Restauration : le numérique doit s'imposer !
E-réputation, relation client et maintien des marges
Selon une étude réalisée par Xerfi, les restaurateurs ne peuvent plus faire l'économie d'une présence sur le web. Explications.
Le 15 juillet dernier, le cabinet d'études sectorielles Xerfi Precepta publiait les conclusions de son étude « Les stratégies digitales dans la restauration commerciale – La transition numérique : nouveaux concepts et nouveaux usages au service de la croissance ». Dans cette étude, l'auteure, Delphine David est catégorique : « La baisse d’activité de la restauration commerciale (180.000 établissements, surtout des indépendants, pour un chiffre d’affaires de 54 milliards d’euros) n’est pas une fatalité. Le numérique peut en effet contribuer à inverser la tendance. » |
Un maigre bilan numérique
Selon l’audit menée par les experts de Precepta auprès des 50 réseaux les plus importants, « seulement un peu plus d’un tiers des chaines proposent la commande en ligne et moins de 15% la réservation en ligne. « Si près des trois quarts des enseignes ont développé au moins un dispositif mobile (site et/ou application), la géolocalisation est loin d’être généralisée. Et la digitalisation des restaurants (comme l’accès gratuit au Wifi, les tables de restaurants connectées et les serveurs « augmentés » équipés de tablettes…) est encore confidentielle et expérimentale » précise l'étude. Et du côté des médias sociaux ? Le bilan est guère plus convaincant : « si les opérateurs ont massivement investi les médias sociaux, c’est sans réelle stratégie pour la plupart. » Clairement, les chaines offrent à leurs folowers des contenus trop « rarement différenciés d’un réseau à l’autre et, surtout, les enseignes n’ont pas enclenché de dynamiques collaboratives et interactives avec les socionautes. » Quant au brand content, selon Precepta, il « reste sous-exploité, pour ne pas dire inexploité. » Globalement, comme on le voit, la restauration commerciale peut mieux faire ! D'autant plus que de nombreux acteurs pure-players sont en embuscade « plateformes de référencement local (annuaires, moteurs de recherche, de recommandation…) leaders du e-commerce ou encore sites de commande et de réservation en ligne spécialisés dans la restauration. »
Les restaurateurs doivent s'y mettre
Selon l'analyse de Precepta, les restaurateurs indépendants et de chaines commerciales ont du pain sur la planche numérique ! En effet, le choix massif de déléguer sa présence web à des intermédiaires à forte visibilité, « ne doit pas faire oublier aux restaurateurs qu’un positionnement sur ces plateformes n’offre pas que des avantages. » Loin s'en faut ! Pourquoi ? Pour plusieurs raisons parmi lesquelles l'e-réputation bien sûr laissé à la libre gestion des plateformes d'avis, mais aussi les marges « puisque c’est le principe même des deals » de faire baisser les prix pour attirer les clients. « La profession devra aussi garder la main sur la gestion de la relation client et préserver le lien social. Cela va devenir de plus en plus difficile alors qu’une multitude d’opérateurs se positionnent en tant qu’intermédiaires entre les restaurateurs et les clients. »
L'étude « Les stratégies digitales dans la restauration commerciale – La transition numérique : nouveaux concepts et nouveaux usages au service de la croissance » réalisée par Delphine David compte 200 pages.