Un changement en faveur de la franchise de centre-ville ?
Depuis 2008 et la loi dite LME libéralisant les ouvertures des magasins de moins de 1000 m2, les géants de la grande distribution multiplient les essais de nouveaux concepts pour reprendre la main sur les centre-villes. Monop', U Express, Carrefour City, Carrefour Contact, Leclerc Express... chaque enseigne y va de sa déclinaison supérette pour mieux séduire une clientèle lassée du gigantisme impersonnel des hypermarchés. Est-ce à dire que les hypermarchés n'auraient plus la cote en France ?
La réponse n'est pas si simple ! Bousculés par le hard discount, chahutés par l'extraordinaire succès des Monop', les géants de la distribution se cherchent de nouvelles voies. Et parmi celles-ci, la proximité semble la plus prometteuse.
Au nom de la loi, mais pas seulement...
Depuis 20 ans, les commerçants des centre-villes étaient habitués à tirer à boulets rouges sur la grande distribution. Les supers et hyper installés en périphérie étaient accusés de sonner le glas du commerce de proximité. Mais en quelques années, la tendance s'est sinon inversée, du moins équilibrée. Les clients lassés d'être pris en otages par les prix continuellement à la hausse des grandes surfaces ont commencé à opter massivement pour des courses de proximité, en centre-ville.
Et qui avait eu la bonne idée d'opter pour une stratégie à taille humaine en centre-ville ? Les discounters bien sûr ! Voyant cela, et surtout voyant le manque à gagner, les grandes surfaces ont décidé de réagir. Produits discounts et marques magasins se sont multipliés dans les rayons, mais le pli était pris. Du coup, les grandes enseignes ont du revoir leurs copies... Comment ? En développant des concepts nouveaux, moins gigantesques et plus proches du consommateur, en un mot des supérettes de quartier.
C'est alors que fut votée la loi LME en août 2008... Pour mémoire, la loi LME (Loi de modernisation de l'économie) a assoupli les conditions d’implantation et d’extension des surfaces commerciales. Là où auparavant il fallait batailler ferme pour décrocher une hypothétique autorisation administrative, il ne suffit plus aujourd'hui que d'un simple permis de construire pour ouvrir un point de vente de moins de 1000 m2. Cette simplification des démarches a semble-t-il mis un coup d'accélérateur aux projets des grands groupes, mais les concepts ad'hoc étaient déjà dans les cartons !
Monop', U Express, Carrefour City, Carrefour Contact, Leclerc Express
Ainsi, et à l'image de la fameuse épopée de la déclinaison Monop' de Monoprix initiée en 2005, Leclerc commençait son déploiement urbain de petites unités sous l'enseigne Leclerc Express dès 2007. Système U emboîtait le pas fin 2008 avec son nouveau concept U Express à Vincennes sur 300 m2. Cette première ouverture a été suivie par 16 nouvelles inaugurations en format urbain les mois suivants et une nouvelle vingtaine en 2009..
En janvier 2009, un premier Carrefour City était également inauguré à Paris intra-muros sur un format de 410 m2 seulement. Une première qui devait en appeler d'autres chez Carrefour à Avignon et Nîmes. Aujourd'hui, en ce début 2010, les grandes manœuvres des enseignes de la grande distribution atteignent leur vitesse de croisière. Les ouvertures se multiplient un peu partout en France. Ainsi, depuis son lancement en 2005, la franchise Monop' (magasins de 150 à 300 m2) affichent aujourd'hui 33 magasins à son actif. Les magasins U express lancés plus tardivement (fin 2008) sont aujourd'hui au nombre de 18. Cette enseigne de magasin de proximité de 300 à 800 m2 a fait le choix de se développer en franchise.
Carrefour de son côté affiche une progression plus maîtrisée avec seulement 7 magasins Carrefour City à son actif début 2010. Mais l'enseigne précurseur des produits de marques magasins a également dans sa manche un second format de proximité sous l'enseigne Carrefour Contact. La différence entre les deux ? Carrefour City est dédiée aux centre-villes tandis que Carrefour Contact se veut être le volet rural du dispositif puisque ces nouvelles enseignes se situent à l'entrée ou au cœur des petites villes et des villages de moins de 10.000 habitants. Chez Leclerc enfin, les Leclerc Express positionnés sur des surfaces de vente autour des 800 m2 typées hard discount continuent leur petit bonhomme de chemin en toute discrétion.
Des supérettes allant à l'essentiel
La plupart des concepts développés par la grande distribution en centre-ville se caractérisent par deux grands impératifs : plus de services et des produits moins chers. Pour répondre à ces deux impératifs, les enseignes de proximité des grands groupes proposent d'une part des horaires d'ouverture élargis et d'autre part une sélection de produits principalement piochée dans les marques discount ou magasin des enseignes mères répondant à des besoins spécifiques.
Chez Carrefour City par exemple, la surface de vente est organisée clairement en deux espaces distincts avec d'un côté des produits prêts à consommer pour faciliter la pause déjeuner et d'un autre côté des produits du quotidien alimentaires et non alimentaires. Chez Leclerc Express, la majorité des références en rayon est composée de marques magasins.
Un changement en faveur de la franchise de centre-ville ?
De toute évidence la ré-appropriation de l'espace urbain des centre-villes par la grande distribution est un signe fort pour la clientèle. Et du côté des enseignes en franchise voisines ? En fait, le regain de proximité des grands groupes va plutôt dans le bon sens également puisqu'il permet de diversifier l'offre en centre-ville et ainsi d'éviter l'évasion vers la périphérie. Pour les franchises en périphérie, les choses changent finalement assez peu. En effet, la multiplication des surfaces de vente en centre-ville ne tire en aucun cas un trait sur les implantations locomotives des grandes surfaces en périphérie. Les stratégies sont de fait complémentaires. La disparition des supers et des hypers n'est décidément pas pour demain !
Dominique, Journaliste toute-la-franchise.com ©
La réponse n'est pas si simple ! Bousculés par le hard discount, chahutés par l'extraordinaire succès des Monop', les géants de la distribution se cherchent de nouvelles voies. Et parmi celles-ci, la proximité semble la plus prometteuse.
Au nom de la loi, mais pas seulement...
Depuis 20 ans, les commerçants des centre-villes étaient habitués à tirer à boulets rouges sur la grande distribution. Les supers et hyper installés en périphérie étaient accusés de sonner le glas du commerce de proximité. Mais en quelques années, la tendance s'est sinon inversée, du moins équilibrée. Les clients lassés d'être pris en otages par les prix continuellement à la hausse des grandes surfaces ont commencé à opter massivement pour des courses de proximité, en centre-ville.
Et qui avait eu la bonne idée d'opter pour une stratégie à taille humaine en centre-ville ? Les discounters bien sûr ! Voyant cela, et surtout voyant le manque à gagner, les grandes surfaces ont décidé de réagir. Produits discounts et marques magasins se sont multipliés dans les rayons, mais le pli était pris. Du coup, les grandes enseignes ont du revoir leurs copies... Comment ? En développant des concepts nouveaux, moins gigantesques et plus proches du consommateur, en un mot des supérettes de quartier.
C'est alors que fut votée la loi LME en août 2008... Pour mémoire, la loi LME (Loi de modernisation de l'économie) a assoupli les conditions d’implantation et d’extension des surfaces commerciales. Là où auparavant il fallait batailler ferme pour décrocher une hypothétique autorisation administrative, il ne suffit plus aujourd'hui que d'un simple permis de construire pour ouvrir un point de vente de moins de 1000 m2. Cette simplification des démarches a semble-t-il mis un coup d'accélérateur aux projets des grands groupes, mais les concepts ad'hoc étaient déjà dans les cartons !
Monop', U Express, Carrefour City, Carrefour Contact, Leclerc Express
Ainsi, et à l'image de la fameuse épopée de la déclinaison Monop' de Monoprix initiée en 2005, Leclerc commençait son déploiement urbain de petites unités sous l'enseigne Leclerc Express dès 2007. Système U emboîtait le pas fin 2008 avec son nouveau concept U Express à Vincennes sur 300 m2. Cette première ouverture a été suivie par 16 nouvelles inaugurations en format urbain les mois suivants et une nouvelle vingtaine en 2009..
En janvier 2009, un premier Carrefour City était également inauguré à Paris intra-muros sur un format de 410 m2 seulement. Une première qui devait en appeler d'autres chez Carrefour à Avignon et Nîmes. Aujourd'hui, en ce début 2010, les grandes manœuvres des enseignes de la grande distribution atteignent leur vitesse de croisière. Les ouvertures se multiplient un peu partout en France. Ainsi, depuis son lancement en 2005, la franchise Monop' (magasins de 150 à 300 m2) affichent aujourd'hui 33 magasins à son actif. Les magasins U express lancés plus tardivement (fin 2008) sont aujourd'hui au nombre de 18. Cette enseigne de magasin de proximité de 300 à 800 m2 a fait le choix de se développer en franchise.
Carrefour de son côté affiche une progression plus maîtrisée avec seulement 7 magasins Carrefour City à son actif début 2010. Mais l'enseigne précurseur des produits de marques magasins a également dans sa manche un second format de proximité sous l'enseigne Carrefour Contact. La différence entre les deux ? Carrefour City est dédiée aux centre-villes tandis que Carrefour Contact se veut être le volet rural du dispositif puisque ces nouvelles enseignes se situent à l'entrée ou au cœur des petites villes et des villages de moins de 10.000 habitants. Chez Leclerc enfin, les Leclerc Express positionnés sur des surfaces de vente autour des 800 m2 typées hard discount continuent leur petit bonhomme de chemin en toute discrétion.
Des supérettes allant à l'essentiel
La plupart des concepts développés par la grande distribution en centre-ville se caractérisent par deux grands impératifs : plus de services et des produits moins chers. Pour répondre à ces deux impératifs, les enseignes de proximité des grands groupes proposent d'une part des horaires d'ouverture élargis et d'autre part une sélection de produits principalement piochée dans les marques discount ou magasin des enseignes mères répondant à des besoins spécifiques.
Chez Carrefour City par exemple, la surface de vente est organisée clairement en deux espaces distincts avec d'un côté des produits prêts à consommer pour faciliter la pause déjeuner et d'un autre côté des produits du quotidien alimentaires et non alimentaires. Chez Leclerc Express, la majorité des références en rayon est composée de marques magasins.
Un changement en faveur de la franchise de centre-ville ?
De toute évidence la ré-appropriation de l'espace urbain des centre-villes par la grande distribution est un signe fort pour la clientèle. Et du côté des enseignes en franchise voisines ? En fait, le regain de proximité des grands groupes va plutôt dans le bon sens également puisqu'il permet de diversifier l'offre en centre-ville et ainsi d'éviter l'évasion vers la périphérie. Pour les franchises en périphérie, les choses changent finalement assez peu. En effet, la multiplication des surfaces de vente en centre-ville ne tire en aucun cas un trait sur les implantations locomotives des grandes surfaces en périphérie. Les stratégies sont de fait complémentaires. La disparition des supers et des hypers n'est décidément pas pour demain !
Dominique, Journaliste toute-la-franchise.com ©