Secteur automobile : état du marché en 2021 et 2022
Neuf en crise, hybride et occasion en croissance : le point sur le marché de l'automobile en 2022
Secouée par la crise du Covid-19, l’industrie automobile a atteint des niveaux inédits depuis les années 1970. Et face à la pénurie de certains composants, la pente risque d’être longue à remonter. Cependant, sur ce secteur morose, le marché des véhicules d’occasion, lui, se porte à merveille. Le point sur l’état du marché de l’automobile pour 2021 et 2022.
Le marché du véhicule neuf en crise
Selon le Comité Français des Constructeurs Automobiles, seuls 1,65 million d’automobiles a été mis en circulation en 2020, contre plus de 2 millions en 2019, soit une baisse de 25% environ.
Le marché du véhicule neuf a ainsi atteint son niveau de 1975, soit en plein choc pétrolier. Toujours selon le Comité des Constructeurs Automobiles, même lors des crises de 1990 et de 2000, le secteur n’avait pas connu une telle chute.
Et pour cause : le secteur de l’automobile a rencontré de nombreux freins au cours des derniers mois. Le Dieselgate, déjà, qui a fortement impacté les ventes de véhicules diesel, qui ont enregistré une chute de plus de 50% en valeur depuis 2014. Le confinement de mars 2020, ensuite, qui a entraîné la fermeture d’usines et des concessions.
En outre, dans un contexte d’incertitude économique et d’instabilité du marché de l’emploi, les Français épargnent mais n’investissent pas dans des voitures neuves. Ainsi, les immatriculations de voitures particulières neuves dans l’Hexagone ont affiché, pour le mois de septembre, une baisse de 20,5 % par rapport à la même période de 2020, soit le quatrième recul d’affilée, après −15 % en août, − 35 % en juillet, − 15 % en juin.
Enfin, même si les Français cessaient de bouder les voitures neuves, le secteur aurait du mal à suivre la demande : face à la pénurie de semi-conducteurs, certains fabricants ont même été obligés de fermer des lignes de production.
Il en ressort que, selon les analyses de Moody, le secteur ne devrait retrouver son niveau d’avant-crise qu’en 2025, au plus tôt.
L’hybride tire son épingle du jeu
Seule lumière dans ce tableau bien sombre : le segment des véhicules électriques et hybrides essence connaît lui un fort rebond, porté notamment par la politique incitative de l’Etat. Ainsi, les véhicules électriques représentent aujourd’hui 6,7% des immatriculations, contre 1,9% en 2019. Les véhicules hybrides, quant à eux, ont représenté en 2020 près de 15% de parts de marché, contre moins de 6% en 2019.
Si les aides gouvernementales continuent, l’avenir semble donc bien être dans les véhicules électriques, hybrides ou essence.
Le marché de l’occasion en pleine croissance
Mais c’est surtout le marché des voitures d’occasion qui sort renforcé par la crise du Covid-19. En effet, selon Xerfi, le marché de l’occasion bénéficie d’une tendance haussière profonde.
Non seulement l’offre de véhicules d’occasion est désormais plus attractive qu’il y a 10 ans, tant en quantité qu’en qualité. Et ce, grâce au fort développement de la location courte et longue durée ces dernières années. Cet essor de la location courte et longue durée alimente en effet fortement le marché de l’occasion, par ailleurs d’autant plus concurrentiel que le prix des voitures neuves a considérablement augmenté au cours des 10 dernières années.
Enfin, le rapport à la voiture a également globalement changé : en particulier pour les jeunes générations, une voiture neuve n’est plus considérée comme un accomplissement ultime.
La crise du Covid-19 n’a finalement fait qu’amplifier cette tendance, amenant les consommateurs à se tourner massivement vers les voitures d’occasion, dont les ventes ont en moyenne augmenté de plus de 7% au cours de l’année 2020.
Il résulte de cet essor de l’occasion un potentiel de croissance pour le segment de la maintenance et de la réparation automobile, qui concerne directement les franchises de centres auto et les franchises de garages mobiles par exemple. Fortement impacté par la crise (le confinement ayant entraîné une baisse des véhicules circulant, donc une baisse des besoins en maintenance et réparations), le segment devrait rapidement bénéficier de l’augmentation des véhicules d’occasion en circulation.
Il ressort de cet état du marché de l’automobile que les opportunités de business se situent plutôt du côté des franchises d’achat-vente de véhicules d’occasion et du côté des franchises de garages et centres auto