Bataille en vue sur le marché des biens de consommation d’occasion !
Selon une récente étude Xerfi
Le 20 novembre dernier, Xerfi, le cabinet d'études sectorielles, publiait les résultats d'une enquête instructive sur le marché des biens de consommation d'occasion.
L'étude « La distribution de biens de consommation d’occasion. Analyse du marché et des tendances de consommation Initiatives des spécialistes et objectifs des nouveaux entrants » réalisée par Loïc Moisan pour Xerfi est formelle : Le marché des biens de consommation d’occasion a le vent en poupe ! « Troc, achats « malins », pratiques de consommation collaboratives et alternatives sont de plus de plus plébiscités par les Français, qui ne les perçoivent plus seulement comme un bon moyen de redonner de l’oxygène à leur budget. »
Le réemploi, dans l'air du temps
Plus encore qu'une question d'argent, le marché des biens de consommation d'occasion surfe sur la vague porteuse de la consommation responsable. « Le réemploi s’inscrit en effet dans une logique affective pour des individus aspirant à consommer de manière plus responsable. » Et Xerfi insiste : Alors que la situation économique actuelle s'améliore et que le pouvoir d'achat reprend des couleurs, l'élan du commerce de détail de biens d'occasion ne faiblit pas, bien au contraire. « Le chiffre d’affaires des magasins de biens d’occasion a en effet augmenté de 3,8% (en volume) entre 2013 et 2015 » selon les estimations de Xerfi, « contre une hausse de seulement 1,6% pour la consommation des ménages. » De quoi largement donner le sourire aux spécialistes du secteur. Et ce n'est qu'un début ! En effet, « avec des ventes évaluées à 5,8 milliards d’euros en 2015, soit 1% du commerce de détail dans son ensemble, le marché français des biens de consommation d’occasion est promis à un bel avenir. Il devrait en effet suivre la même trajectoire que ses voisins européens, sachant que près de 47% des Français n’ont pas encore été conquis par l’achat d’occasion. »
La révolution en ligne est en marche !
Si le marché « physique » de l'occasion (antiquaires, brocanteurs...) résiste encore, de plus en plus la bataille de l'occasion se joue en ligne. Représentant aujourd’hui 30 à 35% des ventes selon les estimations de Xerfi, les acteurs en ligne redonnent un nouveau souffle au secteur . « Leurs atouts - parmi lesquels la gratuité, la facilité de consultation et de comparaison - ont attiré les consommateurs qui se sont ainsi éloignés d’un marché « physique » de l’occasion (antiquaires, brocanteurs...) en perte de vitesse bien que toujours attrayant. » Qui sont les acteurs en ligne ? Leboncoin.fr assurément ! « Depuis sa création il y a 9 ans, la croissance fulgurante de l’opérateur français ne s’est pas essoufflée. Les résultats sont spectaculaires : son chiffre d’affaire a augmenté de 27,5% entre 2013 et 2014, tandis que le site totalise 5 millions de visiteurs uniques chaque jour. » Quant aux cybermarchands spécialisés (environ 2 % du marché en valeur), la tendance va à l'hyper-spécialisation. « Ceux-ci ont misé sur la dimension communautaire de l’achat d’occasion plutôt que sur les prix bas, à l’image de Vestiairecollective.com ou de Videdressing.com, plateformes d’achat de vêtements et d’accessoires d’occasion axés sur le luxe. »
Les opérateurs traditionnels ne s'en laissent pas compter
Face à la montée en pression des opérateurs en ligne, les opérateurs traditionnels (65% à 70% des ventes) ne désarment pas. « Pour les 4 grands réseaux d’achat-vente et de dépôt-vente (Cash Converters, Cash Express, Easy Cash et Troc.com), la réorientation stratégique passe par la franchise pour accroître rapidement et à moindres frais leur réseaux ». Ces réseaux peaufinent aussi leur stratégie de communication notamment en revoyant « le concept de leurs magasins pour mieux les adapter au centre-ville. » Le développement de gammes de services plus larges et d'une offre plus ciblée (high-tech, produits culturels, luxe, petit électroménager) vient enfoncer le clou. A cela s'ajoute désormais une vraie stratégie multicanal pour mieux contrer la concurrence et mieux optimiser les stocks.
Les enseignes de biens neufs tentent une riposte
Alors que le bien d'occasion a la côte, les magasins de produits neufs tentent, tant bien que mal de se positionner « en surfant sur la tendance alternative et collaborative. » Bonne ou mauvaise idée ? Selon Xerfi, les initiatives des enseignes de biens neufs sont « autant de moyens de renforcer l’image éco-responsable des enseignes et d’accroître le trafic en boutique, mais aussi d’utiliser les produits apportés pour augmenter directement les revenus et les marges. » Mais, car il y a un mais, ces magasins s’exposent à plusieurs menaces. « Ils risquent d’abord de cannibaliser leur offre de produits neufs, mais aussi d’écorner leur image et de brouiller leur positionnement. » Un risque qui en refroidit plus d'un, à moins de bien cerner les pratiques, dans le temps par exemple, ou « à certains segments d’offre, à l’image d’Ikea qui ne reprend que les tables, les bibliothèques et les canapés. » Autre solution testée par les enseignes, la création d'une entité dédiée à l'économie collaborative indirectement liée à leur marque, comme Mr Bricolage avec son site Ladepanne.fr ou encore la dissociation des offres (le neuf en magasin, l'occasion sur le net).
Les enseignes à suivre en franchise
Troc.com : Parmi les plus connus des réseaux de dépôt-vente, Troc.com se développe en franchise depuis 1987. Pionnier devenu leader européen du dépôt-vente sur le marché de l'Occasion avec deux réseaux complémentaires,TROC.COM et LA TROCANTE, l'enseigne compte aujourd’hui 175 implantations. Pour rejoindre ce réseau, le candidat doit disposer d'un apport personnel minimum de 70 000€ (droit d'entrée 30 000€ - investissement global 150 000€). Les magasins Troc.com totalisent une surface moyenne de 1 000 m². Le CA réalisable après deux ans est estimé par l'enseigne à 850 000€.
Planet Cash : Enseigne spécialisée dans l’achat et la vente de biens d’occasion en magasins, Planet Cash rachète en cash les produits des particuliers. Lancé en licence de marque en 2008, ce réseau compte aujourd'hui 13 implantations en France. Les magasins Planet Cash de 350 m² en moyenne se situent essentiellement en zone commerciale à proximité de commerces de distribution. Pour rejoindre cette enseigne, le candidat doit disposer d'un apport personnel minimum de 75 000€ (droit d'entrée 15 000€ - investissement global de 250 à 300 000€). Le CA réalisable après deux ans est estimé par le réseau à 650 000€.
Game Cash : Spécialiste de l'achat/vente de produits d'occasion Multimédia, Game Cash se positionne sur le marché porteur du jeu vidéo d'occasion. Le réseau compte à ce jour 70 magasins sur le territoire français. Lancée en franchise en 2005, l'enseigne se développe sur des surfaces commerciales entre 40 et 50 m². Pour rejoindre cette enseigne, le candidat doit disposer d'un apport personnel minimum de 50 000€ (droit d'entrée 12 000€ - investissement global 120 000€). Le CA réalisable après deux ans est estimé par l'enseigne entre 280 et 800 000€.
Level Games : Lancé en franchise en 2014, Level Games se positionne sur la vente de jeux vidéos d'occasion. 5 franchisés ont déjà rejoint le réseau et représentent désormais la marque sur Nîmes, Orange, Chateaurenard (proche Avignon), Perpignan (Cabestany), Colmar. Pour rejoindre ce réseau, le candidat doit disposer d'un apport personnel minimum de 12 000 € (droit d'entrée 5 000€, investissement global 35 000€). Les boutiques Level Games font entre 30 et 60 m2. Elles se situent uniquement en centre-ville. Le CA réalisable après 2 ans est estimé par l'enseigne entre 60 000 et 200 000€.