2017, une année atone pour le commerce spécialisé
Selon les derniers chiffres de Procos
Lors d’une récente conférence de presse, Procos, la Fédération du commerce spécialisé, a dressé le bilan en demi-teinte de l’activité 2017. CA au ralenti, fréquentation et création de nouvelles surfaces commerciales en berne.
2017 restera pour le commerce spécialisé une année atone. Tel est en résumé ce qu’il faut retenir de la conférence de presse donnée par Procos le 18 janvier dernier. Dans le détail, l’année 2017 se termine sur une activité légèrement négative (-0,2% par rapport à 2016) à surface comparable. « Les contre-performances du mois d’octobre (-12,7%) n’ont pas permis, malgré un regain d’activité en novembre, de terminer l’année en positif d’autant que le mois de décembre a, à nouveau, accusé une baisse de performance (-1,4%) » explique Procos. Au final, l’année 2017 reste donc stable par rapport à 2016 (respectivement -0,2% et +0,2%).
Globalement l’année aura été mieux orientée pour les centres commerciaux et les moyennes surfaces de périphérie (entre -0,3% et +0,2%) que pour les rues de centres-villes (-1,2%). « L’activité 2017 des magasins situés en pied d’immeuble se contracte sensiblement à - 1,2 % alors que les centres commerciaux de centre-ville résistent mieux et terminent l’année en légère progression à + 0,2 % soit une performance identique à celle des moyennes surfaces de périphérie. » Ces résultats sont des moyennes, car selon les secteurs d’activité, le bilan est plus ou moins satisfaisant. Ainsi, finissent l’année au positif l’équipement de la maison (+0,3%), la culture-loisir (+0,7%), la restauration (+0,5%) et les services (+1,6 %). A l’inverse, l’équipement de la personne est en baisse (-0,9%), tout comme l’hygiène santé beauté (-0,4%).
Une fréquentation en berne
Selon les résultats du tout nouvel Observatoire de la fréquentation des commerces lancé par Procos en partenariat avec Stackr, la « nette érosion de la fréquentation des magasins depuis 2015 » est en passe de se stabiliser en 2017. Ainsi, après une année 2016 particulièrement difficile puisque la fréquentation a chuté de -6,1%, en raison principalement des attentats en Province, 2017 termine avec une baisse de fréquentation plus pondérée (-1%). Seule la Ile-de-France enregistre une légère hausse de fréquentation l’an dernier. « Tous les emplacements ne connaissent pas les mêmes évolutions, la baisse étant plus forte dans les centres-villes, particulièrement les plus petits d’entre eux (150 à 250 magasins). En termes d’agglomérations, ce sont les petites qui sont les plus impactées par la baisse de fréquentation. Les galeries marchandes de périphérie ont connu, quant à elles, une légère contraction (- 0,8 %). »
Des autorisations CDAC et CNAC en baisse
Selon les chiffres de l’Observatoire de l’Immobilier Commercial Procos qui recense les autorisations de surfaces commerciales (CDAC, CNAC), les constructions lancées et les projets à venir, la dynamique forte de ces dernières années est en repli. Ainsi, en 2017, « le volume de surfaces commerciales autorisées est en baisse de 14,8% par rapport à 2016. Il demeure très inférieur à ceux de 2010 (-54%) ou 2014 (-35%). » Là encore, tous les secteurs d’activité ne sont pas logés à la même enseigne. Les jardineries (+46%) et l’équipement de la maison (+25%) voient leur nombre d’autorisations augmenter. A l’inverse, l’équipement de la maison enregistre une forte baisse (-41%).
Plus globalement, 2017 confirme les tendances des précédentes années : le format retail park gagne ainsi du terrain pour représenter 65% des volumes autorisés (contre 50% en 2011). Par ailleurs, les créations l’emportent sur les extensions (respectivement 68,5 % et 26,6 % des autorisations).
A 3,28 millions de m², les mises en chantier de projets sont comparables à 2016, tandis que les stocks (projets annoncés à 5 ans par les promoteurs), voient leur volume augmenter légèrement (+7% en surface).
Et pour 2018 ?
Même si les principaux indicateurs économiques et sociaux ressortent favorablement pour 2018, le pouvoir d’achat risque d’être écorné par la hausse des prix du carburant et l’augmentation de la CSG dès janvier 2018 qui ne devrait être contrebalancée par la baisse de cotisations sociales qu’en octobre. Les prévisions d’augmentation du pouvoir d’achat se limitent ainsi à +0,2% ce qui semble trop peu pour espérer une relance de la dynamique commerciale. « 2018 pourrait donc être une année de transition pour le commerce de détail ». Par ailleurs, Procos anticipe pour l’année une poursuite de la mise en place des stratégies omnicanales au sein des grandes enseignes. Sachant que les ventes sur le web continueront de croître comme en 2017, « un nouveau modèle économique combinant magasin et internet se met progressivement en place » ajoute Procos. Autres tendances pour l’année : « les acteurs vont concentrer leurs moyens sur les restructurations de parcs de magasins, les tests de nouveaux concepts ou nouveaux formats. »