L’allongement des délais de paiement, une vraie mauvaise nouvelle pour les PME !
13,9 jours de retard de paiement en moyenne pour les PME en France
L’un des premiers conseils donnés aux entrepreneurs concerne l’importance d’obtenir ses paiements le plus tôt possible. Et pour cause ! Plus vos clients mettent de temps à vous payer, plus votre propre trésorerie en pâtit. Les résultats de l’étude du cabinet ARC, publiée le 3 novembre 2015 au sujet de l’allongement des délais de paiement ont, à ce titre, de quoi inquiéter. Malgré la légère reprise économique, il semble que les PME ne soient pas au bout de leurs peines. L’année écoulée semble en effet être une année pendant laquelle les délais de paiement se sont encore allongés, ce qui entraine de réelles difficultés pour les finances des PME.
13,9 jours de retard de paiement en moyenne pour les PME en France
Le baromètre annuel de l’ARC/IFOP sur l’allongement des délais de paiement révèle que le retard de paiement moyen s’est encore aggravé en 2015. Il est en effet de 13,9 jours contre 10 jours (seulement) en 2014 pour les PME. Les grandes entreprises n’échappent pas non plus à la hausse : le retard moyen est de 12,1 jours contre 8,2 jours en 2014. 42% des entreprises estiment que ces résultats sont dus aux difficultés de trésorerie de leurs clients. Une raison qui conduit 86% des entreprises à éviter autant que possible les relances, par peur de perdre un marché.
Ces pratiques sont d’autant plus inquiétantes que d’après Pierre Pelouzet, médiateur national des relations inter-entreprises, 25% des faillites d’entreprise sont liées aux retards de paiements des clients. Des entreprises qui ne paient pas ou paient en retard, qui mettent en difficulté d’autres entreprises, qui à leur tour vont décaler leurs paiements et la spirale est lancée !
Les conséquences des retards de paiement sur votre trésorerie
Le délai légal de paiement d’une facture est de 60 jours, cumulé aux retards moyens, cela nous donne donc une moyenne de paiement après 73,9 jours. Un temps d’attente conséquent lorsqu’on le mesure aux besoins de trésorerie d’une PME. Mais surtout, il s’agit d’un cercle vicieux pour l’entreprise qui compte sur ses recettes pour pouvoir elle-même payer ses fournisseurs. Une rentrée d’argent va ainsi servir à payer les charges d’un autre contrat et la capacité de l’entreprise à investir diminue d’autant. De plus, sa capacité à rembourser ses propres dettes en souffre. Il s’agit d’une information qui n’échappe pas non plus aux banques qui seront moins enclines à accorder de nouveaux emprunts.
Pour lutter contre ce phénomène, il existe plusieurs pistes selon les entreprises interrogées. Elles sont en effet 35% à préconiser la dématérialisation des factures, et presque autant (31%) l’application d’amendes. Enfin, elles sont 17% à penser qu’un contrôle plus soutenu, des attestations de commissaires aux comptes et la publication des amendes pourraient résoudre le problème. En attendant, il reste toujours possible d’investir dans l’affacturage et confier le recouvrement de ses créances à un service extérieur. Le luxe ultime, pas toujours possible, reste de « sélectionner » ses clients et de refuser de travailler avec une société identifiée comme mauvais payeur. Mais dans un contexte économique tendu et face à une activité qui vient parfois à manquer, cette sélection semble bien désuète.