[Face à la crise] Les entrepreneurs en franchise témoignent
Le confinement et le quasi-arrêt de l’économie a de graves conséquences pour de nombreux réseaux de franchise et pour eurs franchisés. Face à la crise, les témoignages de franchisés recueillis par Toute la Franchise mettent en avant l’importance de la solidarité d’un réseau pour pouvoir regarder l’avenir avec optimisme.
Le réseau de franchise : une force pour surmonter la crise
L’une des caractéristiques du modèle économique de la franchise est l’appartenance à un réseau : s’il est bien indépendant, l’entrepreneur en franchise n’est pas pour autant seul. En temps de crise, cet aspect prend encore plus d’importance. Si nombre d’entre eux ont mis en place des dispositions pour soutenir financièrement leurs franchisés. ces derniers disent également que le soutien psychologique est primordial. « C'est une période compliquée qui engendre beaucoup de questionnements et d'introspection. Le fait de faire partie d'un réseau est une force » reconnait Aurélien Boissy, franchisé BH CAR à La Roche-sur-Foron (Haute-Savoie). « Ils nous accompagnent, nous soutiennent et surtout nous informent des évolutions législatives concernant le Covid19 » renchérit Catherine May, franchisée Solutia (services à domicile), « ce rendez-vous journalier complète toutes les notes de service, tutos et communiqués que nous recevons au fil de l’eau ».
Franchisés de l’enseigne BCHEF (restauration rapide) depuis seulement cinq mois, Jana et David Courrillaud, se posent beaucoup de questions sur leur capacité à rebondir sans avoir toutes les réponses. Les rendez-vous réguliers avec le réseau sont alors primordiaux pour entrevoir un après de manière positive : « Nous nous retrouvons tous une fois par semaine en visio-conférence » expliquent-ils, « afin d’échanger et de connaître les actions que le franchiseur et son équipe étudient afin de passer cette période de confinement et les actions à mener pour rebondir ensuite. » Le sentiment est partagé par Christophe Martin Franchisé de l’enseigne Groupe VIP 360 (service aux entreprises) dans la région Auvergne-Rhône-Alpes : « du jour au lendemain, nous avons dû cesser notre activité sans savoir quand nous pourrons rouvrir de nouveau C’est l’inconnu total. Mais heureusement, entre la tête de réseau, et tous les groupes de l’Union Patronale, nous avons pu bénéficier d’un très bon accompagnement ».
Autre avantage du réseau de franchise : les collègues franchisés, qui partagent exactement les mêmes difficultés. Cet aspect a été « très important » pour Olivier Levigne, en licence de marque avec Inwin (conseil aux entreprises). « J’ai pu échanger avec d’autres membres du réseau » explique-t-il, « on a évoqué ensemble les différentes problématiques liées à la crise et les solutions que l’on pouvait trouver. »
La crise crée de nouveau besoins
Les enseignes disposent également souvent d’outils de communication qui peuvent s’avérer précieux en ces temps où l’activité est limitée. Xavier Fouchereau franchisé Green sur mesure (restauration rapide), l’a particulièrement apprécié : « Les sociétés de communication, qui sont inclues dans notre contrat de franchise, postent chaque semaine sur nos réseaux, un ou deux messages. Cela permet de maintenir une certaine activité pour notre enseigne ». La crise est aussi parfois le moyen de mettre en place de nouveaux outils digitaux pour tester en contact avec la clientèle malgré la fermeture des points de vente. « Le Leitmotiv du réseau était très clair : "chaque crise a ses opportunités" » témoigne Valentin Muller, franchisé Ewigo (vente de véhicules d’occasion), « il a rapidement mis en place un nouvel outil puissant de digitalisation qui nous permet de continuer à travailler à distance avec nos clients tout en proposant une prestation très qualitative pour rester fidèle à nos valeurs. »
Prudence et bonne gestion : maître mots de l’entrepreneur en franchise
Si aucun d’entre eux n’a évidemment pu anticiper une telle crise, beaucoup de franchisés insistent sur la prudence et la bonne gestion comme des notions clefs pour se lancer dans l’aventure de l’entrepreneuriat. Installé depuis février 2019, Brice Calvet a pu limiter la casse grâce à une première année prometteuse : « nous avons su nous former une trésorerie qui va malheureusement en prendre un coup. » En parallèle, il a demandé à son banquier de « bloquer tous prélèvements » lié à l’Urssaf, la TVA, EDF et son loyer. « Avec ces blocages nous ne sommes plus qu'à 1600 euros de charges fixes » précise-t-il, « mon banquier m'a informé que si cette crise sanitaire durerait, il m'accordait un découvert en conséquence, vis-à-vis d'une première année réussie. »
Alain Mourlon, franchisé Me&My boss (recrutement) ne dit pas autre chose : « Au tout départ, j’avais un business plan très prudent. L'urgence était de me constituer de la trésorerie. C'est elle qui aujourd'hui me permet d'être serein, même s'il ne devait pas y avoir de reprise avant septembre. » Cette prudence a été également la clé pour Olivier Levigne : « Je me réjouis d’avoir limité mes frais fixes lourds au strict minimum, c’était une ligne de conduite que je m’étais fixée pour mes 18 premiers mois d’activité et aujourd’hui, je ne saurais que trop conseiller à quelqu’un qui débute d’en faire autant ! »
Des franchisés optimistes pour l’avenir
Quel que soit l’impact de la crise sur leur activité, les entrepreneurs qui nous ont répondu restent optimistes. La crise actuelle n’est pas une crise de la demande et les fondamentaux de l’économie sont bons. Le secteur des services à la personne dans lequel exerce Catherine May est par exemple essentiel : « Je suis confiante dans l’avenir car j’ai une équipe dévouée dont je tiens à saluer le courage et parce que je pense que notre métier, plus que bien d’autres, à une capacité de récupération très forte » explique-t-elle. A défaut de tripler son chiffre d’affaires, comme elle l’avait prévu, Séverine Vaz, nouvelle franchisée All4home (service à domicile) à Troyes reste optimiste : « J'ai répondu présente lorsque certains clients m'ont sollicitée pour reprendre les interventions. Je continue à être active sur les réseaux sociaux pour rester visible et j'ai déjà validé ma campagne de communication post Covid-19.» La crise fait aussi ressortir de nouveaux besoins pour les entreprises notamment en matière de digitalisation tels que les proposent VIP 360. « Dans notre secteur je suis plutôt optimiste, je pense que cela va encore accélérer le processus de réflexions digitales dans les entreprises » note Christophe Martin, « il faudra y répondre de manière personnalisée, c’est notre cœur de métier nous avons donc une vraie carte à jouer. »
Quel que soit le secteur, en franchise, la solution pour sortir de la crise sera collective. C’est pourquoi, on ne peut que partager le credo adopté par Jana et David Courrillaud, les franchisés BCHEF : « Restons unis et allons de l’avant, cela sera notre force ! ».