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Créer son entreprise au Canada : " la franchise pour changer de vie ! "

Interview de Xavier Chambon, directeur du cabinet Classe Affaires, spécialisé dans l’accompagnement des franchiseurs et franchisés souhaitant s’implanter au Canada.

Publié le

Xavier Chambon, directeur du cabinet Classe Affaires, s’apprête à participer à la conférence Pourquoi implanter son entreprise au Canada et comment s’y implanter, organisée le 19 janvier à Paris, par la Chambre de commerce France-Canada. Pour Toute la Franchise, il revient sur l’opportunité que représente la franchise au Canada, aussi bien pour les créateurs d’entreprise que pour les franchiseurs, qui souhaitent exporter leur concept outre-Atlantique.

xavir chambon, dirigeant du cabinet de conseil Classe Affaires France CanadaToute la Franchise : Pouvez-vous présenter la structure que vous dirigez ?

Xavier Chambon : Classe Affaires France Canada est une structure relativement récente, que j’ai créée il a un peu plus d’un an, après dix ans à la tête d’une société de conseils. Le premier objectif de ce cabinet est d’accompagner les marques en franchise et les franchisés, ainsi que plus largement tous les entrepreneurs qui souhaitent s’implanter au Canada. Je rencontre en effet beaucoup de Français qui souhaitent en savoir plus sur l’entrepreneuriat au Canada et il est important de leur fournir les bonnes indications pour leur permettre de se lancer. En tant que membre du conseil québécois de la franchise, l’équivalent de la Fédération française de la franchise (FFF), je peux leur apporter de nombreuses informations, notamment au cours des journées découvertes que j’organise dans le cadre de Classe Affaires.

TLF : Pourquoi tant de Français souhaitent-ils immigrer au Canada ?

X.C. : Pour changer de vie avant tout ! Partir au Canada, c’est souvent un projet de vie complet, à la fois professionnel et familial. Ils veulent donner une nouvelle dimension à leur existence mais pour cela, il est important qu’ils se soient bien préparés ! S’ils partent sur un coup de tête, ils ont toutes les chances de ne pas supporter le choc culturel et de devoir retourner en France. Il est capital de bien organiser sa venue au Canada et de s’y préparer. C’est pour cela qu’entreprendre en franchise peut être une solution idéale pour se lancer au Canada : le nouveau franchisé, qui ne connaît pas le marché canadien, est bien encadré par son franchiseur. C’est une formule qui fonctionne très bien dans le pays.

TLF : Le modèle de la franchise est-il le même au Canada qu’en France ?

X.C. : Tout dépend de la province dans laquelle vous vous trouvez ! La franchise est par exemple beaucoup plus facile au Québec qu’en France puisqu’il n’y a pas d’équivalent de la loi Doubin. Pour le franchiseur, la législation est beaucoup plus légère : il n’y a aucune obligation de fournir un DIP, ce qui simplifie énormément ses démarches pour développer son réseau. Pour le franchisé, en revanche, cela implique de prendre le temps de s’informer en direct. Il n’a aucune visibilité sur le franchiseur et la véracité de ce qui lui est annoncé et l’accès à l’information est beaucoup plus compliqué qu’en France. C’est aussi pour cela qu’il a besoin de nous. Nous lui proposons un véritable éclairage sur les franchiseurs. Dans d’autres provinces, comme en Ontario, les franchiseurs ont l’obligation de remettre un Franchise Disclosure Document (FDD), équivalent canadien du DIP français, aux candidats qui souhaitent créer une franchise à leurs côtés.

TLF : Si la législation est si favorable pour les franchiseurs au Québec, ce doit être tentant pour eux de se lancer sans réelle préparation ?

X.C. : Oui, et c’est là tout le risque ! Il ne faut pas venir au Québec, et au Canada plus généralement, par opportunisme. Il est important d’avoir un réel plan de développement et d’être capable de fournir un véritable accompagnement à ses franchisés. L’expansion canadienne ne se fera pas de la même manière qu’en France, ne serait-ce que parce que le climat n’est pas le même et qu’un point de vente en extérieur n’est pas envisageable à l’année. Il faudra donc, entre autres, revoir ses implantations. Le concept doit également s’adapter aux habitudes de consommation locales. Pour moi, le Canada constitue une terre intéressante pour mettre un pied sur le continent nord-américain. Trop de Français se plantent en lançant leur concept directement à New-York. Montréal constitue une excellente porte d’entrée pour les franchiseurs puisque cela leur permet de tester la culture nord-américaine, de voir comment réagit la clientèle et quels aménagements sont à apporter. Ensuite, l’idéal, plutôt que de s’étendre dans l’Ouest du Canada est de considérer un développement sur la côte Est des Etats Unis.

TLF : Quels sont les secteurs d’activité qui fonctionnent le mieux en franchise au Canada ?

X.C. : Avant de parler de secteurs en particulier, je voudrais mettre en avant un chiffre global, qui est très parlant : avec ses 1.200 réseaux de franchise, le Canada est le n°1 mondial en termes de franchises par nombre d’habitants. Le poids de l’économie de la franchise dans le PIB du pays est donc très important ! Concernant les secteurs qui marchent le mieux, c’est sans conteste la restauration ! Au Québec, par exemple, 56% des franchises sont des franchises de restauration rapide.

TLF : Cela veut dire que ce marché est saturé ?

X.C. : Pas forcément ! Il y a de la place pour tout le monde ici, à condition de s’adapter. Une certaine forme de raffinement est en train de s’opérer et une véritable amélioration est en cours. Certains secteurs d’activité, comme celui des services à la personne, sont également en train de se développer largement.

TLF : Côté franchisés, quelles sont les démarches à effectuer pour se lancer dans une création d’entreprise au Canada ?

X.C. : Avant de parler de démarches à proprement dit, je pense qu’ils doivent venir sur place, en amont de leur projet, pour découvrir le pays et les conditions de vie, notamment en plein hiver. Il est capital d’affronter la réalité pour orienter son projet professionnel. Ensuite, ils devront faire un point avec l’immigration ; l’Ambassade du Canada à Paris leur fournit, à ce stade-là, toutes les informations nécessaires. Ils ont le choix entre différents types de visa : les visas temporaires ou permanents, qui constituent plus des permis de travail (mais peuvent être utilisés pour des franchisés, s’ils décident de devenir salariés de la société qu’ils vont créer) ou les visas pour les gens d’affaires, entrepreneurs ou investisseurs, qui sont réservés aux personnes justifiant d’un statut d’entrepreneur et qui justifient d’une somme d’agent à investir dans le pays avec la promesse d’embauche d’un Canadien.

TLF : Combien de temps faut-il compter pour pouvoir immigrer et démarrer sa nouvelle activité en franchise au Canada ?

X.C. : Il faut 6 à 18 mois pour obtenir le certificat de sélection pour le Québec. La création de l’entreprise en elle-même est très rapide, puisque les démarches se font en 48 heures. Malgré cette apparente facilité, le mieux est quand même de prendre les conseils d’un avocat et d’un fiscaliste. Il est en effet important de bien savoir comment on va s’organiser avec sa fiscalité avant de se lancer. Les impôts sur les sociétés, les avantages fiscaux, les cotisations patronales ne sont pas les mêmes qu’en France.

TLF : On imagine aisément que les différences fiscales sont loin d’être les seules qui existent pour un chef d’entreprise qui décide de se lancer au Canada ?

X.C. : Non, c’est certain ! Je pense qu’une des différences fondamentales à avoir en tête lorsqu’on décide de créer son entreprise au Canada est liée au management. La flexibilité du travail est très forte ici, ce qui veut dire qu’on peut facilement licencier ses employés mais également qu’ils peuvent vous quitter du jour au lendemain ! Il faut donc savoir garder les bons et opérer tout son management dans ce sens. Le défi ici est de trouver les bons collaborateurs et de savoir les convaincre de rester !

TLF : Vous avez-vous-même quitter la France pour démarrer une nouvelle vie au Canada. Quels conseils donneriez-vous aux Français qui souhaitent entreprendre au Québec ?

X.C. : Il ne faut pas avoir peur de repartir de zéro ! Il faut avoir conscience qu’un diplôme français ou une longue expérience professionnelle acquise en France n’aura pas la même valeur au Canada. Il faut donc avoir l’humilité nécessaire pour tout reprendre depuis le départ, pour construire un nouveau projet et ne surtout pas arriver avec l’esprit conquérant de celui qui sait tout !

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2 commentaires
09/09/2018 00:25:02
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Merieme Ferrah
ferrahmerieme@hotmail.fr
J'aimerais beaucoup repartir à zéro, avec un projet de franchise au Canada, c'est un pays que j'adore, et , ou, il fait bon de vivre, je n'ai pas encore décidé quel type de franchise je prendrais, mais probablement, l'alimentation, ou la restauration
06/01/2017 22:14:10
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Alexandre REY
alex.rey@wanadoo.fr
Tres belle interview !!! Merci pour vos conseils fort enrichissants. Cordialement Alexandre REY

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