[Infographie] Comment la crise Covid-19 a impacté le secteur de la restauration ?
Bilan 2020 et perspectives 2021 du marché de la restauration
Sans surprise, l’année 2020 a été une année noire pour le marché de la restauration. Tous les segments du marché n’ont cependant pas été impactés à la même échelle et la crise sanitaire a favorisé le développement de nouvelles pratiques et outils, comme le révèle une étude publiée en février par The NPD Group*.
Une année non linéaire
Sur l’ensemble de l’année 2020, le marché de la restauration hors domicile (RHD) accuse une baisse de chiffre d’affaires de 38% et une baisse de 35% de fréquentation par rapport à 2019.
La période du premier confinement a logiquement été la plus catastrophique, The NPD Group évoque un « effondrement du marché de 71 % en visites pendant le premier confinement (avril-mai) ».
En raison des mesures sanitaires restrictives, des couvre-feux, de la baisse du tourisme ou encore de la défiance des consommateurs, la période de réouverture qui a suivi n’a pas permis de retrouver un niveau d’avant crise avec une baisse des visites de 28 % entre juin et octobre 2020 par rapport à 2019.
Et la fréquentation a de nouveau été fortement impactée par le second confinement même si la baisse fréquentation a été plus contenue que lors du premier (-43% en novembre et décembre), illustrant une meilleure anticipation de la part des restaurateurs.
La restauration rapide, mieux préparée, gagne 7 points de part de marché
Pour faire face à cette crise sans précédent, les restaurateurs ont eu à s’adapter, notamment en adoptant de nouveaux outils numériques et en développant la livraison et la vente à emporter. Les acteurs de la restauration rapide ont logiquement profité de leur longueur d’avance dans ce domaine. En 2020, la restauration rapide a ainsi « gagné 7 points de part de marché — au détriment de la restauration à table, des cantines d’entreprise et de la restauration de loisirs et de transports, concentrant à elle seule 43 % des visites en restauration hors domicile, contre 36 % en 2019. »
Les grandes enseignes de fast-food ont notamment pu profiter de leurs installations drive parfaitement adaptées aux contraintes de sécurité sanitaire avec l’absence de contact et de file d’attente. Plus globalement, les acteurs proposant déjà des services de drive, click and collect, livraison et vente à emporter ont plus facilement pu faire face aux fermetures. The NPD Group pointe une envolée de 25% en dépenses et en visites des commandes livrées et en drive en 2020.
Les acteurs de la restauration à table ont massivement déployé la vente à emporter
Si les acteurs plus traditionnels, notamment de la restauration à table, ont marqué le pas lors du premier confinement, ils étaient mieux préparés lors du second et ont ainsi pu limiter leurs pertes en adoptant la vente à emporter et en faisant appel aux plateformes de livraison.
Selon Maria Bertoch, experte foodservice au sein de The NPD Group, « la vente à emporter est véritablement le segment phare de l’année 2020 et l’on peut dire que la Covid-19 lui a donné un coup d’accélérateur. Elle a doublé ses parts de marché dans le circuit de la restauration à table, passant de 15 % en 2019 à 30 % en 2020 ». Cela a eu pour effet d’enrichir l’offre de restauration en livraison.
Les prévisions pour 2021
En 2021, selon les perspectives exposées par The NPD Group, dans un contexte de crise sanitaire qui perdure, « la restauration rapide continuera à dominer le marché avec les offres à partager économiques et familiales ».
L’ensemble des acteurs du marché devraient continuer à développer leur offre de restauration à emporter. Le spécialiste des études de marché entrevoit notamment « l’introduction de plats français traditionnels en plus grand nombre, tandis que les plats venus d’ailleurs (mexicain, thaï, japonais, etc.) et la street food inédite vont continuer à nous faire voyager dans nos assiettes ».
La livraison, qui a bénéficié d’un fort coup d’accélérateur en 2020, devrait poursuive sa montée en puissance. Enfin, dans l’expectative d’une réouverture au printemps, la restauration assise devrait profiter d’un afflux de visites important sur les terrasses et espaces extérieurs.
*Voir l’étude sur le site The NPD Group