Hôtellerie : le marché devrait poursuivre sa croissance en 2018
Selon une étude Deloitte et In Extenso
Selon les chiffres de la 20e édition des tendances annuelles du tourisme et de l'hôtellerie présentée dernièrement par Deloitte et In Extenso, l'année 2017 a été marquée par la reprise. Une embellie qui devrait se poursuivre en 2018.
Après le creux de vague généré par les attentats à Paris et Nice, la fréquentation touristique, repartie à la hausse à la fin 2016, a permis à l'activité hôtelière d'enregistrer une progression des chiffres d'affaires hébergement sur l'ensemble des segments en 2017. « Selon l’Organisation mondiale du tourisme, la France a atteint 89 millions de visiteurs en 2017, soit une progression de 6% par rapport à 2016, elle reste la première destination touristique internationale. Le tourisme continue donc à bénéficier d’une croissance soutenue, malgré les soubresauts réguliers de la conjoncture. L’hôtellerie profite pleinement de l’attractivité de la destination et peut capitaliser en plus sur les retombées de la reprise économique » analyse Philippe Gauguier, Associé Tourisme, Culture et Hôtellerie chez In Extenso.
Une année 2017 sous le signe du rebond
Fin 2017, l’industrie hôtelière, toutes gammes confondues, enregistre une hausse de fréquentation de près de 4% par rapport à 2016. « Le retour de la clientèle étrangère, la reprise économique sur les segments loisirs et business, et une année impaire favorable aux congrès ont dynamisé les taux d’occupation en 2017. Ils sont en hausse sur l’ensemble des segments par rapport à 2016, de 2% sur l’hôtellerie Super-économique à près de 5% sur le Milieu de gamme. » L'embellie concerne quasiment toutes les zones géographiques et l’ensemble des catégories, sauf l’hôtellerie Super-économique azuréenne (-5% par rapport à 2016). Dans le détail, l’hôtellerie parisienne connaît une progression de 8% de son taux d’occupation et une légère hausse (1%) du prix moyen. « Grâce à la reprise de la fréquentation, le chiffre d’affaires hébergement est en croissance de 9% par rapport à l’année 2016 ». Malgré un début 2017 difficile, la Côte d’Azur termine l’année sur une tendance favorable (+3% du taux d’occupation par rapport à 2016).
En régions, le chiffre d’affaires hébergement progresse d’un peu plus de 2% par rapport à 2016 et il est en croissance sur l’ensemble des catégories, de l’ordre de 1% (Economique) à 3% (Haut de gamme) par rapport à 2016. « L’hôtellerie en régions, et en particulier dans les grandes agglomérations, continue d’être un véritable moteur pour l’activité hôtelière française, tirant l’ensemble du secteur vers le haut. Les grandes villes restent attractives et contribuent largement à la croissance du parc hôtelier. Ainsi, la capacité d’accueil des dix grandes métropoles a augmenté de 3,8% entre 2013 et fin 2017 et d’ici à 2020, près de 2 600 chambres feront leur entrée sur le marché Haut de gamme et Luxe. » explique Olivier Petit, Associé Tourisme, Culture et Hôtellerie chez In Extenso.
Des perspectives 2018 plutôt optimistes
En 2018, le secteur hôtelier, notamment à Paris et sur la Côte d’Azur, devrait bénéficier de la bonne dynamique économique générale et du renforcement de l’attractivité de la destination France grâce notamment à de nombreux événements programmés. A plus long terme, la perspective des Jeux Olympiques de 2024 va également contribuer à dynamiser l'image de la destination. « En régions, la croissance devrait se maintenir mais elle sera probablement moins soutenue. 2018 étant une année paire, donc moins favorable à l’activité des congrès, conventions et voyages d’affaires. » Malgré ces bons auspices, le secteur ne peut clairement pas s'endormir sur ses lauriers. « Le consommateur touristique est plus averti, plus expérimenté qu’autrefois, et est donc plus exigeant, plus difficile à surprendre ». Wifi et autres nouveautés technologiques sont désormais des minimas. « Pour le séduire, il faut donc mettre l’accent sur d’autres aspects et repenser les offres. Le marketing et la communication valorisent ainsi volontiers ce qui était autrefois considéré comme des périphériques du produit hôtelier : le restaurant, le bar, le lobby qui devient un espace de vie évolutif au long de la journée, le spa… Nous assistons à une ébullition créative, pour réinventer un produit hôtelier que nous pensions, à un moment, relativement figé dans des structures assez codifiées » conclut Joanne Dreyfus, Associée responsable Tourisme, Hôtellerie, Loisirs chez Deloitte.