Duel de marchés : alimentation bio vs cosmétiques bio
Alimentation bio versus cosmétiques bio ; marché généraliste versus marché de niche : lequel choisir ?
Si vous êtes sensible aux questions environnementales et que vous souhaitez changer de métier pour exercer une activité plus en accord avec votre éthique, outre les différents métiers pour travailler dans l’environnement, en franchise, vous avez principalement le choix entre deux marchés pour votre reconversion : celui des cosmétiques bio et celui de l’alimentation bio. Place au duel des marchés de la bio.
Les profils de consommateurs de produits bio
Cosmétiques ou alimentation : ces produits attirent tous deux des cibles similaires dont les profils sont très étudiés, années après années, notamment par L’Agence Bio, qui commande périodiquement des analyses du secteur.
Il ressort ainsi de la dernière en date que le consommateur de produits bio est toujours une femme jeune, entre 25 et 50 ans, appartenant à des CSP+. Toutefois, la pandémie de Covid-19 semble avoir légèrement fait bouger les lignes : le bio a attiré de nouveaux profils et renforce le caractère féminin de la persona.
Ainsi, sur les 15% de nouveaux consommateurs bio en 2020, 21% étaient des jeunes de 18 à 24 ans, 20% appartenaient à des CSP- et 17% étaient des femmes.
Il apparaît en outre que le top 4 des raisons de consommation actuelle de produits bio sont les suivantes :
- 61% pour préserver sa santé ;
- 48% pour préserver l’environnement ;
- 39% en raison de la plus grande disponibilité de ces produits dans les lieux d’achat habituels ;
- 38% pour des questions éthiques ou sociales.
Enfin, l’étude note une forte corrélation entre le fait d’adopter un régime alimentaire spécifique et la consommation de produits bio : on note une prévalence plus forte de régimes végétariens, flexitariens, sans gluten, sans lactose, vegan, végétaliens, chrono-nutrition, régimes paléo et crudivorisme chez les consommateurs de produits bio.
Le marché de l’alimentation bio
Depuis 1999, le marché du bio enregistre une croissance moyenne de 10% par an, avec parfois des pics de croissance à 15%, comme en 2007 par exemple. Le marché du bio a ainsi enregistré une croissance de 82% entre 2011 et 2016 et a ensuite doublé entre 2016 et 2021 pour atteindre aujourd’hui plus de 13 milliards d’euros annuels. Selon les experts, la croissance du secteur devrait se maintenir à 10% par an en moyenne pour les prochaines années.
Dans le détail, l’alimentaire bio a lui seul représentait en 2018 8 milliards d’euros (en croissance de +16% par rapport à 2017). En 2020, encore, précise l’Agence Bio, la valeur des achats de produits alimentaires bio a progressé de 1,4 milliards d’euros, soit une progression de près de +11% par rapport à 2019.
Du côté des consommateurs, les signaux sont tous au vert :
- Une majorité de Français déclare acheter plus de produits frais (57 %) et davantage de produits de saison (57 %) ;
- Près de 6 Français sur 10 (59 %) privilégient les produits locaux et les circuits courts ;
- Le « cuisiné maison » fait quant à lui de plus en plus d’adeptes (55 % ; +8 points vs 2019).
- Ainsi, plus de 6,5% de la consommation alimentaire des ménages Français sont consacrés aux produits bio.
Enfin, il apparaît que les Français délaissent de plus en plus la grande distribution au profit des petits commerces, des magasins bio et de l’achat direct au producteur. La grande distribution a ainsi perdu 3 points de parts de marché tandis que les magasins bio franchisés de centre-ville ont enregistré une croissance de +16% (les indépendants ayant reculé, pour la deuxième année consécutive, de -3,4%).
Le marché des cosmétiques bio
Suivant la tendance du marché globale du bio en France, le segment des cosmétiques bio a lui aussi le vent en poupe depuis plusieurs années.
Ainsi, selon l’institut d’études Xerfi, en 2020, les cosmétiques bio et naturels représentaient un marché de 972 millions d’euros, en croissance de +8% par rapport à 2019.
Toujours selon Xerfi, porté par la tendance de la « clean beauty », le marché des cosmétiques bio et naturels devrait voir les ventes bondir de 12% en valeur d’ici 2023, atteignant près de 1,4 milliard d’euros de CA et, surtout, passant de 6,4% à 8% du marché global des cosmétiques.
L’étude révèle en outre, fait intéressant, que sur ce segment, les pionniers du bio tiennent la dragée haute aux géants des cosmétiques, tout juste convertis face à la demande toujours croissante des consommateurs. Ces marques historiquement positionnées sur les cosmétiques bio font ainsi encore aujourd’hui course en tête en matière de parts de marché.
Fait intéressant, enfin : les magasins bio, les boutiques de cosmétiques bio spécialisées, les pharmacies et les parapharmacies sont les principaux circuits de distribution des cosmétiques bio. La grande distribution, pour l’instant encore, reste à la traîne.
Une situation qui ne devrait certes pas durer : les géants des cosmétiques conventionnels vont en effet pouvoir booster la grande distribution pour tenter de rattraper leur retard sur les pionniers du secteur.
L’issue du duel est donc claire : les deux marchés, celui de l’alimentation bio et celui des cosmétiques bio, sont tous deux porteurs et répondent aux attentes des consommateurs. Toutefois, les franchises alimentaires bio semblent tirer leur épingle du jeu puisque leurs magasins constituent des circuits de distribution aussi bien pour les produits alimentaires bio que pour les cosmétiques bio.