Les sacs plastique à usage unique bientôt interdits en France
La France veut suivre l'Europe pour éradiquer les sacs plastiques
Si dans les années 70, le plastique était fantastique, aujourd'hui, le plastique c'est anti-écologique ! Et pour répondre aux directives européennes, la France devra bientôt abandonner les sacs plastiques à usage unique. Une décision qui ne plait pas à tout le monde !
Dans les rayons fruits et légumes et aux caisses des petits et grands distributeurs, le sac plastique à usage unique fait de la résistance... mais plus pour longtemps ! En effet, il y a quelques jours, Ségolène Royal a fait adopter en Commission de développement durable de l'Assemblée nationale, un amendement qui signe l'arrêt de mort du sac plastique à usage unique dès 2016. Cette décision s'inscrit dans le cadre d'une directive européenne qui vise à réduire de 80% l'utilisation des sacs plastique d'ici 2019. |
En premier lieu un projet européen
En avril dernier, l'Union européenne a approuvé un projet législatif qui vise à réduire l'utilisation des sacs plastique à usage unique. Ce projet comprend un échéancier de mise en place en plusieurs étapes : l'objectif d'ici 2017 est de réduire de 50% l'utilisation, et d'ici 2019 de 80%. Pour remplir ces objectifs, chaque état membre a le choix des moyens. Il peut s'agir de la mise en place d'une imposition spécifique, d'une limitation de la commercialisation, voire d'une interdiction pure et simple. Pour mémoire, actuellement, il s'écoule quelque 100 milliards de sacs plastique à usage unique dans l'Union Européenne.
Et ces sacs plastiques, essentiellement les fins sont clairement anti-écologiques. Jetés à la poubelle après utilisation, ils sont souvent rejetés dans la nature et atterrissent massivement en mer pour former ce que les écologistes appellent le « 7e continent », un no-man's land de quelque 1.000 km sur 2.000 km au large des Antilles, loin des regards.
La proposition française
En France, le problème des sacs plastique est depuis longtemps pris en compte par la grande distribution. Entre 2002 et 2011, sous l'effet d'une convention volontaire, le nombre de sacs plastiques de caisse distribués par les grandes surfaces alimentaires est ainsi passé de 10,5 milliards à 700 millions. Un grand pas en avant qui est tout à l'honneur des distributeurs, mais qui demande à être poursuivi et amplifié selon le gouvernement « car près de 5 milliards de sacs de caisse en matière plastique à usage unique et plus de 12 milliards de sacs dits «fruits et légumes» sont encore distribués dans les commerces ».
La proposition de Ségolène Royal mise sur l'interdiction pure et simple de ces sacs dès 2016, pour être remplacés soit par des sacs biodégradables, soit par des sacs réutilisables payants. La viande crue, le poisson et les laitages pourraient encore être emballés dans du plastique. Cette proposition qui va figurer dans la loi sur la biodiversité que va défendre la ministre, reste soumise à l'approbation du Parlement.
La Fédération du commerce et de la distribution s'oppose
Suite à l'annonce de Ségolène Royal ces derniers jours, la Fédération du commerce et de la distribution (FCD) a vivement réagit. Selon elle, « cette mesure, adoptée sans concertation, représente un surcoût de 300 millions d’euros et entraînera une hausse des prix, notamment des fruits et légumes. A l’heure où les Français sont inquiets pour leur pouvoir d’achat, une telle inflation sur des produits alimentaires de première nécessité est un frein supplémentaire à la consommation ».
A cela s'ajoute selon la FCD, un autre argument de poids, le sac plastique a un caractère indispensable pour les fruits et légumes, « pour des raisons d’hygiène et de sécurité ». Un argument partagé par les détaillants de fruits et légumes qui devront, si le projet est voté, trouver rapidement des sacs de substitution en papier ou en matière biodégradable.