En Franche-Comté, une croissance démographique au ralenti
Une croissance annuelle de la population deux fois plus faible qu'en moyenne en France métropolitaine
En 30 ans, la population franc-comtoise a augmenté deux fois plus lentement que la population française en moyenne. Les zones de Besançon, Pontarlier et la zone frontalière avec la Suisse s'en sortent mieux que le Haut-Jura où la démographie décélère.
Au 1er janvier 2011, la Franche-Comté comptait 1.173.440 habitants résident. Entre 1982 et 2011, la région a gagné 89.400 habitants, soit près de 3.100 habitants supplémentaires en moyenne chaque année. Cette progression fait partie des plus basses enregistrées en France : « le rythme de croissance annuelle de la population franc-comtoise (+ 0,27 %) est deux fois plus faible qu'en moyenne en France métropolitaine (+ 0,54 %). La Franche-Comté arrive ainsi au 16e rang des régions métropolitaines pour sa croissance annuelle. » Ceci étant, et contrairement aux autres régions du bas de tableau que sont la Bourgogne, le Nord-Pas-de-Calais, la Lorraine, l'Auvergne, le Limousin, la Champagne-Ardenne, la population ne stagne pas, elle progresse juste lentement, essentiellement du fait d'un solde migratoire négatif compensé par un excédent naturel important (+ 4.500 en moyenne chaque année durant près de 30 ans) lié à une fécondité supérieure à la moyenne métropolitaine.
« Au niveau départemental, la population du Doubs augmente un peu plus rapidement (+ 0,36 % par an) que celle du Territoire de Belfort (+ 0,28 % par an) et du Jura (+ 0,25 % par an). En gagnant chaque année un peu moins de 270 habitants, la Haute-Saône, dans son ensemble, a connu une faible croissance démographique sur la période (+ 0,11 % par an). » Selon l'Insee, sur la période récente 2006-2011, « la croissance démographique régionale est plus soutenue (+ 0,39 % par an), essentiellement grâce à un solde migratoire qui se rapproche de l'équilibre. La Franche-Comté recense ainsi 22.800 personnes supplémentaires entre 2006 et 2011, soit un gain en moyenne de près de 4.600 habitants par an. »
Les villes-centre perdent des habitants
Les évolutions démographiques des sept grands pôles urbains de la région (Belfort, Besançon, Dole, Lons-le-Saunier, Montbéliard, Pontarlier et Vesoul) sont sous influence de la situation économique des territoires. « Entre 1982 et 2011, la population progresse dans les agglomérations de Pontarlier, Besançon et dans une moindre mesure Belfort. Elle diminue dans celles de Montbéliard, Lons-le-Saunier et Dole. Elle est stable dans l'unité urbaine de Vesoul. »
En Franche-Comté comme ailleurs, toutes les couronnes des principaux pôles d'emploi de la région gagnent des habitants, tandis que les villes-centre perdent des habitants. « Les villes-centre constituent en effet le seul espace en Franche-Comté dont la population baisse entre 1982 et 2011 (- 0,18 % par an). Les autres types d'espace gagnent des habitants : la population vivant en banlieue augmente de + 0,17 % par an, celle habitant dans les villes isolées, de + 0,43 % par an et enfin, celle peuplant les communes rurales, de + 0,76 % par an. » Les agglomérations les plus dynamiques sont celles de Besançon dont la couronne progresse de + 1,43 % par an, et Pontarlier (+ 1,34 % par an). « Dans le même temps, la population de l'aire sous influence de Montbéliard croît au rythme annuel de + 0,33 % par an alors que celle de l'agglomération baisse de manière significative (- 0,57 % par an). »
Situations contrastées dans les zones hors influence urbaine
En dehors des grandes agglomérations de la région, l'évolution de la population en Franche-Comté connait des situations contrastées. Ainsi quand la population de la zone frontalière avec la Suisse, « croît de manière significative entre 1982 et 2011, surtout ces dix dernières années », en Haute-Saône, « la partie nord allant de Gray aux Vosges saônoises connaît une baisse tendancielle de sa population ». La même baisse est enregistrée du sud des Vosges et de la Haute-Marne, tandis que la partie sud, de Pesmes à Héricourt, gagne des habitants, « en lien avec la périurbanisation de Besançon et la dynamique démographique alsacienne entre 1982 et 2011. »
A Belfort, si la population de l'agglomération progresse peu durant la période (+ 0,13 % par an), celle vivant en périphérie croît à un rythme plus soutenu (+ 0,86 % par an). Dans le Jura enfin, « les évolutions de population des différents territoires sont moins marquées et relativement homogènes. » Quand l'agglomération doloise perd des habitants entre 1982 et 2011 (- 0,16 % par an), la population de sa couronne augmente de + 0,54 % en moyenne chaque année. « La partie nord du Revermont, couvrant les premiers contreforts du massif jurassien, s'inscrit dans une tendance de stabilité démographique à l'image des principaux pôles d'emploi qui structurent cet espace (Champagnole, Poligny, Arbois). Le sud du département gagne des habitants de manière diffuse, sous l'effet très modéré de l'expansion démographique du nord de la région Rhône-Alpes. »
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