Quelles sont les préoccupations des patrons en 2015 ?
Selon le 2e Baromètre Ipsos Axa
Pour la 2e année consécutive, Ipsos a interrogé pour AXA Entreprises 500 chefs d’entreprise de 10 à 500 salariés pour mieux cerner et analyser leurs préoccupations actuelles. Il ressort de ce coup de sonde des difficultés et des préoccupations persistantes.
Les dirigeants de TPE, PME et ETI ont en 2015, une vision légèrement plus positive vis-à-vis de la situation économique de leur entreprise. Ainsi, en 2015, près de 6 chefs d’entreprise sur 10 estiment que leur entreprise se porte bien (idem à 2014) et ils sont un peu plus nombreux cette année à être confiants dans l’avenir de leur entreprise (32 % vs 26 % en 2014). Dans les mêmes temps, sur le front de la trésorerie, la situation se desserre. 65 % (vs 75 % en 2014) attestent de difficultés. C'est encore beaucoup, certes, mais l'amélioration est notable. De même 41 % (vs 56 % en 2014) estiment que leurs relations avec les organismes financiers sont difficiles.
Outre l'activité et la trésorerie, plusieurs préoccupations majeures viennent donner des sueurs froides aux chefs d'entreprise :
- Le poids et l'incertitude fiscale : L’enquête 2015 confirme le constat 2014, le poids de la fiscalité, mais surtout l'incertitude concernant ce poids, est préoccupant pour 90 % des chefs d’entreprise. Ceci étant, la situation sur ce point s'améliore portée semble-t-il par la large diffusion du CICE : « le nombre de chefs d’entreprise y ayant eu recours a considérablement augmenté : 70 % des chefs d’entreprise contre 48 % en 2014. »
- La dévalorisation et le manque de reconnaissance : Les chefs d'entreprise déplorent le manque de valorisation de leur rôle, et expriment un sentiment de vulnérabilité face à la judiciarisation de la société. Déjà très marqué en 2014, le manque de valorisation du statut de chef d’entreprise est ressenti cette année par 94 % des sondés. Dans le même temps, 70 % des répondants trouvent préoccupants que l'on pense d'eux qu'ils sont des patrons bien payés. « La crainte d’une mise en cause de leur responsabilité civile et pénale reste à très haut niveau, bien qu’en légère baisse (74 % vs 80 % en 2014). » Le risque de tomber sous le coup d'une procédure prud’homale préoccupe également les deux tiers des chefs d’entreprise interrogés.
- La difficultés de recruter : Si pour 68 % des chefs d'entreprises, l'objectif de recruter de nouveaux salariés dans les 3 ans à venir est une réalité (+ 6 points vs 2014), à l'heure du passage à l'acte, le recrutement 72 % des chefs d’entreprise interrogés attestent de vraies difficultés. Ces difficultés tiennent pour 64 % des chefs d'entreprise au manque de main d’oeuvre qualifiée, mais aussi à la réglementation trop rigide. 61 % des chefs d’entreprise disent qu’ils « recruteraient certainement si la législation était plus souple ».
- Le défi du digital : En 2015, les chefs d’entreprise se disent plus concernés qu’en 2014 par les évolutions liées à l’importance croissante du digital (44 % vs 36 % en 2014). Cette prise de conscience se traduit par une montée en charge de la présence des entreprises sur les réseaux sociaux (+ 12 points par rapport à 2014). « Le développement d’une offre en ligne et plus largement du digital fait partie, un peu plus souvent qu’en 2014, des principaux objectifs des chefs d’entreprise, mais cela reste encore minoritaire (36 % vs 30 % en 2014). » Dans le même temps, la crainte des cyber-risques progresse : 50 % des chefs d’entreprise évoquent ce risque en 2015 (+ 4pts vs 2014).
- Les préoccupations d’ordre environnemental : Les TPE et PME ont déjà largement adopté de « bonnes pratiques » en matière environnementale. 78 % des sondés ont ainsi déjà mis en œuvre des mesures en faveur de la préservation de l’environnement dans leur entreprise (tri sélectif 70 %, réduction de l’usage de produits polluants 58 %).
Méthodologie : L'enquête pour AXA Entreprises a été réalisée par Ipsos auprès de 500 dirigeants d’entreprises de 10 à 500 salariés, un échantillon national représentatif selon la méthode des quotas appliquée au secteur d’activité, à la taille de l’entreprise et la région d’implantation. Étude menée du 11 mai au 16 juin par entretiens téléphoniques.