Commerces alimentaires de proximité : les Français adorent !
Selon une étude Xerfi
Dans une récente étude, le cabinet Xerfi-Precepta confirme le retour en grâce du commerce alimentaire du coin de la rue. Après avoir encouragé la course à la démesure des centres commerciaux, et assisté à la mort progressive des Felix Potin du coin de la rue, les Français font aujourd’hui machine arrière, ils plébiscitent désormais les petits commerces de quartier. C'est à cette conclusion qu'arrive une récente étude réalisée par Xerfi Precepta publiée sous le titre « Les enjeux de la proximité sur le marché alimentaire - Commerces de proximité, livraison à domicile, circuits courts : perspectives d’activité et jeux concurrentiels à l’horizon 2020 »
Vive le petit commerce de proximité !
« Sur le marché alimentaire » expliquent les experts Xerfi, « les valeurs traditionnelles (service, conseil, expertise) font leur grand retour. » Cette tendance qui a largement prospéré pendant la crise économique du fait du renchérissement des carburants et de la montée en puissance de la vague des consomm’acteurs, profite bien évidemment aux commerces de proximité (supérettes, épiceries, marchés et autres magasins). En chiffres, cela se traduit pour ces types de commerces par une hausse de l’activité de 3,4% en 2016 (26% du marché). « Parmi les segments ayant bénéficié des nouvelles habitudes de consommation des Français, les primeurs (+5,5%), les cavistes (+7,8%) et les magasins bio (+9%) figurent en bonne place. » Et ce n’est qu’un début selon l’avis des experts Xerfi. En effet, « l’activité du commerce alimentaire de proximité augmentera de 2,8% par an en moyenne d’ici 2020 ». Parmi les segments qui resteront les plus dynamiques, on peut citer notamment les cavistes et les magasins bio qui devraient atteindre une progression de 5,3%, « tandis que les petits commerces de bouche afficheront des croissances comprises entre 1,5% et 2,5% par an sur la même période. »
Les enseignes alimentaires en profitent
Face au grand retour du commerce de proximité dans le cœur des Français (et dans leurs habitudes !), les professionnels des épiceries et des supérettes n’ont eu de cesse ces dernières années de faire évoluer leurs propositions. Cette évolution à marche forcée s’explique par la concurrence de plus en plus acharnée localement. Sur ce segment, le marché est dominé par 3 grands acteurs : Casino (Vival, Spar, Franprix, Monoprix...), Carrefour (Proxi, Carrefour City, 8 à Huit...) et Francap Distribution (Coccimarket, Epi Service, G20...). « Ces trois acteurs possèdent à eux seuls 16.000 magasins de proximité pour un chiffre d’affaires frôlant les 15 milliards d’euros. » une autre concurrence aiguillonne aussi les grands réseaux de l’alimentaire : l’arrivée probable du géant Amazon sur le terrain de l’alimentaire de proximité ! Face à cette nouvelle donne, certaines enseignes « s’emparent des codes du petit commerce, à l’image de Franprix, qui, avec son concept Mandarine, met l’accent sur les services. D’autres misent sur les partenariats pour développer leur offre de services et créer du trafic dans les points de vente grâce aux nouvelles technologies. » Ces stratégies suffiront-elles ? Peut-être, mais de nouveaux défis attendent les réseaux. En effet, comme le souligne Xerfi, désormais les enseignes alimentaires doivent repenser leur dimension « distribution ». Comment ? En poursuivant le déploiement des drives installés en zones périurbaines, mais aussi en revoyant leurs stratégies de livraison. « Elles comptent bien étendre leurs services de livraison aux centres-villes et raccourcir les délais jusqu’à proposer la livraison en une heure ou moins en s’alliant aux plateformes de livraison de repas (Allo resto, Glovo, Resto-In...) ou aux spécialistes de la livraison (Star’s Service, Stuart, Top Chrono...). »
Quand le physique vient en renfort du digital
C’est la grande bataille du moment : pour gagner en agilité, les grandes enseignes doivent de plus en plus proposer des solutions mixtes et sans coutures, pour un parcours d’achat fluide. « Pour percer sur le marché de la livraison urbaine, les opérateurs s’appuient aussi sur leurs réseaux de magasins, à l’image de Carrefour, qui a lancé son service de livraison express à Paris sur la base du picking, tandis que d’autres préfèrent étendre leurs dispositifs de click & collect. » D’autres encore peaufinent des offres de drive piétons... les solutions à chaque fois profitent du physique et du digital pour accélérer, toujours et encore, au plus proche des consommateurs. Cela est d’autant plus nécessaire que l’offre se structure aussi en dehors des magasins.
Les circuits courts s’organisent
Si dans la grande distribution alimentaire, les initiatives se bousculent, en dehors des réseaux classiques aussi les lignes bougent également, notamment du côté des circuits courts, « dont l’essentiel des revenus provient de la vente à la ferme, des marchés et des AMAP. » La aussi, explique Xerfi, « la structuration de l’offre s’accélère grâce à l’émergence des plateformes de référencement des exploitations agricoles impliquées dans la vente directe (Bienvenue à la ferme...), des plateformes associées à des drives fermiers (La Ruche qui dit Oui !, Drive-fermier.fr...) ou encore des plateformes associées à la livraison à domicile (Vigneron Indépendant pour le vin, Okadran pour la viande...). » Dans le même temps, les expériences de consommation collaborative s’emballent sur le cultivé / fait maison, les achats groupés, les supermarchés collaboratifs et participatifs... « Encore cantonnés à des marchés de niches, ces opérateurs pourraient bien se développer à moyen terme, notamment grâce à l’émergence de plateformes numériques dont la force réside dans leur capacité à fédérer une masse critique d’utilisateurs. »
La bataille de l’alimentaire de proximité ne fait donc que commencer !