Marché du Bio : les chiffres clés et franchises pour se lancer
L’Eau Vive, Bioburger, Le Grand Panier Bio...
Le marché du bio, longtemps cantonné aux achats militants, se démocratise à grande vitesse dans l’alimentaire essentiellement, mais aussi en restauration, dans la mode, les produits ménagers... La franchise reste encore en retrait sur le sujet, mais les choses avancent.
Tous les chiffres et enquêtes récentes le prouvent : le bio a le vent en poupe en France. Et ce ne sont pas les ténors du secteur qui diront le contraire : leur chiffre d’affaires connaît en effet depuis quelques années des augmentations record, souvent à 2 chiffres.
Le marché du bio ?
Selon une étude* réalisée en juillet 2016 par le cabinet d’études sectorielles Xerfi, le marché de l’alimentaire bio était en hausse de 14,7% en 2015 pour peser aujourd’hui près de 5,8 milliards d’euros, soit le double de son niveau de 2008. Pour 2016, la hausse est estimée à 15 %, et même si Xerfi penche pour un léger tassement dans les prochaines années, la progression devrait tout de même s’établir « entre 8 et 9% par an pour dépasser 9,3 milliards d’euros d’ici 2020. »
Autres chiffres même constat : selon les derniers résultats du Baromètre Agence BIO / CSA, près de 9 français sur 10 (89%) ont consommé du bio en 2016 et près de 7 sur 10 (69%) disent même consommer régulièrement bio (au moins une fois par mois). Et, par voie de conséquence, la demande de produits bio ressort en forte hausse : tous circuits confondus, y compris en restauration collective, les ventes de produits issus de l’agriculture biologique dépassent les 7 milliards d’euros fin 2016, contre encore 5,76 milliards fin 2015, soit un gain d’environ 20% en seulement 1 an. Selon l’Agence Bio, ce sont les magasins spécialisés qui enregistrent les hausses les plus spectaculaires de ventes, de l’ordre de 25%.
De multiples acteurs en concurrence
Sur le marché de l’alimentaire bio, les grandes et moyennes surfaces alimentaires (GSM) mènent la danse. Elles accaparent en effet à elles seules 42,9% des ventes en valeur en 2015 via des gammes de fournisseurs spécifiques en rayon bio, des MDD bio mais aussi au rayon fruits et légumes. En 2016, selon le baromètre Agence Bio/CSA, 8 consommateurs sur 10 achètent du bio en supermarché.
Face aux grandes enseignes de super/hyper, les chaînes spécialisées grignotent toujours plus de parts de marché en raison du déploiement à marche forcée des réseaux de points de vente. Bio c’Bon, Naturalia, Biocoop, L’Eau Vive, La Vie Claire, entre autres captent 31 % des citations quand on interroge les Français sur les lieux où ils achètent des produits bio. Toutes ces enseignes spécialisées qui se développent en succursales ou en franchise sont surtout fréquentées pour les produits d’épicerie, le café/thé et infusions, les produits à base de soja et les biscuits/produits pour petit déjeuner. Le marché les talonne (28 % de citations), notamment pour les fruits et légumes et le fromage. Les artisans (26% vs 21% en 2015) n'arrivent pas loin derrière, principalement pour le pain (41%), les autres boissons et le porc/charcuterie/agneau. La ferme (circuit court) récolte quant à elle 18 % des citations, suivie par le drive qui progresse pour la seconde année consécutive (8% vs 5% en 2015 vs 2% en 2014).
Quels réseaux en franchise ?
Les réseaux développés en franchise se concentrent essentiellement pour le moment sur le secteur de l’alimentaire bio (hors GSM et discount).
Parmi ces réseaux, le leader en nombre de points de vente est assurément Biocoop. A la tête de 400 magasins, cette chaîne est aujourd'hui le premier réseau de magasins bio en France avec une moyenne de 25 ouvertures par an. La particularité de cette enseigne est son développement en coopérative qui rassemble sous la même bannière des producteurs, des transformateurs, des magasins, les salariés, et les consom'acteurs. Le CA moyen par magasin frôle les 2M€, pour un investissement moyen de 250 à 350.000€ (apport personne 80.000€ en province et de 120.000€ en région parisienne, droits d’entrée équivalents à 1,5% du chiffre d’affaires réalisé le deuxième exercice).
Derrière Biocoop, les challengers sont notamment :
L'Eau Vive, une enseigne qui compte 50 implantations (apport personnel 100.000€ - droit d'entrée 16.000€ - investissement global de 450.000€). Le CA réalisable après 2 ans est estimé par l'enseigne à 1,6 million d'euros.
Le Grand Panier Bio, qui compte 12 implantations autour de deux formats distincts : Le Panier Bio à partir de 250m² sans boucherie traditionnelle et le Grand Panier Bio sur une surface minimum de 650m², avec une boucherie traditionnelle (apport personnel 70.000€ pour le format Le Panier Bio et 180.000€ pour le format Le Grand Panier Bio - investissement global 250 K€ pour Le panier Bio 450K€ pour Le grand panier Bio). Le CA réalisable après 2 ans est estimé par l'enseigne à 1 M€ pour Le Panier Bio, 1.7 M€ pour Le Grand Panier Bio.
Les Produpanier (1 implantation), qui se développe en concession autour d’un concept de livraison de paniers de fruits et légumes chez les particuliers et au sein des entreprises (apport personnel 7000€ - droit d'entrée 20.000€ - investissement global 25.000€).
Les autres réseaux se développant en franchise sur le secteur sont par exemple La Vie Claire, Bio Culture ou encore Naturalia (Groupe Casino).
Outre l’alimentaire, le bio est aussi développé en franchise dans la restauration avec des enseignes comme Bioburger ou encore Basilic & Co (lire à ce sujet notre article Restauration bio et franchise, quels réseaux pour se lancer ?).
*Etude Xerfi « La distribution de produits alimentaires bio - Offensives des spécialistes, riposte des GSA, succès des circuits émergents, etc. : quelles perspectives pour le marché et le jeu concurrentiel d’ici 2020 ? », juillet 2016.