Les robots investissent les points de vente : une tendance qui se précise
2016 pourrait être une année charnière pour les robots sur les points de vente, vont-ils à terme prendre la place des vendeurs physiques ?
Ils s’appellent NAO, Pepper et Romeo. Eux, ce sont des robots humanoïdes, créés pour communiquer avec les humains par la voix, le toucher et l'expression du visage. Des amis qui nous veulent du bien ? Ils ont en tout cas pris timidement le chemin des grandes enseignes. 2015 a marqué leurs débuts dans certains commerces comme vendeurs ou « conseillers ». 2016 pourrait être une année charnière pour les robots sur les points de vente, vont-ils à terme prendre la place des vendeurs physiques ?
Les robots : de simples outils marketing pour le commerce
Pour le moment, difficile de titrer sur la généralisation des robots dans nos commerces. Ce n’est pas encore d'actualité, et cela ne sera pas le cas avant plusieurs années mais c'est une tendance qui se précise peu à peu. La France s’ouvre de plus en plus à la robotique, et compte d’ailleurs certains acteurs clés dans le secteur (Aldebaran Robotics, Sepro Robotique, ECA Group), mais les robots ne vont pas remplacer demain les commerçants dans nos boutiques. Le développement de ces robots constitue un levier potentiel de croissance fort : « l'essor de robots collaboratifs pouvant évoluer aux côtés des salariés est en passe de transformer la robotique industrielle » explique une étude menée par Xerfi à ce sujet, baptisée « La robotique en France ». Ainsi, et selon les données de cette étude, le taux de croissance annuel moyen de la robotique de service a été de 29,4% en France entre les années 2008 et 2014. Et ce n’est qu’un début, l’envol est annoncé pour 2020.
Les robots sont pour le moment utilisés pour attirer le regard, susciter la curiosité, et distiller des informations basiques, d’une façon il est vrai novatrice. « Cela crée un effet de buzz certain, mais on n’en est pas encore arrivé au stade où les robots enverraient des informations directement aux fabricants qui s’en serviraient pour faire de la publicité ciblée » explique le psychiatre et psychanalyste Serge Tisseron interrogé par le site pointdevente.fri. « Dans les grands magasins, aujourd’hui, les robots sont là pour attirer et amuser les consommateurs ».
Les robots, au cœur de la prochaine révolution du commerce
Demander des informations à un robot, c’est possible. Mais bientôt, c’est tout le processus d’achat que ces humanoïdes pourront gérer. Autonomes, dotés d’une meilleure vision, d’une meilleure ouïe, plus intelligents aussi (et oui), les robots prendront bientôt vos commandes avec le sourire. Les robots au service des hommes, ou les hommes à la merci des robots ? Le débat est lancé et passionne déjà, tant sur le plan philosophique qu’éthique ou encore juridique.
Pour l’heure, dans certains grands magasins comme Sephora, Darty et même Carrefour, il est possible de croiser des robots. NAO est un des modèles qui est aujourd’hui le plus bluffant. « Il participe vraiment à l'acte d'achat d'un consommateur » explique Stéphane Escriva, directeur général de Cylande, qui a adapté ce robot aux contraintes du commerce. Il peut scanner une carte de fidélité pour proposer ensuite des offres, mais aussi donner des informations sur un produit et gérer un panier virtuel. Pour l’heure, ses géniteurs parlent de lui comme d’un assistant, dont le but n’est pas de remplacer le vendeur physique.