Commerces de proximité : une France à deux vitesses
Les urbains privilégiés, les ruraux délaissés
Selon les résultats d'une étude réalisée par Opinionway pour Asterop, les Français ne sont pas tous égaux en matière de commerces de proximité. Les citadins sont les mieux lotis, les ruraux doivent multiplier les kilomètres.
Disparités notables sur le territoire
A l’échelle nationale, les Français ne sont pas tous égaux devant la proximité de leurs commerces. C'est ce qu'il ressort du sondage réalisé par Opinionway pour le spécialiste du marketing Asterop, « Les Français et les commerces près de chez eux ». Les citadins sont globalement mieux lotis alors que les ruraux doivent faire des kilomètres pour trouver des commerces. « Pour souligner cette opposition campagne/ville, la distance parcourue pour se rendre dans un commerce démontre une inégalité de faits éloquente : selon que l’on soit en Île-de-France ou en zone rurale, elle peut être multipliée par six »,expliquent les créateurs de ce sondage.
Dans le détail, 81% des ruraux doivent se rendre en périphérie des villes ou dans les zones commerciales pour aller dans un hypermarché (vs 62% des habitants d’Île-de-France), 72% pour un supermarché (vs 39% pour la région parisienne), 59% pour un magasin de chaussures (contre 36% pour Paris), 54% pour un magasin de prêt-à-porter (vs 40% pour les Parisiens), 41% pour des marchands de fruits et légumes (vs 17% pour les Parisiens). Ces pourcentages démontrent clairement que les grandes villes et la région parisienne sont des privilégiés. Et cela se traduit aussi en nombre de kilomètres parcourus : en moyenne, pour se rendre dans n’importe quel type de commerce, les Français déclarent parcourir environ 2 km à Paris et sa région contre 12,2 km en zone rurale.
Pour certains types de commerces, les différences sont encore plus élevées. Ainsi, quand les Franciliens estiment ne parcourir que 3 km pour se rendre dans les commerces d’habillement et les agences de téléphonie, les habitants de zones rurales déclarent en faire 17, soit presque 6 fois plus. Les grandes surfaces alimentaires et les autres commerces (fleuristes et librairies) suivent le même schéma (12 km en zone rurale, 2 km en région parisienne).
Des services trop nombreux, des commerces en déclin
Interrogés sur l'équilibre des commerces et services de proximité proches de chez eux, 27% jugent qu’il y a trop d’agences immobilières, 18% qu’il y a trop d’assureurs et 16% que le nombre d’agences bancaires est trop élevé. A l'inverse, 39% des Français estiment qu'il n'y a pas assez de commerces d'habillement, 40% pas assez de magasins de chaussures, 38% pas assez de marchands de fruits et légumes, 48% pas assez de librairies.
Méthodologie
Cette étude a été réalisée sur un échantillon de 1176 personnes représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus. L’échantillon a été interrogé par questionnaire auto-administré en ligne sur système CAWI. Enquête réalisée du 28 mars au 9 avril 2018.
