L'emploi intérimaire progresse de 4,4% en 2015
Selon les chiffres bilan de Prismemploi
Après plusieurs années mornes, le marché de l'intérim retrouve le chemin de la croissance avec pour 2015, une progression de 4,4% en moyenne selon les chiffres bilan de Prismemploi.
Prismemploi, l’organisation professionnelle, qui regroupe plus de 600 entreprises de toutes tailles représentant 90 % du chiffre d’affaires de la profession, dresse chaque année le bilan du millésime précédente.
Pour 2015, l’emploi intérimaire a progressé de 4,4% en moyenne, correspondant à la création d’environ 25 000 emplois équivalent temps plein. « Le redressement de l’intérim traduit le besoin de flexibilité des entreprises, l’un des leviers essentiels leur permettant de rester compétitives sur leur marché aujourd’hui » rappelle Prismenploi.
Considéré comme le signe avant coureur d'une tendance à la hausse ou à la baisse, l'intérim est souvent utilisé par les entreprises dans les moments d'entre deux, quand le marché est sur le point de basculer. « L’intérim constitue un indicateur avancé de l’emploi, les infléchissements observés interviennent 6 à 12 mois avant que les mouvements d’emploi des autres secteurs ne soient perceptibles. »
Sachant qu'aujourd'hui, le plus gros de la crise semble derrière nous, le renouveau de l'intérim est un indicateur positif « de plus » préfigurant le retour de la croissance économique. Ceci étant comme le rappelle Prismemploi, « l’intérim représente 3% de l’emploi salarié et ne peut donc pas être un « indicateur avancé du taux de chômage ». En effet, pour qu'un retournement du marché de l'emploi soit observé, la tendance doit être confirmée. « Un niveau de croissance annuel compris entre 0,6% et 0,8% permet de créer des emplois intérimaires. Le seuil permettant aux entreprises de développer de l’emploi durable se situe aux alentours de 1,5%. »
Une année 2015 en dents de scie
« Après un ralentissement de l’intérim observé en novembre, en partie lié aux attentats du 13 novembre, un phénomène de rattrapage s’est produit en décembre dans des secteurs tels que le commerce, les services et les transports. » Sur l'ensemble de l'année, les chiffres ont été très variables selon les mois.
Ainsi, en janvier, l'évolution des effectifs était au plus bas (+1,2%), avant de remonter en février (+3,7%) et de fléchir en mars (-0,2%).
En mai, la croissance a atteint un premier sommet à +6,0%, avant de replonger en juin (+1,6%) et de repartir franchement à la hausse pour arriver au point haut de l'année en octobre à +9,6%. Sur la fin de l'année, même en prenant en compte le décrochage ponctuel après les attentats (+5%), la tendance reste nettement orientée à la hausse avec +9,40% de progression enregistrée en décembre. « Avec un niveau de croissance du PIB de 1,1 % enregistré en 2015, des emplois intérimaires ont pu être recréés. Sans l’intérim, ces opportunités d’emploi n’auraient pas existé » souligne Prismemploi qui ajoute prudemment, « la progression annuelle de l’emploi intérimaire est encourageante pour la création d’emploi, mais elle reste toutefois à confirmer.
L’emploi intérimaire n’a en effet pas encore retrouvé son niveau d’avant-crise. » Sur l’ensemble de l'année 2015, en moyenne, l’emploi intérimaire a évolué de +4,4 %.
Une embellie pour tous les secteurs
En 2015, tous les secteurs ont contribué au développement de l’emploi intérimaire « à l’exception du BTP ». Globalement, l’intérim progresse en 2015 dans le commerce (+9,9%), les transports (+7,2%), les services (+5,7%) et l’industrie (+5,1%). En revanche, le BTP enregistre à nouveau une baisse à -6,4 % cependant, ce secteur « revient dans le positif à partir de septembre 2015 ».
Globalement sur l'année, la répartition des effectifs intérimaires par secteur d'activités laisse apparaitre une large prédominance de l'industrie (50,5% des effectifs). Les autres secteurs se partagent l'autre moitié : 15,4% pour les services, 10,5% pour le commerce, 11,7% pour les transports et 11,8% pour le BTP.
En terme de qualifications, sur l'année, les ouvriers qualifiés sont pénalisés par la baisse du BTP. « Les employés enregistrent la plus forte hausse (+9,0%). Les cadres et professions intermédiaires (+7,2%) et les ouvriers non qualifiés (+6,5%) voient également leurs effectifs croître. Les ouvriers qualifiés reculent quant à eux de 1,0%. »
La Picardie et le Poitou-Charentes restent en retrait
En 2015, toutes les régions enregistrent une progression des effectifs intérimaires à l’exception de la Picardie (-0,3%) et du Poitou-Charentes (-1,3%). Dans le détail, les régions qui enregistrent les plus fortes progressions sont la Lorraine (+11,0%), et la Franche Comté (+11,5%). Suivent des régions comme le Languedoc Roussillon (+9.6%), le Nord Pas de Calais (+7,9%), les Pays de la Loire (+7,1%), l'Alsace (+6,3%), la Bourgogne (+ 6,2%) ou encore la Basse Normandie (+5,0%). Les autres régions s'inscrivent nettement en-dessous de 5% de progression : la Bretagne à +4,1%, le Centre à +4,0%, PACA à +3,9%, l’Île-de-France à +3,6%, l'Aquitaine à +3,4%, l'Auvergne à +3,0%, la Haute Normandie à +2,5%, Rhône-Alpes à +2,1%, Midi-Pyrénées à +2,2%, et la Champagne-Ardenne à +0,2%.