9% (+ 37 établissements). « Depuis le début des années 2000, les supérettes alimentaires voient leurs effectifs augmenter » note l'étude. « Néanmoins le rythme des ouvertures est moins élevé que dans la période 2007-2011. Les grands groupes de distribution alimentaire continuent toutefois le maillage du territoire parisien avec ce format de magasin (de 120 à 400 m²) qui correspond à une clientèle de centre-ville dense qui fait ses courses à pied. » Viennent ensuite les instituts de beauté soins du corps à + 6% (+ 107 établissements) qui affichent en 2014 après une hausse forte et continue depuis 2003 « et surtout entre 2007 et 2011 », un rythme d'augmentation moindre.
Du côté des cafés et restaurants (+ 4% à + 474 établissements), ce sont les secteurs de la restauration rapide, « qu’elle soit debout ou assise (+ 10%, soit 264 établissements) et des cuisines venues d’ailleurs (asiatiques, africaines et autres restaurants du monde, + 11%, soit 192 établissements) » qui connaissent les plus fortes progressions, emmenés par la multiplication des concepts développés en franchise. « La cuisine française est également en croissance (+ 4%, soit 72 établissements). Les autres secteurs en hausse sont notamment l'alimentaire traditionnel spécialisé à + 3% (+ 156 commerces) parmi lesquels les cavistes (+ 15%), les torréfacteurs (+ 13%), les chocolatiers (+ 10%), les produits surgelés (+ 8%), les produits bio (+ 9%) ou encore régionaux (+ 8%). » Ces commerces de bouche spécialisés « répondent à une attente de qualité de la part de la clientèle parisienne. »
Parmi les activités stables l'on retrouve l'alimentaire « traditionnel » qui se maintient entre 2011 et 2014 après une relative diminution dans les enquêtes précédentes. « Les bouchers et boulangers diminuent légèrement (respectivement – 5% et – 1%) alors que les poissonniers et primeurs restent stables et que les crémiers/fromagers enregistrent une augmentation de leur nombre (+ 5%). » Les autres secteurs stables sont la vente et réparation moto qui se stabilise après une forte hausse précédente, et le prêt-à-porter qui « connait une forte rotation des boutiques (32% entre 2011 et 2014) » mais dont l’effectif reste globalement stable (- 1%).
Du côté des baisses d'effectif, les plus importantes sont repérées dans le commerce de gros à - 23% (- 612 établissements). « La baisse du commerce de gros se poursuit et s’amplifie à Paris depuis la dernière enquête de 2011. » Viennent ensuite des secteurs directement impactés par l’équipement croissant des ménages en informatique comme notamment la photographie à – 13% (- 32 boutiques), les librairies à – 10% (- 83 établissements), la vente de presse (- 19%), les équipements de communication à - 7% (- 77 établissements), mais aussi les agences de voyage à - 14% (- 107 agences), les cyber cafés à - 33% (- 34 établissements), les boutiques spécialistes des photocopies à - 8% (- 18 magasins), les vidéo clubs à – 63% (- 59 boutiques).
Les autres secteurs orientés à la baisse se retrouvent aussi dans la vente de meubles et équipement du foyer (vaisselle, luminaires, tissus…) à - 10% (- 205 établissements), la vente et réparation auto à – 12% (- 75 établissements), ou encore les travaux de rénovation à – 7% (- 120 établissements).