Les prix de l'immobilier repartent à la hausse selon LPI
L'association LPI pointe une remontée des prix de l'immobilier
Alors que le discours officiel des acteurs de l'immobilier pointe des baisses de prix depuis plusieurs mois, il semblerait qu'en fait de baisse, le marché soit plutôt orienté à la hausse selon les premiers chiffres du nouvel observatoire Les prix de l'immobilier.
Les premiers chiffres divulgués par le nouvel observatoire Les Prix Immobiliers (LPI) sont formels : les prix des biens en vente sont orientés à la hausse en septembre. |
Comment ce nouvel observatoire arrive à une telle conclusion ? En agrégeant tout simplement les statistiques de ses membres ! Pour bien comprendre, jusqu'à il y a encore récemment, chacun y allait de ses chiffres et observations (FNAIM, Notaires, grands réseaux de franchise, diffuseurs d'annonces, courtiers en prêts immobiliers, etc).
Cette multiplicité de chiffres prenant pour base chacun des critères maison avait pour effet de brouiller le message. Les tendances dégagées étaient de fait souvent contradictoires. Autrement dit, les chiffres étaient vus par le petit bout de la lorgnette et servaient un discours et des stratégies multiples.
Face à cette pléthore de chiffres issus de sources diverses, les professionnels ont souhaité réagir en créant un nouvel outil chargé de collecter des données fiables, auprès d’acteurs privés de référence dans le domaine de l’immobilier : le réseau Cimm Immobilier, les agences adhérentes du SNPI, celles du Crédit Mutuel, du Crédit Foncier, et du Crédit Logement, les agences clientes de Se Loger, le Gécina, Sogeprom… Toutes ces données sont compilées et analysées pour servir de base à la publication de tendances fiables pour le secteur de l'immobilier.
L’outil créé comprend 1,7 million de références dans l’ancien et dans le neuf (soit plus de 40% des données du marché) collectés auprès de 4.434 agences immobilières sur tout le territoire. La base pratiquement actualisée en temps réel comprend pour l'instant des prix affichés et des prix signés. Courant 2015, elle sera enrichie des prix des actes de vente définitifs, les actes authentiques. Le baromètre LPI offre pour chaque référence de bien neuf types d’informations complémentaires comme la localisation, le type de logement, son usage, son descriptif, l’époque de construction, la qualité énergétique, mais aussi les informations des différentes étapes de la transaction.
Et les premiers chiffres compilés font apparaître (contre toutes attentes !) une tendance radicalement distincte des discours isolés. En clair, là où chaque indicateur maison décèle peu ou prou des baisses de prix plus ou moins importantes selon les régions, l'association LPI décèle quant à elle une vraie tendance à la hausse en septembre notamment dans l’agglomération parisienne, mais aussi à Toulouse, Marseille, Lyon, Reims, et dans d’autres villes de France.
Dans le détail, pour l’ensemble de la France, les prix de l’immobilier ancien affichent une remontée de + 2,2% sur trois mois, à fin août (+ 1,8% pour les appartements à 3.556 euros le prix du m2 moyen et + 2,9% pour les maisons à 3.096 euros). Sur un an, tous biens confondus, la hausse n’est que de 0,2%. Il s’agit de prix « signés », c’est-à-dire qui correspondent aux compromis de vente signés, frais d’agence inclus. Il est à noter que les prix affichés sont inférieurs aux prix signés (3.046 euros du mètre carré affichés pour les maisons vs 3.096 signés et 3.548 euros du mètre carré affichés pour les appartements vs 3.556 euros signés). Ce décalage curieux entre les prix affichés et les prix signés « signifie que les prix sont en train de repartir à la hausse mais que les vendeurs ne l'ont pas encore anticipé », explique Michel Mouillart, professeur d'économie et porte-parole de l'association LPI.
Globalement, plus des deux-tiers 16 grandes métropoles de plus de 150.000 habitants étudiées affichent des prix en hausse. Ainsi, dans l’ancien, Nice prend + 6,4% à 4.219 euros le m2 moyen, fin août, Lille + 5,9% à 3.007 euros, Grenoble + 5,8% à 2.688 euros, Rennes + 4,1% à 2.668 euros, Toulouse + 4% à 2.929 euros, Marseille + 1,6% à 3.000 euros, Montpellier + 1,2% à 2.735 euros, Lyon + 1,1% à 4.228 euros, Paris + 0,9% à 8.504 euros, Nantes + 0,8% à 2.840 euros, et Toulon + 0,5% à 2.534 euros.
A l’inverse, les prix reculent à Reims de - 8,5% à 2.155 euros, à Strasbourg de - 6,3% à 2.626 euros, au Havre de - 4% à 1.817 euros, et à Bordeaux de - 0,6% à 3.322 euros.
Selon Michel Mouillart, « la reprise des prix de l’ancien de cet été est bien plus vigoureuse qu’en 2012 et 2013 à la même époque » qui ajoute « outre l’effet saisonnier, avec un mois de juillet traditionnellement actif, la hausse s’analyse par les conditions de taux des prêts immobiliers, qui ont encore baissé à des niveaux jamais observés, ce qui permet à la demande de se réaliser dans de très bonnes conditions. Les marchés se redynamisent progressivement. »