En Basse Normandie, les villes n'attirent plus
Basse Normandie, une région à faible évolution démographique.
Si entre 1982 et 2011, la Basse-Normandie a gagné 125.000 habitants, cette croissance est bien inférieure à la moyenne nationale. Les villes centres comme Caen et Granville perdent des habitants, avec un recul encore plus marqué pour Cherbourg-Octeville, Flers et Saint-Lô.
Au 1er janvier 2011, la Basse-Normandie compte 1.475.700 habitants. La région gagne en moyenne 4.300 personnes chaque année, soit un rythme de progression annuel de + 0,3 %, ce qui place la région dans le groupe des territoires à faible évolution démographique, en-deçà de la moyenne nationale (+ 0,5 %). « Sur ces trente années, seul l’excédent des naissances sur les décès a permis la croissance démographique. L’impact des migrations est nul, les arrivées (retraités en particulier) compensant à peine les départs (de jeunes, étudiants ou actifs). »
Là comme ailleurs, les villes centres sont en perte de vitesse tandis que les communes péri-urbaines poursuivent leurs développements.
Les villes-centre se désertent au profit de la périphérie
A l’exception de Dives-sur-Mer, précise l'Insee « toutes les villes-centres au cœur des aires urbaines ont perdu des habitants entre 1982 et 2011 ». Les villes les plus touchées par ce phénomène sont Cherbourg-Octeville, Flers et Saint-Lô qui accusent des reculs marqués, proches de - 20 %. Dans une moindre mesure, Caen (- 5 %) ou Granville (- 4 %) amortissent la désertification. A l'inverse, l’essor dans les couronnes autour des grands pôles économiques est avéré (+ 1,1 % par an entre 1982 et 2011) tout comme « celui des communes situées sous l’influence croisée de plusieurs grands pôles économiques, donc plus éloignées des pôles eux-mêmes (+ 0,7 %) ».
Ces migrations du centre vers la périphérie font qu'en 2011, 31 % des Bas-Normands vivent désormais dans le périurbain, contre 25 % trente ans auparavant. « Parmi les agglomérations de moins de 10.000 emplois, Honfleur, Coutances mais aussi Agon-Coutainville se démarquent par leur progression démographique. » L’aire urbaine de Caen avec (+ 0,7 % par an) a absorbé à elle seule 60 % de la croissance de la population régionale entre 1982 et 2011.
Regain démographique des espaces ruraux
Sachant qu'une centaine de communes, considérées rurales en 1982 par leur faible population et leur habitat dispersé, appartiennent aujourd’hui à des zones urbanisées. A périmètre constant, c’est surtout le monde rural qui porte la croissance démographique régionale. « Composé de 1.586 communes, sa population a augmenté de 18,3 %, soit au rythme annuel de + 0,6 %. Dans le même temps, la croissance de la population urbaine frôle tout juste + 0,1 % par an ». La redistribution des populations de la ville vers la campagne a fait augmenter de façon significative le poids des ruraux dans la population bas-normande, passant de 42 % en 1982 à 46 % en 2011. Mais toutes les campagnes Bas-normandes ne sont pas logées à la même enseigne : « seul le rural près des villes, donc de l’emploi, et le rural en bordure littorale se revitalisent. »
En 2013, les chiffres estimatifs de l'Insee démontrent d'une population régionale assez jeune (73 % a moins de 60 ans). Ses habitants ont en effet à 24 % entre 0 et 19 ans, à 22 % entre 20 et 39 ans, à 27 % entre 40 et 59 ans, à 16 % entre 60 et 74 ans, et à 11 % 75 ans et plus.
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