Business du vin : Entre montée en gamme et vente en ligne
Selon une étude Xerfi
Ces dernières années, le marché du vin a beaucoup évolué. Moins de quantité pour plus de qualité, les Français changent leurs habitudes ! De quoi rebattre les cartes du secteur ? La réponse selon Xerfi.
L'heure du verre de vin systématique à chaque repas est semble-t-il révolue. Aujourd'hui, les Français préfèrent boire moins mais de meilleure qualité. C'est le premier constat dressé par l'étude Xerfi publiée récemment sous le titre « Le business du vin - Foires aux vins, œnotourisme, e‐commerce, applications mobiles, placements financiers, etc. : quelles dynamiques pour les business du vin ? » Et les chiffres le prouvent : quand 24,4% des Français déclarent boire du vin plus de deux fois par semaine en 2015 (soit un recul de presque 30 points en trente ans), à l'inverse, les Français sont de plus en plus nombreux à apprécier le vin (63% en 2015, contre 58% en 2005). « Si les Français consomment moins de vin, ils s’attachent davantage à sa qualité. Ainsi, les achats de vins AOC et de qualité supérieure ont bondi (en valeur) de 138% entre 1990 et 2014. » En terme de distribution, ce sont toujours les grandes surfaces alimentaires (GSA) qui se taillent la part du lion avec 81% des ventes en volume, mais « leur part de marché s’est érodée de plus de 2 points entre 2011 et 2014 au profit du e-commerce. Le volume total de ventes de vin en ligne a en effet été multiplié par 7 depuis 2008, pour atteindre 1,3 milliard d’euros en 2015 », d’après les estimations des experts de Xerfi.
Une offre en pleine (r)évolution
Sélection personnalisée, box cadeau, œnotourisme, e-commerce... « Le réservoir de croissance dans le vin semble illimité. » Et les initiatives fleurissent de tous les côtés pour donner envie aux Français de se faire plaisir. Mais, comme le précise Xerfi, « malgré la multiplication des initiatives, l’offre manque encore de structuration, alors que les risques de saturation sur les segments matures se font sentir. Les fermetures de plateformes marchandes peu rentables s’accélèrent en effet depuis plusieurs mois. Et l’arrivée du géant américain Amazon, qui a ouvert en septembre 2015 une boutique « Bières, vins et spiritueux » sur sa marketplace française, devrait contribuer à amplifier ce mouvement. » Il n'empêche que l’engouement des Français pour le bon vin bénéficie à la vente en ligne ! Le e-commerce de vin atteindrait ainsi en 2015 un chiffre d’affaires en plein boom de +30% en valeur à 1,3 milliard d’euros. « Ce mode d’achat est aujourd’hui plébiscité par les jeunes, mais aussi par les amateurs qui sont près d’un tiers à y recourir une à plusieurs fois par semaine. Les utilisateurs de ce type de plateformes consacrent en outre un budget moyen plus important (59% des bouteilles commandées coûtent plus de 11€, contre 39% en magasin). »
Les acteurs traditionnels réagissent
« Si les acteurs traditionnels avancent leurs pions au sein de la vente en ligne, ils investissent aussi massivement dans leur offre en magasin pour enrayer la spirale négative de ces dernières années. » La GSA en premier lieu montre l'exemple : « En plus de miser sur leurs marques de distributeurs, les GSA n’hésitent pas à dupliquer le concept de foire aux vins, dont le succès se confirme année après année. » De leur côté, les cavistes sous enseigne, ne restent pas les bras croisés. A l'image d'Inter Caves qui après avoir lancé fin 2014 sa collection de boxes festives, multiplie les événements (Cubes de l'été, Foire aux Vins, dégustations primeurs, etc.) et les ouvertures de nouveaux magasins. Et c'est sans compter les nouveaux concepts à l'image de Winetailors, le 1er réseau d’agents spécialisés dans l’offre vin auprès des professionnels lancé en réseau en 2013.
