Attentats du 13 novembre : un impact sur la consommation ?
Paris fait face à un nouveau défi
Les terribles événements du 13 novembre 2015 resteront à jamais dans les mémoires. Force est de constater que les habitudes de consommation des Français, et surtout des Parisiens, ont changé. Doit-on s'attendre à une baisse significative de la consommation pour les fêtes et au-delà ? Enquête.
Des chiffres qui tendent à inquiéter
Alors que le pays entier s'apprêtait à céder à la frénésie de consommation qui accompagne les fêtes de fin d'année, les observateurs de notre économie pointaient du doigt des enquêtes quelque peu déprimantes. Le climat de tension qui règne sur l'Hexagone depuis les attentats meurtriers est bien entendu tenu pour responsable.
Un sondage réalisé par l'institut communautaire en ligne Toluna révèle que seulement 37,2 % des Français avaient acheté des cadeaux à la fin novembre. Ce chiffre représente une baisse de 2,5 points par rapport à la même période en 2014. Cette perte impacte la province comme l'Île de France, ce qui n'était pas le cas pour les attentats du mois de janvier. Si on s'intéresse au détail de la consommation, on s'aperçoit que l'e-commerce s'est taillé la part du lion (avec 52 % des achats), signe que les Français se sentent plus à l'abri chez eux ?. Quoi qu'il en soit, les acheteurs étaient un demi-million de moins sur les sites marchands que pendant la même semaine l'année dernière, et 1,3 millions moins nombreux dans les grands magasins. Quant aux centres commerciaux, ils accusaient un recul de 2 millions de clients.
Un déplacement vers les commerces de proximité
Chez Casino, dès le lendemain des événements, on notait de fortes augmentations des chiffres d'affaires dans les enseignes de proximité comme Franprix (+17 % le samedi 14 novembre par rapport à un samedi normal) ou Leader Price (+6 % de CA et +10 % de visiteurs le dimanche 15 par rapport à un dimanche normal). En outre, on a constaté une baisse des achats non-alimentaires. Les Français ont donc consommé pour leurs besoins essentiels, en restant près de chez eux. Ces fluctuations ont été plus notables à Paris et en région parisienne.
Une perte d'appétit pour Noël
D'après le sondage Toluna, les consommateurs qui prévoient de n'offrir aucun cadeau pendant la période des fêtes sont deux fois plus nombreux qu'en 2014 (11,3 % contre 5,8 %) tandis que le pourcentage de parents ayant terminé les achats pour leurs enfants à près d'un mois de Noël reculait de 2,3 points.
Dans le secteur du jouet, on a attendu en vain la traditionnelle accélération des ventes de la mi-novembre. Le magasin JouéClub des grands boulevards parisiens a vu son chiffre d'affaires chuter de 60 % le samedi. Même si les chiffres se sont stabilisés, la fréquentation semble s'être déplacée géographiquement. Les Français s'adaptent à une nouvelle atmosphère.
Malgré tout, il convient de se méfier des chiffres et des instantanés. Si d'après une note de la Direction générale du trésor en date du 25 novembre, les attentats devraient coûter 0,1 point de PIB à la France (c'est à dire 2 milliards d'euros), il est bon de rappeler qu'historiquement, aucune série d'attentats n'a jamais fait vaciller l'économie des pays visés.