Il manque 467 € par mois aux Français pour vivre confortablement
Selon la 4e édition du Baromètre CSA – Cofidis
Pour la 4e année consécutive, le Baromètre CSA - Cofidis fait le point sur le pouvoir d’achat et estime qu'il manque 467 € par mois aux Français pour vivre confortablement. Du coup, au quotidien chacun s'adapte entre arbitrage et système D.
Sur le front du pouvoir d'achat, un léger mieux se dessine selon le 4e Baromètre CSA -Cofidis. Ceci étant, tout n'est pas rose, loin s'en faut ! En effet, d'une année sur l'autre, et d'un baromètre à l'autre, les Français qui anticipaient l'an dernier majoritairement une baisse de leur pouvoir d’achat pour l’année à venir, constatent à 51 % cette année que leurs craintes étaient justifiées. Face à eux, 39 % affirment que leur pouvoir d'achat est resté stable et seuls 8 % ont observé sur l'année écoulée une augmentation. « Ce constat négatif cache cependant un « léger mieux » sur le regard que portent les Français sur l’évolution de leur pouvoir d’achat ». En effet, comme le constate le Baromètre, le sentiment d’une diminution du pouvoir d'achat « est en net recul (- 12 points), au profit surtout d’une stabilité (+ 8) voire d’une augmentation (+ 4). » Ce léger mieux ressenti est partagé par l'ensemble des catégories sociales : « 45 % (- 16) des cadres, 52 % ( -11) des ouvriers 62 % (- 8) des retraités. » Du côté du sentiment de diminution, les chiffres sont en progression accélérée chez les ainés : 32% (- 14) des 18-24 ans contre 62 % (- 9) des personnes âgées de 65 ans et plus. « Une évolution à mettre sur le compte de la baisse pour la deuxième année consécutive du revenu des retraités en raison du gel des pensions de retraite de base. » Et pour l'avenir ? Les perspectives demeurent majoritairement négatives avec 43 % des sondés qui anticipent une nouvelle baisse de leur pouvoir d’achat pour l’année à venir, une proportion identique s’attendant à une stabilisation et seuls 9 % une hausse. « A nouveau, en dépit d’indicateurs majoritairement négatifs, la tendance observée reflète néanmoins un pessimisme moindre des Français. » En effet, avec 52 % des sondés qui estiment que leur pouvoir d’achat augmentera ou restera stable au cours des 12 prochains mois, « le taux d’anticipation d’une baisse du pouvoir d’achat est en recul de 15 points et ne concerne désormais qu’une majorité relative de Français, à égalité avec le nombre de personnes prévoyant une stabilisation qui lui progresse de 11 points. » Une première pour ce baromètre, d'autant que la prévision de stabilité est majoritaire dans un certain nombre de catégories (39 % des 18-24 ans, 49 % des 25- 34 ans, 47 % des 35-49 ans, 48 % des professions intermédiaires et des employés). Seuls les retraités se distinguent de ce léger mieux, avec une anticipation à la baisse de 54 %.
Des difficultés persistantes au quotidien
Malgré le léger mieux enregistré cette année, une majorité de sondés continue de juger leur pouvoir d’achat comme « correct mais sans plus » (57 %, +5), 31 % comme « faible » (- 5) et seuls 10 % comme « élevé » (- 1). Globalement, les Français déclarent ainsi avoir besoin de 467 € supplémentaires par mois pour vivre confortablement. « Ce budget conséquent enregistre une très légère progression par rapport à l’année dernière (+ 3 euros) et contraint les Français à se restreindre dans leurs dépenses quotidiennes ». Quelles sont ces dépenses contraintes ? Pour 45 % des sondés, s'ils avaient de l'argent en plus, ils l’utiliseraient pour les loisirs, 41 % pour l’équipement de la maison et 27 % pour l’alimentation. Et pour améliorer l'ordinaire sans cet argent ? Les Français continuent de recourir à des solutions alternatives de consommation comme le CtoC : « 68 % ont déjà acheté un produit d’occasion sur internet ou dans un vide grenier, 63 % ont déjà revendu un produit sur internet ou dans un vide-grenier. » 47 % cultivent également leur potager, 36 % (- 1) font des heures supplémentaires, 20 % fabriquent leurs produits cosmétiques ou d’entretien et monnayent quelques heures de leurs services. Malgré cela, les Français doivent faire des arbitrages notamment sur les dépenses d'agrément comme les loisirs (52 %, vs. 53 % en 2014), l’habillement (45 % vs. 53 % en 2014) et l’équipement de la maison (33 % vs. 34 % en 2014). » Les autres postes de dépenses réduits sont l’alimentation (15 %, -6) et l’énergie (15 %, -2). « En revanche, une hausse modérée est enregistrée pour les télécommunications (12 %, +2), les transports (12 %, +3) ou encore la santé (8 %, +2). » Plus marginal, le découvert bancaire reste une variable d’ajustement pour 16 % des Français (contre 21 % en 2014). Par ailleurs, l’épargne personnelle est davantage sollicitée en cas de dépenses imprévues (55 %, +7). Le bas de laine est surtout appelé à la rescousse par ceux qui disposent de situations les plus confortables (61 % des personnes ayant un pouvoir d’achat élevé et 63 % des cadres). L'autre signe de tensions persistantes se concrétise par la difficulté de reconstituer son épargne une fois les dépenses imprévues réglées (71 % des personnes qui utilisent leur épargne ou sollicitent un crédit). Ceci étant, et malgré un malaise persistant sur le pouvoir d'achat, une majorité des sondés continuent de déclarer avoir des projets nécessitant des dépenses importantes (55 %). Comment comptent-ils les financer ? Grâce à leurs fonds propres (62 %) mais aussi en passant par un système de paiement en plusieurs fois sans frais (27 %) ou en contractant un crédit (23 %).